BLAS DE ROBLÈS Jean-Marie
LÀ OÙ LES TIGRES SONT CHEZ EUX, Résumé du livre
"Eléazard von Wogau est correspondant de presse dans la ville d'Alcâtara, au fin fond du Nordeste brésilien. Un jour, il reçoit un manuscrit constituant la biographie d'Athanase Kircher, un illustre jésuite de l'époque baroque. Une longue enquête commence alors pour lui au fil de laquelle il croise Elaine, archéologue, Noéma, étudiante à la dérive, ou encore Nelson, jeune garçon infirme des favelas."
La critique [evene]
 par Thomas Flamerion
Il ne faut pas avoir le vertige, si l’on veut maintenir le cap au cours du voyage en territoire Roblèsien. L’écrivain ne craint ni la logique ni le chaos. Il balaie la réalité à coups de fables, crée des couloirs spatio-temporels où les destins les plus improbables se rejoignent, et abat joyeusement les cadres institutionnels. Ce texte dense et débridé a la magie d’un Borges, la fantaisie d’un Cesar Aira sur fond d’enquête historico-policière. Non seulement Blas de Roblès investit le territoire sud-américain, mais il en digère la folie littéraire pour mieux interroger les codes romanesques. Car derrière le capharnaüm de ces histoires enchevêtrées, de cette quête de connaissance, se cache une petite révolution littéraire.
Un objet rare et précieux qui n’entend pas céder aux modes ou aux conventions, mais bien jouir de ses propres règles, de sa propre vision de la fiction, et glisser librement d’un style à l’autre. Ni elliptique, ni minimaliste, pas plus autocentré que linéaire, ‘Là où les tigres sont chez eux’ est un texte baroque dans son exubérance. Mais la définition s’arrête là. Car il n’est pas besoin, finalement, de mode d’emploi. Juste d’assez d’esprit et de curiosité pour avaler un à un les 32 chapitres des aventures d’Eléazard von Wogau et de ses proches, marqués des stigmates de la vie d’Athanase Kircher, le “maître des cent savoirs”, qui vécut au XVIe siècle.
Roman d’aventure, dont l’érudition n’a d’égale que l’extravagante imagination, ‘Là où les tigres sont chez eux’ est un vraie mine d’or. Et Jean-Marie Blas de Roblès détient visiblement les secrets de la pierre philosophale. Un livre purement "alchimique" !
Je suis tout à fait d’accord avec ce commentaire. Ce roman est d’une grande écriture, le style est magistral et l’intrique hallucinante. GiL