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SALE TEMPS POUR LES ÉMOTIFS, contes,humour, de Jean-François BEAUCHEMIN, 2019, Québec
27/03/2020 21:44
BEAUCHEMIN Jean-François
SALE TEMPS POUR LES ÉMOTIFS,contes,humour,362 pages,2019, Québec
À l'aide de contes, de références,avec poésie et humour l'auteur fait des liens
avec des événements passés et des personnages célèbres .Le tout est agréable,
porte à réflexion et même accroît nos connaissances. Que de belles
découvertes,de belles surprises littéraires et linguistiques nous dégustons.On
apprend,on s'émerveille du talent littéraire de l'auteur.Nous pénétrons dans un
monde imaginaire de haut calibre par la qualité d'écriture de l'auteur.
GillesLAGROIS,Auclair,Québec
www.livresentete.vip-blog.com
Résumé
Qu’ont en commun Barack Obama, Céline Dion, Albert Einstein et Antoine de
Saint-Exupéry? Ils ont tous inspiré à Jean-François Beauchemin une courte
histoire parmi la centaine qui compose ce recueil à la fois fantaisiste et
introspectif. Neuf dessins de l’auteur parsèment le livre.
« Beaucoup de gens personnifiés dans ce livre sont le pur produit de
l’imagination. Un certain nombre en revanche sont réels ou l’ont été, et se sont
inscrits par leurs faits et gestes dans le grand livre de la Postérité. Le cas
échéant, je me suis accordé la liberté de leur imaginer des pensées, des
intentions et même des actions, de contrarier un tant soit peu leur progression
vers la notoriété, de leur inventer en somme un destin. On comprendra bien sûr
que ce réaménagement des êtres et des événements n’a aucunement pour objectif
d’amoindrir des réputations et des existences souvent fabuleuses. Son unique
raison d’être est d’alimenter l’esprit ludique où nous entraîne toujours un peu
le vaste mensonge formidable de la littérature. »
Québec Amérique
Un lecteur:
Relation, faits, pensées, mort, cohabitation du corps et de l'âme, religion,
fiction, rêve, personnification : ces mots tissent la trame des anecdotes,
courts récits de fiction; l'auteur partage le produit de son imagination, «
entraine [le lecteur dans] un vaste mensonge formidable de la littérature. » (5)
Les textes sont regroupés par thèmes : passages, grands esprits, attachements,
étonnements, phénomènes surnaturels, bon Dieu, Extra-terrestres et animaux.
De façon générale, la rédaction des textes suscitent l'intérêt; l'imagination de
l'auteur laisse libre cours à la fantaisie, voire la fiction. Les histoires de
personnages historiques sont interessantes, la vraisemblance est surprenante. La
section « animaux » est faible; c'est le dernier segment du livre; l'auteur
frôle la fable sans en tenir compte. On pourrait croire que les animaux « animés
» personnalisent des individus abordés dans les textes précédents, dont des
personnages historiques.
De façon générale, l'oeuvre est intéressante, c'est le fruit d'une belle audace.
L'auteur reste fidèle aux forces des oeuvres scripturaires antérieures, la
relation et la fiction demeurent un creuset efficace pour sculpter les
personnages et les situations. En postface, l'auteur affirme que, dans ce livre,
« toute tentation de pesanteur est détournée soit par l'humour, soit par une
poésie libérée de l'étroit pragmatisme des faits, des actions et des caractères,
ancrée dans une représentation fonctionnelle du rêve. »
www.babelio.com
LE DEVOIR.
«Sale temps pour les émotifs»: la grande anecdote de l’histoire humaine
Récit imprégné de la plume à la fois introspective et burlesque de l’écrivain,
Sale temps pour les émotifs sert de prétexte à Beauchemin pour méditer, encore
une fois, sur les mystères de la foi, l’inéluctabilité de la mort, l’étrange
cohabitation du corps et de l’âme et la résilience de la nature.
Composé de près d’une centaine de courts récits relevant plus de l’anecdote que
de la nouvelle, le recueil constitue en soi une traversée de l’histoire, tout
habité qu’il est par les grandes inventions, les conflits les plus meurtriers,
les philosophies et les œuvres ayant résisté au passage du temps, ainsi que par
les pensées, intentions et actions imaginaires de personnalités à jamais
inscrites dans la postérité.
On y croise tour à tour le fantôme d’un Vincent Van Gogh pressé de rétablir la
vérité sur sa prétendue folie, un Jules Verne aux confins de l’enfance, ébahi
par les voyages et les lois de la physique, un Charles Darwin dont la théorie de
l’évolution est renforcée par la découverte des fossiles d’une baleine volante,
un Dieu fatigué des dédales bureaucratiques qu’exige son poste, ainsi qu’Albert
Einstein, Socrate et Céline Dion.
C’est en somme une grande réflexion sur la littérature et ses fabulations que
nous propose Jean-François Beauchemin en réduisant des existences a priori
fabuleuses à la simplicité de leur quotidien, à un moment clé, mais toujours
anodin, qui aurait modifié la trajectoire de leur destinée et, par conséquent,
de celle de l’humanité.
Il fait de la quête de sens inhérente au travail d’écriture le moteur de sa
création et de sa composition, élaborant toujours plus ses obsessions,
interrogeant le présent à l’aide de la nostalgie, de l’inconnu, de
l’incompréhension, de la matière de ce qu’il reste encore à découvrir.
Ses textes, fluides et d’une grande simplicité narrative, reflètent l’éternel
paradoxe de son auteur. Ils amusent, titillent la curiosité et suscitent
l’empressement ou la divagation de l’esprit ; une distraction qui empiète sur la
profondeur d’une vision du monde teintée par un sens de l’observation, une
capacité d’émerveillement et une faculté de s’arrêter, de prendre le temps
d’assimiler le surcroît d’informations et d’images véhiculées en continu.
En embrassant du regard et de l’esprit l’ampleur d’un monde et d’une humanité
pétris de contradictions, Jean-François Beauchemin marche en équilibre sur le
mince fil qui sépare le banal du grandiose. Il ouvre ainsi son recueil à une
multitude de lectures et de réalités, semant au passage quelques miettes d’or à
ceux qui ouvriront les yeux… ou le cœur.
EXTRAIT DE «SALE TEMPS POUR LES ÉMOTIFS»
[…] une nuit, l’un de ces astres de faible volume tomba du ciel puis s’abîma
dans un puits. L’intense bouillonnement causé par le contact de l’étoile avec la
nappe phréatique fut comparable à celui d’un esprit tout à coup saisi par une
image. Ce qui surprendra peut-être davantage, c’est qu’à l’instant précis de
cette extinction de feu, et dans le même pays (le 10 octobre 1963 à treize
heures dix, en France), la vie d’Édith Piaf se terminait elle aussi dans la même
espèce d’effervescence. «Je n’ai jamais connu d’être moins économe de son âme,
écrivit son ami Jean Cocteau en guise d’adieu. Elle ne la dépensait pas, elle la
prodiguait, elle en jetait l’or par les fenêtres. Elle aura été l’étoile qui
vient s’éteindre sur la terre après une course folle au firmament des passions.»
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