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PAR UN JOUR DE PLUIE
16/06/2010 00:30
Par un jour de pluie Semblable à tous Les soirs de pluie.
Les yeux vides d’images, L’oreille aux aguets, Le corps prêt à bondir, Mes pieds foulent lentement Les trottoirs sales et durs De la fourmilière humaine.
La main invitante, moite, Le regard fixe, La bouche bien fermée, Respirant profondément par le nez, Les narines cherchent l’autre.
Le pas décidé, Les muscles volontaires, Le poil du corps chaud, Des spectres flous Tournent autour de moi. Mes oreilles bourdonnent de désir De rencontrer l’autre pareil à l’un.
Le souffle fatigué, soumis, Les narines cherchent. L’œil reconnaît, invite, Le sourire consent. Le corps vibre De l’un à l’autre.
Les esprits se retrouvent, La tête légère, Tout devient vibration, Chaleur, énergie positive. Les yeux dans les yeux, La brute est morte.
Le souffle prolongé, Les mains retenant des riens, Les corps frémissent, Les esprits s’élèvent Dans un immense soupir. P.3
Volupté enivrante, Boisson alchimique, Nous nous sommes étourdis Par ce baiser suave Propulseur infini.
L’un dans l’autre Avec un goût d’éternité, Les corps s’agitent. Enlacés par un même élan, Des pieds à la tête, Dans un même frisson, Nous goûtons divinement Un moment d’éternité.
La pulsion persiste, Abandon inconditionnel, Dans un cri mutuel d’exaltation. C’est le commencement de la fin.
Ivresse bénéfique, Étourdissement des sens, Le temps poursuit son cours, Entraînant avec lui Nos deux êtres abandonnés, Dans une course folle, D’un amour intense, irréversible.
Par un jour de pluie, Semblable à tous les soirs de pluie, Les doubles de deux êtres, Se sont rencontrés, retrouvés, Aimés à faillir en mourir Dans le tourbillon tumultueux Du présent lointain D’un amour passé.
Gilles Lagrois
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