DELACOURT Grégoire
ON NE VOYAIT QUE LE BONHEUR, roman, JCLattès, 08.2014, 359 pages
Dans ce roman élevé,terrible,on reconnaît la grande qualité d'écriture de l'auteur qui explore l'âme humaine avec un grand art. Nous suivons le personnage principal dans ses moindres émotions et avec elle nous nous posons la question, pourquoi son père l'a-t-il tirée et défiguée pour la vie au lieu d'un son fils ? Un roman intense qui nous bouleverse autant que la victime.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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" On ne voit pas cet amour-là, bref et infini, immense et trragique. On ne voit pas mes larmes d'alors. Mes nuits d'alors sur le canapé. Mes insomnies d'alors. Le mal qui infusait alors. Le fauve qui se réveillait. On ne voyait que le bonheur."
" Les cachets n'avaient eu aucun effet. Mon père avait encore perdu du poids. Son teint gris devenait cireux."
" Gentille. J'ai souri. La gentillesse ne fait pas l'amour. Elle fait le compagnonnage. Une promenade de trente ans tout au plus.Mon père n'avait sans doute aimé personne et, dans tous les malheurs dont il m'avait affublé, il y avait aussi celui-ci: l'incapacité de se laisser aimer.Sa plus grande faiblesse. Notre plus grande faiblesse à tous, désormais."
" ... mais l'amour rend aveugle, et sourd, et seul, et mutile, et on ne le sait qu'après."
" Un jour, je lui ai demandé si elle m'amait et elle m'a répondu à quoi ça sert."
" J'ai eu du dégoôt. Pas seulement dans l'esprit, dans ma chair aussi. Il me semblait que je puais."
" Mais le silence, ça fait comme les balles d'un révolver. Ça ne se tait pas, ça ne s'arrête pas."
Pour en savoir davantage:
" Ce roman surprend par sa maîtrise, sa puissance narrative, son univers froid et désenchanté et une ï¬nesse d’analyse remarquable.
Un assureur de 40 ans, après avoir passé sa vie à estimer le coût de celles des autres, se trouve en face du bilan de la sienne. Grégoire Delacourt livre avec On ne voyait que le bonheur l’analyse très clinique des mensonges et des faux-semblants d’une existence contemporaine commune et des circonstances qui mènent inexorablement à la fêlure, au point de non-retour, à la folie. Miné par ses échecs, professionnels et sentimentaux, le narrateur tire sur sa ï¬lle pour en ï¬nir avec son héritage, sa lâcheté chronique, son existence minable et son lancinant non-sens." http://www.lemauvaiscoton.fr/
" Dans son quatrième roman, On ne voyait que le bonheur, Grégoire Delacourt se pose la question de la valeur d'une existence. Le personnage principal, assureur, va effet se retourner sur son passé à l'approche du décès de son père et découvrir que le bonheur ne se cache pas forcément là où l'on croit. L'écrivain a replongé dans son propre parcours pour imaginer cette histoire, qu'il décrit comme une "odyssée violente qui l'a laissé épuisé et orphelin".http://www.metronews.fr/culture/rentree-litteraire-2014-