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LE COUREUR DE FROID, roman de Jean DÉSY, 2001, 100 pages, Québec
14/08/2019 13:50
DÉSY Jean
LE COUREUR DE FROID, 2001, 100 pages, Québec
Un roman sous forme de conte. L'histoire d'un médecin nordique doublé d'un
coureur des bois qui se devait de se retrouver en lui-même. Seule la solitude
lui ferait retrouver son authenticité. Le Grand Nord l'hiver est une source de
mise en danger pour un solitaire. Survivre devient l'unique objectif. Il fait la
rencontre d'un renardeau solitaire , Cyrano, qui devient un compagnon de vie, de
survie. Menacé de mourir il fait la rencontre d'un ermite authentique qui a
tressé un lien avec les poissons et les caribous.La vie d'un homme détaché.
Un roman poétique et philosophique.
Un roman d'une écriture intérieure, philosophique, poétique.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com, à visiter
RÉSUMÉ
Médecin venu du Sud, Julien soigne les gens du Nord avec compassion, « à
l’ancienne », en ayant autant à cœur la personne que le traitement de la maladie
qui l’affecte. Mais il lui manque quelque chose, dans ce Nord : sa fille, restée
au Sud. Sur un coup de tête, il entreprend d’aller la retrouver en motoneige, de
traverser l’implacable désert blanc, qui, soudain, brise l’élan de son rêve fou.
Incapable de poursuivre son voyage à cause d’un bris mécanique, il apprend à
survivre seul dans ce froid immense, mais à quel prix ? Se nourrir, se
réchauffer, croire en soi afin que l’impossible printemps arrive et permette de
terminer son périple.
Peut-être aussi que, pour survivre à un tel froid, il faut la chaleur d’une
certaine foi. Et la présence d’un certain renard, qui ressemble à s’y méprendre
à celui d’un certain Petit Prince.
UN LECTEUR:
"C'est l'histoire d'un honnête homme qui a déjà trouvé des réponses à une part
de son « mal être » (il quitte régulièrement le Sud du pays pour aller pratiquer
la médecine dans le Nord, de manière plus humaine, en communion aussi avec la
nature) mais qui n'a pas encore trouvé l'équilibre qui comblera ses béances.
Ecartelé entre ce Nord où une compagne aimante lui demande un enfant et ce Sud
où vit sa petite fille Marie, qu'il veut rejoindre sur un coup de t^te, il se
retrouve suite à un accident plongé dans l'entre-deux, perdu dans une étendue
glacée immense.
Confronté à ses limites, il réussit à tenir pendant deux mois en chassant, en
trouvant une cabane pour s'abriter, et aussi avec l'aide mystérieuse d'un renard
presque apprivoisé qu'il surnommera Alex. A ce moment-là, sa communion forcée
mais toujours poétique avec la nature tient d'une spiritualité bien nécessaire
pour survivre.
Quand il décide de repartir, avec un traîneau qu'il a bricolé lui-même, le
renard semble le conduire vers une autre cabane (plus proche de la «
civilisation »ðŸ˜‰où vit un homme seul. Et c'est cette rencontre qui donnera à
Julien la clé de cet équilibre dont il a soif depuis si longtemps.
Bon, il me faut avouer que j'ai trouvé le personnage un peu exalté et certaines
coïncidences un peu téléphonées mais ce lien à la fois poétique et sauvage à la
nature (Jean Désy est médecin et écrivain, poète aussi), cette quête de sens qui
trouve sa réponse à la fin sont particulièrement touchants, interpellants. C'est
la juste place de la mort dans la vie qui ouvre le sens à Julien. Je relirai la
poésie de Jean Désy pour y puiser là aussi de la nourriture spirituelle.
CITATIONS:
"Les Inuits tuent des animaux pour partager leur vie. Malgré la surréelle beauté
d'un caribou tuktu dans la toundra, j'ai voulu tuer pour me nourrir et nourrir
les autres."
"Premier amour nordique, ma frénésie du Grand Nord,mon embellie, ÉVA de cent
brasses de bras et de nageoires plongées droite dans le coeur."
"Ô délicatesse des bruits de songes sur la neige. Ô sagesse de l'océan qui
dormait sous la glace."
"En tant que nomades, les Inuits se préoccupent bien peu des frontières et
autres limitations créées de toutes pièces par les politiciens."
"Resté seul dans la toundra, j'ai chanté pour les anges."
"Pourquoi cette prières à la Nature qui s'arrange pour me laisser croire que
demain, chasseur et nomade, je serai encore en vie?"
"Ce pays recèle un trésor qui n,existe pas dans le Sud: la liberté. Et cette
liberté, c'est celle de pouvoir plonger en soi-même."
"En hiver, mon âme s'apaise. Le blanc donne de la force à l'âme."
"Nous, nous parvenons à nous libérer de la souffrance quand nous avons être
nous-mêmes nuages."
"Couché sous l'appentis, je ne me levais plus. le feu allait mourir.Le temps
avait viré au morne.. Le gel me mordillait les pieds. Brave pays de glace qui
rend éternels en les ensevelissant les nomades déboussolés. J'avais attendu le
froid. Je me transformais en cristal blanchi."
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