LA PRISONNIÈRE, Édition Grasset, 1999, 330 pages.
OUFKIR Malika et Michèle FITOUSSI
On aurait pu ajouter à ce titre : et sa famille. C’est une histoire d’horreur qui nous révèle une fois de plus que « la réalité dépasse souvent la fiction. ».
Cette histoire se déroule au Maroc sous le règne du roi Hassan 11, le despote.
Malika dès sa tendre enfance est placée au palais pour tenir compagnie à la fille adorée de Hassan 11. La famille Oufkir a des liens étroits avec le roi dont le général Oufkir est un des hommes clés du régime.
Un tentative d’assassinat est tentée contre le roi Hassan 11 et l’un des responsables est le général Oufkir. Dès lors celui-ci est assassiné et le sort de sa famille en est désormais jeté.
« Les enfants Oufkir, six gamins et leur mère vont vivre vingt années d’emprisonnement dans les geôles marocaines »
Les membres de la famille Oufkir vont payer cher la trahison du général.
Malika déclare : »J’ai le sentiment d’être emmurée vivante, comme au Moyen Âge, et je me retiens pour ne pas hurler ».
Elle ajoute : » …j’ai haï le despote qu’il est devenu le jour où il a commencé à nous persécuter ».
« Je croyais qu’il existait des limites à la souffrance humaine. A Bir-Jdid, j’appris que non ».
« Enfermés nuit et jour, séparés, maltraités, rien ne nous rattachait plus à notre ancienne vie ».
« La faim humilie, la faim avilit. La faim vous fait oublier votre famille, vos amis, vos valeurs. La faim vous transforme en monstre. Nous avions toujours faim ».
Le roi Hassan 11 pendant vingt ans reste impitoyable, insensible au sort inhumain des membres de cette famille et des deux servantes qui ont voulu volontairement les suivre et partager leur horrible sort.
Le style de ce roman est direct, corrosif, efficace, tranchant, émouvant , imprégné d’un grand respect face à ce douloureux récit.GiL