Marc Gibot, Libération.
Avis de la Fnac : Le démon
« Peut-on imaginer Don Juan marié, époux fidèle et père de famille comblé ? Harry White est une sorte de Don Juan américain. Ce qu’il aime, ce sont les femmes mariées dont il a lui aussi un sacré catalogue. À part cela, il ne présente rien de particulier, c’est un jeune homme séduisant qui vit encore chez ses parents, un cadre supérieur efficace, promis à une brillante carrière. Mais un jour, cédant aux pressions de son entourage, il épouse Linda, une collègue de travail. Et c’est le début d’une descente en enfer. Les relations extra conjugales perdent même pour lui tout leur attrait. Au bout d’un certain temps, il découvre que le vol lui apporte un peu d’adrénaline mais très vite il lui en faut davantage pour satisfaire son démon intérieur. La progression irréversible vers le mal absolu donne une force incroyable à cette étrange version d’un Don Juan revu par un “Céline” américain. »
Le Mot de l'éditeur : Le démon
" Le Démon est un chef-d'œuvre. De loin le plus accompli des romans de Selby. Pour un monsieur qui a reçu une éducation classique, c'est l'œuvre parfaite. Avec des scènes familiales absolument magnifiques. Et cette tension déchirante, à l'intérieur... Le mouvement dramatique doit aboutir là où il aboutit à la fin du livre. Pas une page de plus. C'est splendide, achevé... Le Démon, c'est le Don Juan de Mozart, le seul que je connaisse parfaitement. Et le cri de Don Juan, au bout, n'est pas un cri de détresse, attention ! C'est " Merde ", jusqu'au bout ! Avec ça, d'un point de vue stylistique, Selby reste très classique : mais dans ce cadre classique, ce qu'il raconte est terriblement nouveau. Ça fait du Démon un roman fabuleux, tellement fort.. "
Marc Gibot, Libération
Source :www.fnac.com/livres
« ..Harry restait prisonnier de sa solitude et du désespoir où le plongeait la honte …» page 333
LE DÉMON est un grand roman. Son sujet est fort, le personnage est absolu, le milieu aisé et convenable. Harry est habité par un désespoir sans bornes, le mal est une seconde nature et le poursuit. Il est à l’écoute de ses instincts, de ses besoins. Il est sa propre victime. Le style est intense, le personnage touchant ; nul ne reste indifférent à sa douleur intérieure qui le ronge comme un cancer. GiL
LAST EXIT TO BROOKLYN
»Consacré à la violence qui déchire une société sans amour mais ivre de sexualité, ce livre a imposé d’emblée Selby parmi les auteurs majeurs de la seconde moitié de ce siècle. D’autres œuvres ont suivi : La Geôle, Le Démon, Retour à Brooklyn, toutes parues dans notre « Domaine étranger ». Last Exit to Brooklyn reste le point d’orgue de ce Céline américain acharné à nous livrer la vision apocalyptique d’un rêve devenu cauchemar. Où la solitude, la misère et l’angoisse se conjuguent comme pour mieux plonger le lecteur dans ce qui n’est peut-être que le reflet de sa propre existence. Implacablement. »
« L’auteur s’attache à décrire dans ce roman les « pauvres diables » de Brooklyn ; ces malheureux expriment leur mal-être à travers la violence et ne trouvent plaisir que dans le sexe et la drogue. L’ensemble peut paraître décousu car on passe de l’histoire d’un individu à celle d’un autre. Leur point commun ? Ils habitent le même immeuble insalubre, le même quartier sordide et fréquentent les mêmes lieux de perdition ! La description des maux de notre société n’a rien d’original, mais la façon de Selby est unique. Selby n’est pas juge, n’offre pas de solutions mais présente, sans indulgence, une facette de l’homme peu glorieuse. Certaines images, certains mots pourront heurter les âmes sensibles, mais lire Selby fait maintenant partie de mes plaisirs ! »
Source :www.bibliosurf.com
Ce roman relate la vie à New-York-Brooklyn dans les années 1960 qui sont des années à la dure : violence chez les jeunes, conflits entre les syndicats et les travailleurs en usine, relations violentes des couples hétéros et gays, une image sans équivoque de la vie dans une époque bouleversée.
Le style est remarquable, les personnages plus que réels et dérangeants même chez les jeunes ; une Amérique dont la vie est une menace quotidienne. Ce roman est une desription réaliste de la misère, de la pauvreté des sous-classes. GiL