PROULX Monique
CE QU'IL RESTE DE MOI, roman, 2015, 426 pages, ****, Québec
Un roman mais surtout une réflexion profonde de notre société québécoise passée, et actuelle. Le Québec est de plus en plus un pays cosmopolite, socialement et culturellement. Dans ce roman nous retournons à nos racines, aux sources de notre société. Nous sommes devenus un mélange de tout : passé, présent et avenir avec davantage d'immigrants avec leur culture propre.
Les CANADIENS, LES HABS sont en fait ceux que nous appelons maintenant les Amérindiens.
Ils sont les premiers habitants du Québec et d'Amérique.
Dans ce roman se côtoient Québécois, Amérindiens, Innus, Inuits, Juifs, Polonais et bien d'autres peuples d'origine européenne et asiatique.
Un roman d'une écriture impressionnante qui fait que CE QUI RESTE DE MOI est l'oeuvre d'une grande romancière au sommet de son art littéraire.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com, à visiter
Le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit. François De Sales
« Jeanne Mance. 1642. Elle a trente-quatre ans. Elle n'a jamais été belle. Ce qu'elle est irradie néanmoins plus que l,'énergie solaire.Elle porte en elle la démesure mystique de la France, qui renoue en ce moment avec le dieu exigeant des chrétiens primitifs. Accessoirement, elle s'en vient aussi soigner les corps puisqu'elle est infirmière et chargée de fonder un hôpital dans une ville qui n'existe pas encore. Mais c'est d'être passeur d'éternité, surtout, qui la fait vibrer. »
« Dans les vieilles histoires guerrières de Maman, il y a toujours des hassidim. »
« Plus on cherche un lien entre ce schtreimel et Maman et MARKUS KOHEN, plus en s'enlise dans un marécage. »
« On devient pas différent parce qu'on est mort. »
« Mazel tov, CHARLIE PUTULIK. »
« Mais nous sommes tous fous, tu en conviendras avec moi Et bien peu de fous sont aussi beaux qu'Elle. MAYA. »
« Couches-tu encore avec tout le monde? »
« Et de ravissement. Le ravissement déborde sans qu'on sache ce qui le provoque ou est provoqué par lui. »
« Le monde n'est pas une marchandise. Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde. »
« Il n'y avait toujours pas de chef parmi eux, ce qui est la vraie preuve de la liberté. »
« Vous êtes comme ça , les Inuits. Toujours à part des autres. »
« Redresse-toi et cesse de larmoyer, tout ce qui a été commencé peut être arrêté...regarde ta soif au lieu de lui obéir..es-tu un homme ou bien un esclave? »
« Il y avait surtout des vies extérieures agitées par l'égoïsme et l'avidité, jusqu'au nord aussi bien qu'aux tropiques il y a avait des humains. »
« On beau être fort, pas besoin d'être fou, »
« Tu ne peux guider même ceux que tu aimes,Coran, XXV111, 56. »
« C'est GABRIEL qui a dicté pendant plus de vingt ans à MAHOMET les mots sacrés du Coran. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
Q2u’ont en commun l’hassid de la rue Durocher se pressant vers la synagogue, l’artiste qui donne une performance dans son atelier du quartier des spectacles et la foule au centre Bell galvanisée par un but des Canadiens ? Ils ont Montréal. Ils ont la ferveur, l’appel au dépassement, la quête de transcendance enfouie dans le sol montréalais. Selon Monique Proulx, un gisement mystique se cache sous les pieds des Montréalais, les contaminant et les embrasant, et c’est là leur plus grande richesse – bien davantage que le gaz de schiste.
Vingt ans après son recueil de nouvelles Les Aurores montréales, Monique Proulx donne ici le grand roman de la métropole. Remontant aux origines mêmes de la ville, elle décrit le rêve insensé qui lui a donné naissance. Elle montre comment la vision incroyablement audacieuse des fondateurs perdure dans le concentré d’humanité que Montréal est devenue aujourd’hui.
Il y a d’abord Laurel, l’insatiable chercheur de Vérité, qui nous guide à travers ce roman d’aventures multiples et d’êtres intenses. Sous son stéthoscope, il y a son père Thomas, scénariste de renom à la dévastation bien camouflée, sa jeune tante Gaby, qui enseigne le français aux immigrants, sa grand-mère Françoise Bouchard, la matriarche de cette lignée de « pure-laine » venue de France pour se joindre à la Folle Entreprise, qui même morte continue de se manifester. Il y a bientôt Maya, l’ex-petite amie de Laurel, trop belle pour être fidèle, qui fréquente des artistes exaltés et vit dans un appartement hanté. Il y a Guillaume, prêtre sulpicien comme l’étaient les premiers prêtres de la colonie, qui se spécialise dans les exorcismes et avec qui on prend rendez-vous par téléphone cellulaire. Il y a l’Afghan Zahir Ramish, qui s’est réfugié dans l’église du prêtre sulpicien pour y mener une grève de la faim. Il y a Virginie Hébert, amie de Guillaume et néanmoins révoltée contre l’Église passéiste qu’elle sert depuis trente ans. Il y a Markus, le jeune juif qui a fui sa communauté, il y a sa mère qui le cherche dans Montréal, il y a Laila, la jeune musulmane apparemment menacée, et son père apparemment menaçant, qui se révèle un soufi empreint de douceur, il y a un Inuk itinérant, un Mohawk chaman... plein de visages de l’absolu parfois sous forme de désolation.
À travers cette fascinante galerie de personnages, qui rassemble également pionniers, évêques, commerçants, artistes, gens venus de tous les horizons, la romancière fait résonner la cacophonie de la grande ville sous laquelle bat encore le cœur brûlant de Jeanne Mance.
Ce roman propose une étonnante réflexion sur les liens qui nous unissent aux origines. Il est surtout l’illustration éblouissante du talent d’une grande conteuse au sommet de son art. » LES ÉDITEURS
UNE LECTRICE :
« Jeanne Mance traverse la trame narrative de ce roman comme un phare qui fait la lumière sur ce qu'ont en commun tous les personnages du roman: la quête de soi. «Elle a trente-quatre ans. Elle n’a jamais été belle. Ce qu’elle est irradie néanmoins plus que de l’énergie solaire.» Malgré les nombreux obstacles qui ont semé son parcours, cette femme qui a participé à la fondation de Ville-Marie croyait à l’avenir de ce qui n’était au début qu’un village. Quelques centaines d’années plus tard, Ville-Marie -devenue Montréal- abrite des hommes et des femmes qui se battent, chacun à sa façon, pour redresser les fortifications d’une vie en proie à diverses vicissitudes –la mort, la séparation, la désillusion, la pauvreté…
Monique Proulx fait preuve d’un immense talent : ses personnages, placés au départ sur des chemins séparés, finiront tous par se croiser ou se retrouver. Entre-temps, leur histoire donne lieu à de riches réflexions sur l’existence. "
www.babelio.com