AVIT Clélie
JE SUIS LÀ, 2015, 235 pages,4*, Prix
Un roman qui a suscité chez moi beaucoup d’émotions, de compassion, d’espoir tant le personnage d’ELSA nous tient à cœur, nous donne confiance en la vie. ELSA est une adepte, une maniaque d’escalade de montagne haut niveau. À cause d’un mauvais ajustement de son équipement elle a un accident fatal et est plongée dans le coma. Nous vivons, attendons, espérons jour après jour son réveil.
Une écriture délicate, profonde, adroite qui nous tient en haleine de façon magistrale. Un grand roman et une écriture compétente.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com, à visiter
Résumé :
« Ça fait vingt semaines que je suis seule, seulement six que je m’en rends compte. Et pourtant, j’ai l’impression que ça fait une éternité. Ça passerait peut-être plus vite si je dormais plus souvent. Enfin, si mon esprit se déconnectait. Mais je n’aime pas dormir. »
À la suite d’un accident d’escalade en montagne, Elsa est plongée dans le coma. Tandis que l’espoir de son réveil s’amenuise de jour en jour, que ses proches et les médecins commencent à baisser les bras, un jeune homme, Thibault, pénètre par erreur dans sa chambre. Traumatisé par le sort de son frère, qui a renversé deux jeunes filles en voiture, Thibault décide de se confier à Elsa et noue une relation avec elle, malgré son mutisme. Est-il à ce point désespéré de lui-même ? Ou a-t-il décelé chez elle ce que plus personne ne voit ? Les éditeurs
Un lecteur :
« Elsa est dans le coma depuis plusieurs mois, suite à un accident d'alpinisme. Pour les médecins, ses chances d'en sortir s'amenuisent de jours en jours. Même ses proches semblent baisser les bras. Personne n'a conscience qu'elle entend tout ce qui se passe autour d'elle. Thibault accompagne sa mère dans le même hôpital, mais refuse de rendre visite et de pardonner à son frère hospitalisé, qui a survécu à un accident dans lequel il a tué 2 adolescentes pour avoir pris le volant en état d'ébriété. Un jour, Thibault se réfugie par erreur dans la chambre d'Elsa. Il ne cessera d'y retourner.
Un roman à deux voix : elle, lui, rédigé dans un style très simple, presqu'enfantin. Mais c'est une lecture agréable, qui se lit d'une traite, sans réfléchir, et ce, malgré les thèmes abordés : le coma, la culpabilité, le pardon, le suicide, l'amour inconditionnel d'une mère, l'acharnement thérapeutique, la perte d'un proche, et omniprésent: l'espoir. le récit aurait certainement gagné en profondeur si ces thèmes avaient été au delà de l'effleurement. Ils ne semblent être qu'un décor pour jouer sur l'émotion, fil conducteur du livre.
Pour autant, ce n'est pas un livre triste. Juste émouvant. Car il est difficile de ne pas être touché par la solitude d'Elsa, par sa vision du monde en touches de sonorité. Elle cristallise tous ses espoirs & toutes ses attentes sur lui. Pas très crédible par contre, qu'il puisse tomber amoureux d'une personne, qu'il ne connait pas, avec qui il ne peut rien partager, ni échanger, même pas un regard. Qu'il trouve dans cet échange unilatéral du réconfort, qu'il éprouve de la reconnaissance, qu'elle lui permette de faire son introspection et de se libérer de sa colère, etc, soit. Mais de là à tomber amoureux, il y a un grand pas.
Malgré tout, je me suis attachée à ces 2 personnages, qui, perdus au sommet de leurs montagnes respectives, sont convaincus qu'ils parviendront à se rejoindre.
Bref, un livre détente, optimiste, et simple à lire. » www.babelio.com
CITATIONS :
« Ils me croient tous perdue. Je m’imagine beaucoup de choses. A vrai dire. Je n’ai que ça à faire. »
« Il y a quand même un avantage avec ma sœur. C’est quand elle me décrit ce qu’il y a autour de moi. Ça prend juste cinq minutes. »
« Mon père. Il n’a jamais compris pourquoi j’aimais autant la montagne. Il me disait souvent que j’y laisserais ma peau. Je veux juste sortir du coma. Je veux avoir froid, faim et peur pour de vrai. »
« C’est fou ce qu’on peut comprendre sur notre corps quand on est dans le coma. Je me regarde me lever à trois heures du matin dans le dortoir du refuge et réveiller mes compagnons de cordée. Je me regarde fermer ma veste coupe-vent, enfiler mes gants, régler ma lampe frontale et passer mes crampons. »
« Ensuite, j’ai compris que je ne pouvais qu’entendre. »
« THIBAULT. Ma vie se résume à ça depuis un certain temps. Identifier ce que j’aime et ce que je n’aime pas. C’est pas facile. »
« JULIEN. THIBAULT. T’as toujours pas digéré que ton frère ait renversé ces deux filles.
THIBAULT. Je voudrais ne plus jamais revoir mon frère et tu penses quand même que j’ai un coeuer? »
ELSA. » Pourtant ma mémoire n’est absolument pas affectée par mon état végétatif, mais j’avais peur quand même »
ELSA. »Mon père, qui ne sait pas que mon médecin ment, ne poursuit pas la gifle verbale qu’il aurait voulu lui donner et se contente de rassurer ma mère. »
« THIBAULT. …tout en me demandant ce qu’il y a de si extraordinaire à voir un homme porter un bébé. Je pourrais ajouter « extraterrestre » derrière « papa skieur ». »
« ELSA. À force de m’accrocher à Thibault, je suis en train de me l’approprier. »
« Je veux tourner la tête et ouvrir les yeux. Au milieu de cette répétition mentale, j’ai soudain un intrus. Chaleur. Douceur. Contact. Chaleur localisée. Où. Où ça? Déjà partie. »
« Car ma victoire de la semaine, c’est d’être à nouveau capable de percevoir mes émotions. »
« Mon cerveau est capable de recevoir des informations, J’aimerais à présent qu’il les envoie. »
« JE VEUX TOURNER LA TÊTE ET OUVRIR MES YEUX. »