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MAKINE Andrëi---LE CRIME D'OLGA ARBÉLINA---LA MUSIQUE D'UNE VIE
12/06/2010 14:23
Le crime d'Olga Arbélina Par Catherine Argand (Lire), publié le 01/03/1998
« Olga Arbélina n'est qu'un nom tracé sur une pierre tombale, celui d'une princesse morte dans les années 60, celui d'une criminelle. Olga Arbélina, du nom de son époux un jour parti, est surtout une survivante de la révolution soviétique, née avec le siècle et réfugiée avec son fils hémophile près de Paris, au sein d'une communauté russe vieillissante et atone comme un matin de neige. Dans ce village de l'après-guerre français où seules les variations du ciel et des saisons apportent l'improbable, Olga vit hantée par le caractère irrémédiable de sa vie. Solitaire, renfermée, elle ira jusqu'à connaître la folie la plus sombre et la plus profonde, jusqu'à devenir étrangère à elle-même et à son propre fils. Toute la beauté de ce roman d'une facture très classique est là. Dans cette lente observation, entrecoupée d'événements blessants, d'un temps qui passe et ne passe pas et jamais plus ne s'accomplit. Dans ce crescendo somnambulique d'un crime bien plus grand que le meurtre... Après que son précédent livre, Le testament français, a obtenu le prix Goncourt, Andreï Makine réitère sa recherche du temps perdu. Une recherche singulière, éminemment proustienne, affranchie de la morale et des préoccupations confuses concernant l'écriture moderne. Provoquant, troublant, ciselé dans une langue presque froide mais sans cesse altéré par la profondeur des tourments, Le crime d'Olga Arbélina commence avec ces mots éternels et qui résonnent au long du récit: «Qu'as-tu fait de moi! Qu'as-tu fait de moi!» Source :www.lespress.fr
Dans ce roman on sent toute l’intensité de l’âme russe, sa culture, son climat et la complexité de sa culture. Ce roman est d’une grande profondeur psychologique et d’une écriture magistrale. On risque parfois de s’égarer, de mélanger le temporel et l’intérieur émotionnel de l’héroïne. L’histoire est ambigue, double, énigmatique et trouble. C’est l’histoire d’une princesse russe déchue, abandonnée par son mari, vivant avec son fils adolescent hémophile dans le domaine du couple désuni. On entre dans la complexité relationnelle de la mère et du fils suivi par un ancien médecin de guerre. « Une maison accolée au mur d’in bâtiment sombre, à moitié habité, une nuit d’hiver, l’isolement infini, et tout au fond de cette solitude, une chambre, la vie silencieuse du feu. Et ce couple, une femme plongée dans un sommeil plus indéfectible qu’une léthagie, un adolescent aux gestes lents, au regard ébloui, lui-même surpris par la sorcellerie de son crime…Une mère et son fils. « Je suis donc folle… »» page 208. GiL
LA MUSIQUE D’UNE VIE, Seuil, 2001, 127 pages Résumé du livre « Dans le dernier wagon d'un train se dirigeant vers Moscou, un pianiste, Alexeï Berg, raconte au narrateur la musique de son existence. Il devait donner un concert le 24 mai 1941 mais celui-ci n'a pas eu lieu et Alexeï a du prendre la fuite. La critique [evene] par M.A. C'est la vie d'un pianiste russe. Un futur virtuose, sans doute. Mais son destin sera tout autre. Le communisme, la guerre contre l'Allemagne : les cartes sont redistribuées. Malgré cela la musique est présente tout au long de l'histoire, même si on ne la voit pas : on la ressent, on l'entend. Elle est dans chacun des mots d'Andreï Makine, dans son style si beau, si noble, à l'image de la Russie, où il est né : il en écrit le visage sublime avec des mots français. Les pages fondent sous les yeux, on savoure, l'histoire a à peine commencé qu'elle est déjà terminée, on s'est fait avoir, comme d'habitude, on n'a pas vu le temps passer, on a beau se dire cette fois je vais lire lentement, on s'est laissé entraîner dans cette musique d'une vie, ce destin triste et fier, comme savent l'être les destins russes, avant de se rendre compte que non, on ne pourra pas la faire durer, cette musique, elle va se finir, quoiqu'on fasse. Et on termine la dernière page à regret, avec un peu du fatalisme russe, parce que la fin est inéluctable, le point final est là pour vous le rappeler, mais c'est sûr, vous le savez déjà au fond de vous, vous la réécouterez, cette musique. «
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