LECLAIR Didier
POUR L'AMOUR DE DIMITRI, roman, Indociles, 2015, 218 pages, Québec
Un roman touchant qui affecte trois générations d'hommes. La rancune d'un fils buté contre son père alcoolique après la mort accidentelle de sa mère.Un roman mais également une histoire vraisemblable où il arrive dans la vie des moments de bonheur mais également des moments de difficultés accidentelles parfois incontournables.
Un roman remarquable et un auteur de talent à découvrir pour sa qualité d'écriture.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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"Le bonheur vient de soi."
"La gloire, c'est toujours un miroir collé dans votre dos qui agrandit votre reflet. Seuls les autres ont toujours ce privilège de vous imaginer plus grand que nature."
"Cet Hindou t'a enlevé le goût de boire et il a rouvert le robinet à paroles.Je ne sais pas ce qui est pire."
"L'année suivante, la situation empira et je mêlai l'alcool à ma détresse."
"Mon rôle de mari fut un fiasco, celui de père un échec."
"Le fond d'un adulte n'est pas forcément mauvais ; il est fait de lueurs claires et obscures."
"Quelquefois, la fuite est la seule opteion quand on est mal dans sa peau."
"Mon petit-fils m'aime; mon fils me déteste."
"Tout le monde a son jardin secret."
Pour en savoir davantage:
"Ayant touché le fond du baril, Adrian s’est longtemps battu pour remonter à la surface. Son fils Rodney refuse toutefois de lui adresser la parole et ne veut d’aucune façon se réconcilier. En effet, il lui en veut pour le décès de sa mère, même si Adrian jure qu’il n’y est pour rien.
Heureusement qu’Adrian a Sarah, sa belle-fille, Max, son ami revenu du bout du monde, Henry, son patron grincheux, Lucy, son amoureuse et, surtout, Dimitri, son petit-fils adoré. Malheureusement, Rodney, séparé de la mère de Dimitri, Sarah, ne veut plus que son père voit son fils, en raison de l’influence qu’il exerce sur lui."
Né à Montréal, Didier Leclair a vécu son enfance en Afrique et habite aujourd’hui à Toronto. Lauréat du Prix Trillium avec son roman, Toronto, je t’aime, il a été finaliste du Prix du Gouverneur général pour Ce pays qui est le mien.
Indociles, http://editionsdavid.com/2015/09/lamour-dimitri-didier-leclair/
"Didier Leclair a récemment publié un roman sur les relations père-fils et l’action se déroule entièrement à Toronto. Dans Pour l’amour de Dimitri, il nous fait découvrir comment «l’adulte, par définition, est un être qui trahit». Ces trahisons sont le plus souvent involontaires.
Le personnage principal et narrateur est Adrian Kavanagh, un employé dans une quincaillerie de la rue Eglinton. Grand-père de Dimitri, 3 ans, Adrian a une relation extrêmement tendue avec son propre fils et père du petit garçon, Rodney. «Mon petit-fils m’aime; mon fils me déteste. Je donnerais tout à ce moment précis pour prendre la place de ma défunte femme.»
Adrian a eu des problèmes d’alcool, mais semble avoir tourné la page sur la dive bouteille. De ses années d’ivrognerie solitaire, il n’a gardé qu’un seul ami avec qui il partageait un verre, Henry. Ce dernier, qui a une «tête de moine tibétain», l’a engagé comme comptable à sa quincaillerie et l’a guidé dans sa désintoxication.
Un des personnages les plus colorés du roman est un ancien confrère de classe d’Adrian lorsqu’il étudiant à l’Université de Toronto. Max Landry est un homosexuel qui s’est longtemps travesti et qui a beaucoup voyagé au bras de jeunes hommes élégants/élégantes. Didier Leclair décrit en long et en large certains de ces voyages, notamment en Transylvanie (Roumanie) et à Prague.
À travers l’amitié qu’Adrian nourrit pour Henry et Max, nous en venons à découvrir que son «rôle de mari fut un fiasco, celui de père, un échec». Didier Leclair met en scène ses personnages pour nous faire découvrir que, une fois la colère finie, il nous arrive souvent de trouver l’amour. Son roman est une fine analyse de la condition humaine.
Tel que mentionné plus tôt, l’action du roman se passe en grande partie à Toronto. Outre la quincaillerie de la rue Eglinton, il y a un bar de la rue Queen, le quartier des Beaches, un restaurant éthiopien près de la station de métro Ossington, l’hôtel The Drake sur Queen Ouest, le terrain de jeu à High Park et le Bloor West Village, pour ne nommer que quelques-uns des lieux fréquentés par les personnages.
Il n’y a pas que les relations père-fils au cœur de ce roman. Le vécu d’un couple séparé, celui d’un veuf qui découvre une nouvelle flamme, celui de deux anciens alcooliques devenus meilleurs amis ou celui de deux travestis gais servent à illustrer «l’urgence de deux âmes inflammables, risquant la combustion spontanée par excès d’affection».