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J'ERRE DANS LA VIE
26/06/2010 17:15
J’erre dans la vie Les yeux pleins de désir et d’amis. Pourquoi ne me regarde-t-on pas dans les yeux? C’est par eux que je vous vois et vous lis. Pourquoi baisse-t-on les yeux quand moi je vous cherche, vous deux ?
C’est dans mes yeux que mon cœur palpite Et pourtant que de fois on les évite.
Pourquoi ne me regarde-t-on pas dans les yeux ? C’est par eux que je suis l’oiseau et je peux M’envoler dans les cieux.
Je regarde bien ce que je mange. Je prends garde où je pose les pieds. Un seul regard de vous je quémande, À chaque fois je tremble car il m’est refusé.
Pourquoi ne me regarde-t-on pas dans les yeux ? L’amour, la joie, la haine, nul besoin de mots et d’arme. Tout se lit dans mes yeux d’amour et de larmes.
Pourquoi ne nous regarde-t-on pas dans les yeux? Font-ils peur Ou voient-ils leur malheur ?
Les bêtes sentent et regardent comme moi. En un seul instant, ils sont fous de rage ou de joie.
Pourquoi les hommes baissent-ils les yeux ? Pourquoi refusent-ils de voir, de croire en eux ?
Les bêtes de voir les hommes en perdent la raison. Les hommes descendent plus bas Que les bêtes par leurs passions, Deviennent aveugles par de bon, Avec ou sans raison.
Pourquoi ne me regarde-t-on pas dans les yeux ? Suis-je l’homme blessé, L’animal castré ?
Mes plaies, je les fais lécher par le chien Depuis que j’ai cessé de croire au médecin. P.9
J’erre dans la vie le regard haut. Les regards se détournent comme si j’avais une maladie de peau. Peut-être suis-je chien ou crapaud Mais je ne marche pas derrière fanfare et drapeau.
Ce que je vois je le ressens Après je goûte et puis je sens. Tout mon être vibre et consent. Je goûte à la vie comme à un fruit attrayant. Je la regarde, la palpe, la mord du bout des dents.
Le cri de l’oiseau ne m’indique pas où il est. Quand je le vois, je l’apprivoise un peu, même muet.
Les bruits invitants de la vague et de la mer Ne me disent pas si le poisson est mort pollué. Ce que cache le sourire, l’œil l’a découvert. Un mensonge se voit à l’œil nu si vous savez observer.
C’est parce que les hommes ne savent plus regarder Que l’on porte des pantalons serrés.
Le regard de l’enfant vaut celui de l’amant. Il est beau et sincère à chaque instant. Tout désir caché est vite dévoilé. Nulle hypocrisie, tout se voit, se lit dans l’œil tourmenté.
Pourquoi fuit-on mon regard ? Pourtant on me dévisage telle une star.
Je préfère vivre seul en harmonie Plutôt que de sourire quand j’en ai pas envie. Le jeu n’en vaut pas la chandelle Je ferme les yeux, je vois mieux sans elle. Nul ne peut mentir les yeux fermés. L’éclairage ne signifie pas pour moi Vérité. La différence est dans la sincérité du regard Nul besoin d’avoir les yeux comme des dards.
La puissance est faussement représentée Par un regard arrogant, menaçant, blindé. Nul regard ne peut être acheté. Son prix, celui de la liberté. P.10
Nul riche ne peut arracher le regard du pauvre . Il lui appartient, le mien comme le vôtre. Ce que je vois, je le garde pour moi seul. Nul ne peut partager son regard dans son linceul.
On est seul de la naissance au trépas. Dans sa peau, on est bien et ça se voit. Je vis ce que je vois si je sais regarder. Le beau, le laid à moi de les assumer.
Rien ne peut rien modifier sinon le regard. Tout est là, en soi, tu le sauras tôt ou tard.
Rien ne vaut la peine d’être pris au sérieux Si dans la vie tu n’es pas heureux.
Gilles Lagrois
Symi, Grèce, juillet 1978.
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