MICHAUD Martin
IL NE FAUT PAS PARLER DANS L'ASCENSEUR, ÉD. GOÉLETTE, 2010, 392 pages
Un roman du genre polar, enquête policière, très réussi mais dans un style d'écriture spontané, inattendu, réinventé. Il y a l'inspecteur-enquêteur, VICTOR LESSARD, du genre marginal en conflit avec son supérieur contrôlant et vedettaria, il a des victimes, peu de témoins, des archives mais surtout trois victimes qui ont eu des rencontres alors qu'ils étaient dans le COMA. Ils font partie du drame mais comment les rejoindre. Tel est le problème de l'inspecteur Lessard. Qui sont-ils? Où sont-ils?
Un roman impressionnant, un véritable tourne-pages qui nous entraîne dans une aventure difficile à suivre, à décoder, à inter relier les événements et les personnages entre eux. Un roman brillant, disjoncté qui nous fait perdre la tête à nous rendre fou, nous étourdir comme certains personnages inaccessibles.
Un roman remarquable et un auteur particulier à découvrir sans faute.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
" C'est SARTRE qui a raison.Rien ni personne d'autre que toi n'a la pouvoir de changer ta vie."
" La ligne est parfois mince entre une bonne et une mauvaise décision."
" Que peut-on ajouter lorsque la violence parle ?
" La vie n'est qu'une succession de choix. Dès qu'on emprunte la mauvaise route, il n'y a pas de retour en arrière possible."
" J'étais entrée en contact avec MILES, GEORGES et JAMAL alors que j'étais dans le coma."
" Un homme était étendu derrière cette porte, un esprit prisonnier d'un corps."
" C'est en cas de coup dur qu'on découvre la vraie nature de ceux qui nous entourent."
" La plus grande erreur, cest la négation de l'existence de l'erreur. Le MENSONGE...DE CONTINUER À VIVRE COMME SI RIEN NE S'ÉTAIT PRODUIT."
" On ne reconnait plus ses erreurs dans notre société. C'est la loi du moins pire."
" Nous voulons des réponses. Nous ne savons même pas poser les questions, mais nous exigeons des réponses."
Pour en savoir davantage: AVOCAT ROMANCIER
"Dans le roman policier, l’auteur est Dieu. Il est le seul à savoir ce qui s’est passé. Les mortels (le flic, le lecteur) en sont réduits à collectionner les pièces du puzzle, en se demandant, jusqu’à la fin, qui, quoi, comment, pourquoi…
Il ne faut pas parler dans l’ascenseur,de Martin Michaud, suit les règles des classiques. Le roman s’amorce sur un meurtre qui a l’air d’un règlement de compte, ou d’une vengeance bien exécutée, par un meurtrier qui demeurera sans visage jusqu’à la toute fin. Classique.
«Il y a deux romans dans un», concède l’auteur, qui a écrit toutes sortes de choses depuis vingt ans, mais fait paraître son premier livre cette semaine.
Dans le roman, il y a aussi une jeune femme qui sort d’un coma avec des souvenirs très précis d’un personnage disparu depuis longtemps, et des images d’endroits précis qui sont différents de ce qu’ils sont aujourd’hui. Elle essaie de comprendre.
Mais, rapidement, cette histoire de fantômes s’insère dans une autre intrigue, plus vaste, et plus compliquée.
TRANCHES COURTES
C’est que la fille qui a vu des fantômes dans son coma semble être sur la liste du tueur, pour des raisons que le commun des mortels ne comprendra que beaucoup plus tard.
Dans son rôle de Dieu qui sait tout (mais qui nous niaise), l’auteur, Martin Michaud, s’exécute avec une maîtrise rare chez un débutant. Il mène le lecteur par le bout du nez dans une intrigue pleine de rebondissements, dont le sens lui échappe, mais dont le fil le retient.
L’histoire est racontée en tranches courtes au style rapide (le classique puzzle de 1000 morceaux) qui nous obligent à tourner les pages, jusque trop tard le soir.
L’ENQUÊTEUR LESSARD
L’auteur est originaire de Québec, mais a passé sa vie d’adulte à Montréal, une ville qu’il aime, manifestement.
Les lieux du livre sont surtout situés dans Côte-des-Neiges et NDG. Il triche avec la géographie des rues, mais décrit assez bien la vie de ces quartiers cosmopolites, urbains, et sympathiques.
Et il y a son personnage, l’enquêteur Lessard, un classique du genre: bourru, désabusé, alcoolique, rebelle et impeccablement moral, dans un monde de plus en plus cynique, politisé et médiatisé. Son Lessard est un flic sympathique.
«Il est capable de se connecter avec ses sentiments, contrairement à bien d’autres», assure Michaud.
Mais, depuis l’inspecteur Maigret, on en a vu plusieurs, des flics comme lui.
«Simenon était le maître, on l’oublie un peu aujourd’hui. Tous les auteurs s’en sont inspirés.»
LA CHORALE DU DIABLE, 2011
JE ME SOUVIENS, 2012
VIOLENCE À L'ORIGINE, 2014
S.A.S.H.A., VOL 459, 2014, ÉD. VLB
SOUS LA SURFACE, 2013, ÉD, GOÉLETTE