STEVENS Shane
AU- DELÀ DU MAL, ÉD. SONATINE, 2009, 757 PAGES,
« Le « Citizen Kane » du roman de serial killer
Après plus de vingt-cinq ans de malédiction éditoriale, nous avons le plaisir de vous présenter pour la première fois en langue française Au-delà du mal, de Shane Stevens, l’un des livres fondateurs du roman de serial killer, avec Le Dahlia noir de James Ellroy et Le Silence des agneaux, de Thomas Harris.
À 10 ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Il s’en échappe quinze ans plus tard il entame un périple meurtrier parti-culièrement atroce à travers les États-Unis. Très vite, une chasse à l’homme s’organise : la police, la pres-se et la mafia sont aux trousses de cet assassin hors norme, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral. Les destins croisés des protagonistes, en particulier celui d’Adam Kenton, journaliste dangereuse-ment proche du meurtrier, dévoilent un inquiétant jeu de miroir, jusqu’au captivant dénouement.
À l’instar d’un Hannibal Lecter, Thomas Bishop est l’une des plus grandes figures du mal enfantées par la littérature contemporaine, un « héros » terrifiant pour lequel on ne peut s’empêcher d’éprouver, malgré tout, une vive sympathie. Au-delà du mal, épopée brutale et dantesque, romantique et violente, à l’intri-gue fascinante, constitue un récit sans égal sur la façon dont on fabrique un monstre et sur les noirceurs de l’âme humaine. D’un réalisme cru, presque documentaire, cet ouvrage, hanté par la figure de Caryl Chessman, n’est pas sans évoquer Le Chant du bourreau de Norman Mailer et De sang-froid de Truman Capote. Un roman dérangeant, raffiné et intense.
Shane Stevens (probable pseudonyme) est né à New York en 1941. Il a écrit cinq romans entre 1966 et 1981 avant de disparaître dans l’anonymat. On ne sait pas grand-chose d’autre de lui »
Source : www.bibliosurf.com
« Thomas Bishop n’était pas un monstre diabolique venu d’une autre planète, mais un enfant martyrisé avec une telle brutalité que son esprit avait fini par trouver refuge dans la démence la plus complète « Page 744
« …il apprendrait à connaître l’homme aussi bien que le monstre. Pour finir, il brosserait avec brio le por-trait d’un homme assailli par des démons, d’un homme qui ressemblait aux autres hommes et n’était pourtant pas comme eux, d’un homme, enfin, qui tuait non pas de sang-froid, mais par démence. »…désespérément seul…solitude infinie…paranoïa mégalomane… »page 756.
Ce roman est un chef d’oeuvre par son intensité, son style incomparable, son intensité, son souffle soute-nu, sa psychanalyse insoutenable car un être d’une telle souffrance dépend de la psychiâtrie, de la démen-ce. L’auteur rejoint les grands maîtres de roman « genre thriller ». À lire sans faute pour son contenu, ses grands frissons et par son humanisme même dérangée. GiL