DESARTHE Agnès
UNE PARTIE DE CHASSE, ÉD. De l’Olivier, 2012, 152 pages
Roman d’une écriture raffinée, poétique qui relie l’homme, l’amour, le monde des hommes et l’animal. Le lien, la communication harmonieuse entre Tristan et le lapin est magique, féerique mais également réaliste car ces deux races sont en harmonie mais également éprouvées par la nature implacable de la vie. Un livre à découvrir dans un style d’écriture particulier, remarquable tel un conte de la vie animale et humaine.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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Pour en savoir davantage :
« Avec ce roman habité par la fureur, Agnès Desarthe nous parle d’un monde où les bêtes seraient douées de parole, la nature violente et les hommes aveuglés par leurs passions. »L’Éditeur
« C’est bien ce que je disais, bougonne le lapin, excédé. Vous séparez, Vous divisez. Vous vous croyez supérieurs pour cette raison, mais vous êtes vos propres dupes. J’ai beaucoup de tendresse pour toi, jeune homme, mais j’ai honte quand je t’écoute. J’ai honte de l’existence morcelée que tu mènes. Absence et continuité. Classification stérilisante. En catégorisant, tu assassines. Cette femme, Emma, si tout est raté avec elle, quitte-la. Et ne me parle pas d’amour. Comme si je ne savais pas ce que c’est. Votre passion guindée, votre distance, le respect qu’elle t’inspire. Foutaises. » p. 123
« Emma est plus grande que lui. Plus lourde aussi. On dirait un chef indien, se dit-il parfois. Il adore son corps. C’est son pays. Le seul territoire où il se soit senti chez lui. Il en est devenu le cartographe, l’expert. » p. 16
«Résumé :
Ce court roman, d’une intensité et d’une audace formelle rares, raconte l’histoire de quatre chasseurs dont l’équipée tourne mal. Il y a Farnèse,
Peretti, Dumestre, et surtout Tristan, un jeune homme qui est le principal protagoniste et narrateur de cet étonnant récit, ponctué de rencontres ou d’événements improbables (un animal qui parle, un trou monstrueux qui engloutit les hommes, le déclenchement du Déluge).Tandis que la partie de chasse progresse, Tristan voit défiler les moments-clés de son enfance et de son adolescence, ses amours, ses haines, la maladie de sa mère, dans une sorte d’autobiographie fiévreuse.
Le vrai sujet de ce livre, c’est d’abord la jeunesse, celle de Tristan mais aussi la nôtre. Disons plutôt : le deuil de la jeunesse, lorsque, comme dans un cataclysme, tout ce que nous avons désiré, aimé, rêvé, disparaît à jamais pour laisser la place à l’adulte qui va naître. Mais c’est aussi un roman où les corps – la peau, la chair, les muscles - jouent un rôle capital, un livre « matérialiste » dans lequel les personnages existent en fonction de leur capacité de résistance aux agressions qu’ils subissent, et aux traumatismes qui en sont la conséquence. www.babelio.com
« N'ayez crainte ! La partie de chasse ne monopolise pas - et le lapin non plus - les cent cinquante pages de ce livre déroutant, triste... et superbe.
Quatre hommes à la chasse, oui, un incident, des intempéries... Pour passer le temps en attendant les secours, on parle, on se raconte des histoires, inventées ou réelles. Celles d'une mère malade, d'un jeune garçon mûri trop tôt et à l'écart, d'une petite marchande d'allumettes, de corps de femmes, de drames, de morts d'enfants...
Ni la couverture (un lapin réaliste), ni le titre (la chasse), ni l'auteur ne me tentaient a priori. Seul 'Mangez-moi' m'avait séduite, parmi les quelques ouvrages d'Agnès Desarthe que j'ai lus.
Et pourtant, ce court roman fut une très belle découverte, une lecture riche en surprises. le récit est doux et cruel à la fois, et le personnage central, d'abord insignifiant, se révèle grand dans sa candeur, sa différence, ses cicatrices... » www.babelio.com