DELACOURT Grégoire
LA LISTE DE MES ENVIES, Lattès, 2012, 186 pages
Un roman tout en douceur, en délicatesse. Le beau personnage de JOCELYNE GUERBETTE nous rapproche de vraies valeurs humaines : compréhension, partage, écoute, fidélité, respect et fierté de soi. Le personnage principal nous fait des confidences, elle nous dit les choses comme elle les vit, nous décrit sa réalité de femme, épouse et mère. Elle est une femme qui se prend en main, qui partage avec les autres son talent de couturière et a même un blog de ses créations. Elle est mercière.
Un roman qui au lieu de déranger ,au contraire, nous réconcilie avec la vie. La vie est peut être compliquée parce qu'on se la complique. Une belle vison de la vie au quotidien, d'une vie simple et heureuse.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« On se ment toujours. Je sais bien, par exemple, que je ne suis pas jolie. »
« Je sais la beauté rare sous mes habits. »
« Il n'y a que dans les livres que l'on peut changer de vie, faire disparaître le poids des choses. »
« Décider de sa vie. Le plus grand cadeau qui puisse nous être fait. »
« La convoitise brûle tout sur son passage. Réaliser les rêves des autres, c'était prendre le risque de les détruire. »
« L'AMOUR DEMANDE BEAUCOUP DE PARDONS. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé
« Jeune fille, Jocelyne rêvait de mode et de prince charmant. Mais la vie est passée par là, et à 47 ans, la mercière d'Arras doit se contenter d'un mari indifférent et d'un blog sur la dentelle. Quand un heureux concours de circonstances lui offre le gros lot du loto, Jocelyne réalise qu'elle a de quoi réaliser tous ses désirs. Grisée par cette perspective, elle décide de prendre son temps avant d'en parler à ses proches et en attendant, fait la liste de tout ce qu'elle pourrait s'offrir, achats utiles ou folies inconsidérées ... Elle se méfie de cet argent tombé du ciel, n'aurait-elle finalement pas plus à perdre qu'à gagner ? »
Une lectrice :
« Pourquoi La liste de mes envies est un coup de coeur :
Tout le monde s'est un jour posé la question d'un gain faramineux et des conséquences sur la vie quotidienne. Et tout le monde s'est imaginé rayant ligne avec ligne la liste des petits ou grands rêves qui, comme le dit l'auteur, sont «nos petites choses à faire, qui nous projettent à demain, à après-demain, dans le futur ; ces petits riens qu'on achètera la semaine prochaine et qui nous permettent de penser que la semaine prochaine, on sera encore vivant». L'identification est immédiate : la mercière en nous s'y retrouve.
Parlons-en de cette mercière, Jocelyne, qui a identifié son destin à ces petits signes construits qui pavent notre existence, et qui, de coïncidence, deviennent sort jeté. Elle devait donc gagner un jour, Jocelyne, qui a épousé Jocelyn, et avait ainsi défié les lois du hasard à plusieurs reprises. Et Jocelyne, on a l'impression de la connaître. Jusqu'à se reprocher de ne pas encore être allé à sa rencontre, qu'elle soit mercière, employée des postes, ou infirmière. Et l'on aura perdu l'occasion de découvrir toute sa richesse cachée (blog, vie associative, talent gardé secret) et ses blessures ordinaires. L'auteur nous offre l'opportunité de pousser sa porte.
La liste rédigée, comme elle se transforme avec le cheminement qu'implique une telle mésaventure! de discrets et raisonnables (les petits riens preuves de notre existence), les désirs se font plus audacieux. Et malgré tout cela, Jocelyne ne peut passer à l'acte, parce que l'assouvissement de ces désirs laissera place aux envies, c'est à dire à la fin du rêve, et à l'éloignement du bonheur. Car elle comprend rapidement cela : ce qui lui manque le plus ne s'achète pas. Son mari en fera l'amère expérience.
Je comprends également à l'issue de cette lecture pourquoi une admiratrice a demandé à l'auteur la raison d'un pseudonyme masculin! L'illusion est totale. La part féminine de Grégoire Delacourt s'est exprimée avec beaucoup d'adresse et de justesse.
L'écriture, légère, drôle, ne se prend pas au sérieux. Elle incarne parfaitement l'héroïne dans sa simplicité, et son humour parfois amer. Très sensible au pouvoir des mots, un peu midinette, elle avoue aimer «les phrases longues, les soupirs qui s'éternisent», ou «quand les mots cachent parfois ce qu'ils disent, ou le disent d'une manière nouvelle»
Derrière le fait divers qui fait la trame du roman, s'inscrit en filigrane l'ombre d'une grande solitude, que ne comblent pas la vie en couple, usée par le quotidien et les écueils inévitables après de longues années de cohabitation, ou les contacts virtuels derrière un écran de pixels. le gain inattendu creuse le fossé, par la crainte de perdre les quelques relations sincères qui faisaient le sel de la vie. «
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