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LE CLÉZIO Jean-Marie Gustave: OURANIA---RITOURNELLE DE LA FAIM
19/06/2010 15:59
LE CLÉZIO Jean-MarieGustave OURANIA, Gallimard, 2007, 368 pages Mot de l'éditeur sur "Ourania" de Jean-Marie Gustave Le Clézio «"Quand j'ai compris que Mario était mort, tous les détails me sont revenus. Les gens racontaient cela en long et en large à ma grand-mère. Mario traversait le champ, un peu plus haut, à la sortie du village. Il cachait la bombe dans un sac, il courait. Peut-être qu'il s'est pris les pieds dans une motte de terre, et il est tombé. La bombe a explosé. On n'a rien retrouvé de lui. C'était merveilleux. C'était comme si Mario s'était envolé vers un autre monde, vers Ourania. Puis les années ont passé, j'ai un peu oublié. Jusqu'à ce jour, vingt ans après, où le hasard m'a réuni avec le jeune homme le plus étrange que j'aie jamais rencontré." C'est ainsi que Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique, découvre, grâce à son guide Raphaël, la république idéale de Campos, en marge de la Vallée, capitale de la terre noire du Chernozem, le rêve humaniste de l'Emporio, la zone rouge qui retient prisonnière Lili de la lagune, et l'amour pour Dahlia.» Source : www.fnac.com
RITOURNELLE DE LA FAIM, Gallimard, 2008
Résumé du livre « En 1931, Paris accueille l'Exposition coloniale. Une petite fille de dix ans, Ethel, s'y promène avec son grand-oncle, Samuel Soliman. Ce dernier porte sur l'exposition un regard d'autant plus ironique que lui-même est originaire de l'île Maurice. Néanmoins, en découvrant le pavillon de l'Inde, il décide de l'acquérir pour le faire reconstruire sur un terrain qu'il possède : il l'appellera la Maison mauve. Très impressionnée par ce projet, Ethel promet à son grand-oncle d'en assurer la réalisation après sa mort. En effet, Samuel Soliman est un homme âgé, riche, qui veut faire de la jeune fille, son héritière. Sensation de vide, sentiment de frustration, la faim dévore les pages du nouveau roman de J.M.G. Le Clézio. Qu’elle soit physique, nourrie de privations, qu’elle soit appétit féroce, volonté de se dépasser, elle hurle des tréfonds de l’être, et maintient, le temps d’une lecture avide, les sens en émoi. Car l’écrivain est un virtuose de la langue, un musicien qui, à l’image de Ravel dont le ‘Boléro’ résonne dans les dernières pages du roman, assène une troublante mélodie. A l’économat, dans une prose aérienne, il déploie la vie d’Ethel, écrit le roman d’une vie en reconstituant la mémoire fragmentée. Miettes d’histoires dont le souvenir fugace resurgit par impressions, dans une douce mélancolie. Le Clézio esquisse, appose chaque trait dans le vacarme du monde, sans se laisser prendre au jeu de la chronique historique. Son attention reste fixée sur la jeune femme, ses rencontres et ses affections, sa famille prise dans la tourmente. Les personnalités et les sentiments se nouent pour former le vrai canevas du récit. Celui sur lequel la marche du monde s’imprime. Car dans les prémices de la guerre, les formes se dessinent, les caractères se précisent. Ethel grandit avec sur ses fragiles épaules le poids des renversements, celui de l’horreur qui s’avance. Si l’écrivain se moque de la “vérité”, il creuse l’authenticité dans le coeur d’Ethel. A elle la spoliation, à elle la charge des erreurs de ses aînés. Et c’est bien la colère qui gronde dans ces pages. La faim d’une jeunesse sacrifiée sur l’autel de la guerre. La faim des illusions qu’on lui a arrachées. » Source : www.evene.fr/livres
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