RAYMOND Katherine
MATRICIDE, Quai N0 5, 2017, 231 pages, Montréal, Québec
Roman à deux personnages: la mère qui se suicide et sa fille, psychiatre. La mère a quarante-neuf ans.
Un roman pas seulement touchant mais bouleversant car il s'agit de la vie et de la mort d'un être cher.
La relation mère-fille. La mère, être la belle qui aurait tout pour elle. L'amour est présent et solide mais il reste deux femmes, l'une est, l'autre est en devenir.
Avoir mal au-delà du raisonnable. Roman dont le sujet est prenant par sa réalité dans notre société actuelle.
On apprend à connaître et à reconnaître les limites de la connaissance de la psychiatrie sur l'être complexe et raffinée qu'est la femme en camouflant ce qu'elle est véritablement.
Un roman-récit car les deux sont indissociables.Un roman qui rejoint le projet de société du droit au suicide assisté. C'est à l'individu de décider de sa vie. Nous garder en vie est onéreux mais rentable pour les services et les spécialistes.
Le choix de mourir est un choix qui touche et déroge à la morale religieuse et sociale. Le choix est facile quand il n'y a pas de sauvetage possible et pas de science possible.
Un roman à deux personnages. Peut-on penser que le suicide peut être d'ordre génétique donc familial à huit possibilités parentales héréditaires?
Un grand roman et une auteure à découvrir pour son audace , son courage et son style d'écriture édifiant.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
"Identification: femme de 49 ans, divorcée depuis 2010.
Raison de la consultation: Suicide effectuée par intoxication au monoxyde de carbone."
"Elle affirme s'être sentie abandonnée à sa seule identité de mère. Son mari étant absent et se consacrant surtout à ses obligations professionnelles. Elle arrive mal à se valoriser alors qu'elle reste à la maison. Humeur euthymique, normale."
"La peur a un effet sur le corps, je l'ai appris aussi, qui s'oppose aux principes de la science."
"Morte avant d'avoir faibli. Juste cette force malsaine, car il en faut, de la force, pour se donner la mort ainsi,,,mais je ne vois que la force de la honte, de la peur."
"Tu m'avais dit alors que j'étais enfant que tu ne verrais jamais tes cinquante ans."
"Seules les mortes échappent à la honte."
"Ton suicide, mon errance, nos désirs, nos perversions: comme tout cela est en fin de compte affreusement banal, deux fautives de plus dans cette foule au sexe sans visage...des déviances de mère en fille."
"Les mots servis sous le couvert de la profession n'avaient rien guéri."
"Le trouble de la personnalité limite pourrait être essentiellement génétique. TPL"
"Tu as crié que c'était trop lourd à porter."
"On m'a dit par la suite, pour se moquer, que par rapport à ma mère j'étais une anomalie, une enfant adoptée, une erreur de la nature, une sale bête. Tu ne pouvais pas être ma mère...
Par ta faute, je souffrais de la comparaison, ma tare mille fois amplifiée."
"Quand tu es morte, j'ai enfin trouvé quelque chose à écrire sans avoir à me soucier de l'écriture."
.La mère."...d'arrêter de souffrir en vain de vouloir être l'exception...elle dictait le dessein de la femme, celui d'être admirée, adorée, couronnée de succès."
Pour en savoir davantage:
"Quand elle s’est enlevé la vie, le 1er août 2014, la mère de Katherine a laissé cette dernière sans repères, coupée d’une partie d’elle-même. La jeune femme, psychiatre, se retrouve à son tour patiente, de l’autre côté de cette ligne qui sépare les sains d’esprit des désespérés. En faisant alterner des extraits de diagnostics et les chapitres doux-amers d’une relation mère-fille complexe, Matricide compose une radiographie implacable du rapport à l’image dans une société que l’image obsède, de même qu’un regard sévère sur une médecine psychiatrique souvent plus soucieuse de faire entrer les comportements dans la norme que de remonter à la source du mal. Mais il s’agit d’abord d’un livre sur l’amour qu’une jeune femme porte à sa mère, envers et contre tout et par-delà la mort."
https://www.leslibraires.ca/livres/matricide-katherine-raymond
"Présentation : Tour à tour psychiatre et patiente, Katherine cherche à reconstituer le visage de sa mère. Cette mère qui s’est enlevé la vie au matin du 1er août 2014 mais qui n’en finit plus d’exister, adressant à la narratrice une chanson d’outre-tombe. En faisant alterner extraits de diagnostics et souvenirs d’une relation complexe, Matricide compose une radiographie implacable du rapport à l’image dans une société que l’image obsède, de même qu’un regard sévère sur une médecine psychiatrique plus soucieuse de faire entrer les comportements dans la norme que de remonter à la source du mal. Mais il s’agit d’abord d’un livre sur l’amour qu’une jeune femme porte à sa mère, envers et contre tout et par-delà la mort. "
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