LEMIEUX JEAN
LES CLEFS DU SILENCE, roman, polar, 2017, 362 pages , Québec, ****
Un roman d'enquête policière à fond historique remarquable pour tout Québécois quelque peu patriote. Les événements sont reliés à l'année 1970 qui est une année charnière pour le Québec avec le FLQ.
Roman très bien structuré. tout est inter relié: les indices, les événements, les personnages qui s'ajoutent. Il suffit d'être patient, attentif,de suivre la logique des événements interprétés par le sergent-détective ANDRÉ SURPRENANT.
Le lecteur est continuellement mis au parfum de la magouille politique à plusieurs niveaux, QUÉBEC-CANADA.
C'est l'univers des ombres. Un roman intense d'époque et un auteur à découvrir pour son talent et sa connaissance profonde de l'histoire du Québec.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
"Le Québec, c'est une grande tribu ou un petit pays, au choix."
"Le Québec est devenu une oligarchie. Ces gens sont assez habiles pour faire croire au bon peuple qu'il vit en démocratie."
"PEREIRA et LEFEVRE étaient morts parce qu'ils menaçaient ceux qui détenaient les CLEFS DU SILENCE."
"...il était plus sage de reprendre le slogan du professeur LATERREUR: SUIVEZ L'ARGENT."
"Le cellulaire du sergent-détective ANDRÉ SURPRENANT vibra alors qu'il se pressait, au milieu d'une cohorte de mélomanes, vers l'entrée du parterre de la salle WILFRID-PELLETIER."
"Scalpé et vidé comme un cochon, dit BRAZEAU d'un ton qui trahissait une certaine réprobation. ANDRÉ PEREIRA, 59 ans, infectiologue."
"Soit au moment où une photo de la tête du mort a été textée à sa veuve, dit SURPRENANT."
"Souciez-vous de ce que les gens pensent de vous et vous serez toujours leur prisonnier."
Pour en savoir davantage:
Alors que le Festival de jazz bat son plein et que Montréal ondoie sous la canicule, un médecin est poignardé et scalpé dans une clinique du centre-ville. La scène de crime livre quelques éléments déroutants : des blocs de bois évoquant un groupe terroriste, un ordinateur trafiqué, un dernier patient introuvable.
Le sergent-détective André Surprenant fouille le passé de la victime : le docteur Pereira menait-il une double vie ? Sa veuve est séduisante, mais dit-elle la vérité ? L’affaire est complexe. Entre les références à la crise d’Octobre et les mystères entourant la construction du nouveau CHUM, Surprenant se trouve une fois de plus confronté à l’événement qui a bouleversé son enfance : la disparition de son père en 1970.
Mais il y a pire. Coincé entre les intérêts des multinationales, des appareils politiques, des services de renseignement et les conflits au SPVM, Surprenant comprend bientôt que lui et ses proches sont en danger.
Les éditeurs
JEAN LEMIEUX
Médecin, passionné de musique et de voyage, Jean Lemieux a écrit de nombreux romans, tant pour les jeunes que pour les adultes. Le Mauvais Côté des choses est la quatrième enquête d’André Surprenant. L’ont précédé On finit toujours par payer (2003), qui a remporté les prix France-Québec et Arthur-Ellis avant d’être porté à l’écran, Le Mort du chemin des Arsène (2009), lui aussi récompensé du prix Arthur-Ellis ainsi que de celui du Salon international du livre de Québec, et L’Homme du jeudi (2012). [-]
Un lecteur assidu:
Résumé : Début juillet 2009, pendant le Festival du Jazz, sous la canicule. À deux pas du nouveau Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM), un infectiologue est retrouvé sauvagement assassiné à l'arme blanche et scalpé. Puis c'est le tour d'un ex-ministre fédéral et du chien d'un ex-felquiste. Alors que sa fille est en instance d'accoucher, le sergent-détective André Surprenant du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) mène l'enquête. Que viennent faire les magouilles et la corruption des multinationales entourant la construction du nouveau CHUM, les contributions illégales aux partis politiques, les événements d'octobre 1970 et un certain livreur de poulet, la grande recrue de 1653 dont Paul Chomedey de Maisonneuve, un sosie du chanteur des Cowboys fringants, les Belles soeurs de Michel Tremblay, le Bloc et le Parti québécois, le Parti libéral du Québec, les tensions au SPVM (tiens donc !), le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), la CIA et un coq portugais dans cette quête de la vérité ?
Commentaires : Jean Lemieux nous livre ici un roman touffu, très documenté, une intrique complexe avec une multitude de personnages et d'indices. En arrimant le récit avec la réalité historique qu'il décrit et interprète, dit-il librement, le créateur du sergent-détective André Surprenant, personnage un peu porté sur la consommation d'alcool, donne l'impression d'avoir eu accès à certaines informations à partir de sources privilégiées. Il s'agit là d'une caractéristique intéressante des polars qui permettent de dénoncer des injustices et des manipulations politiques, économiques et sociales, tout en déclarant que les personnages et les événements décrits sont fictifs. Sont aussi omniprésentes les convictions politiques de l'auteur et de son héros ainsi que son désir de les partager. En ce sens, certains jugements sur la société québécoise sont très réalistes et m'ont rejoint.
Mais à vouloir trop en mettre, on s'y perd parfois un peu, mais la curiosité de savoir et l'intérêt ne fléchissent pas de chapitre en chapitre. Des chapitres « thématiques » courts, bien construits. Une écriture remarquable. Des références musicales appropriées. Même une recette de paëlla avec du romarin (?), peut-être celle de l'auteur. On a définitivement hâte que le policier et ses collègues finissent par faire la part des choses dans ce noeud gordien d'hypothèses tout aussi crédibles les unes que les autres. Évidemment, la solution décrite dans ses moindres détails viendra… dans un des derniers chapitres. Somme toute un roman bien ficelé, avec une incursion dans la vie personnelle et familiale du héros.
Je dois avouer que Les clefs du silence m'a fait découvrir cet auteur très prolifique. Ce roman m'a donné le goût de remonter aux aventures antérieures d'André Surprenant qui sont sur ma pile de prochaines lectures.
Ce que j'ai aimé : L'idée originale. L'arrimage avec la réalité actuelle de la société québécoise et à certains événements historiques. La haute qualité du texte. L'humour de l'auteur. Les fleurs de lys parsemées tout au long du récit. Une première de couverture qui résume bien le propos. le fait que les coupables ne seront probablement pas punis à la hauteur de leurs crimes, comme c'est souvent le cas lorsqu'il est question de magouilles politiques. La dernière phrase (n'allez surtout pas la lire).
Ce que j'ai moins aimé : L'apparition d'un nouveau membre dans la famille du policier (et je ne fais pas ici référence à Paul Massicotte) qui, bien qu'elle crée une nouvelle dynamique dans le couple du héros, n'est peut-être qu'une prémisse à un prochain opus.
Lien : HTTP://AVISDELECTUREPOLARSRO..