DRAPEAU Sylvie
L'ENFER, roman , tome 3, 2018, 94 pages, Québec
Souvenirs d'une vie de famille, garçons et filles. Les rôles du père et de la mère sont si différentes : une mère aimante et dévouée et un père tranchant, autoritaire, dictateur. L'ENFER vécu est celui d'un frère qui à l'âge de quinze ans souffre d'une maladie mentale envahissante et inquiétante qui le fait basculer dans la démence.
Un roman très prenant, bouleversant dans un style d'écriture profond, réaliste et mesuré.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« RICHARD. Le frère. CÔTE NORD.
...cette dégaine qui te caractérisait avant l'invasion.--Je te jure : t'es mort. T'as sauté une coche à ton travail. »
«Les voisins disaient que notre mère te gâtait à force d'amour. »
« Papa, lui, venait d'un pays où les hommes ne parlent pas. Le mot d'ordre, c'était l'action. »
« PAPA. Mais il avait gardé de ses ancêtres une attitude combative et téméraire, le besoin de se mesurer aux éléments. »
« Nous avons été élevé sous un régime de terreur. »
« PAPA. Il en voulait à maman d'avoir fait de son fils une mauviette. »
« Étais-tu juste un peu plus fou que nous autres ou beaucoup plus? »
« RICHARD. Des gens s'adressent à moi dans ma tête. Je ne suis plus seul à l'intérieur. Il y a du monde. »
« Tes yeux. Tes yeux. Tes yeux au fond des orbites.Mauvais. Tes yeux mauvais. Des yeux de pirate, des yeux d'assassin, des yeux injectés de haine. »
« PÈRE. La folie, c'était donc trop lourd, même pour l'homme le plus fort du monde. »
« L'armée des drogues a fait son entrée dans ton corps avec force et effets secondaires. Ses troupes avaient pour mission de trouver, puis de maîtriser l'INTRUS, même si tout le monde savait qu'il était indestructible. »
« Comme si nous, les autres, autour, nous pouvions vivre pour tout le monde! Nous ne voulions pas que tu meures pour autant. Tu n'étais pas gentil. Cet ego surdimensionné. »
Pour en savoir davantage :
Résumé :« Parti de la Côte-Nord rejoindre ses sœurs et étudier à l’université, Richard, le petit dernier, le frère adoré, se met à agir de façon de plus en plus étrange. Alerté, la meute se rallie, l’entoure d’amour. Mais rien n’y fait. Un jour, il avoue l’impensable : des gens s’adressent à lui dans sa tête. Il n’est plus seul à l’intérieur. Commence alors la descente aux enfers.
Par quel tour d’alchimie Sylvie Drapeau réussit-elle à transformer en art cette matière noire et brûlante qu’est la maladie mentale ? Car il y a de la beauté à travers cette douleur. De la lumière dans cette nuit. L’amour indéfectible des sœurs ; la famille aux liens incassables ; la sagacité des tout-petits. Comme sa narratrice, pour tenir l’horreur à distance, Sylvie Drapeau sort ses crayons de couleur et dessine des soleils. » LES ÉDITEURS
CRITIQUES
LaPresse 13 février 2018
Devant l'indétectable mort intérieure d'un être cher, l'on ne peut qu'apprendre à faire son deuil. Tôt ou tard. Ce n'est qu'une des nombreuses leçons de vie comprises dans le troisième roman de Sylvie Drapeau, L'enfer.
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LeJournaldeQuebec 12 février 2018
Après Le fleuve et Le ciel, les deux premiers tomes de sa tétralogie, la comédienne Sylvie Drapeau signe, avec L’enfer, un roman extrêmement percutant et autobiographique, racontant la vie et la mort de son petit frère Richard.
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