CREWS Harry
LA FOIRE AUX SERPENTS, Gallimard, 1994, 206 pages
Présentation de l'éditeur
« Joe Lon est un sale type qui a grandi aux côtés d’une sœur folle et d’un père brutalisant ses chiens. La mère a disparu. Les potes se défoncent, attendent le soir et cherchent dans les excès un espoir d’ailleurs qui ne vient pas. Joe Lon est leur meneur égaré qui, un jour, pour écrabouiller l’ennui, noya dans le fleuve un voyageur perdu. Il habite désormais le camping avec ses deux gosses et tabasse sa femme. Joe Lon attend comme une bombe, caresse ses crotales et maudit l’univers. Un jour, il le sait, Berenice reviendra. Ce jour sera celui de la foire aux serpents. De purs déjantés arriveront de partout. La fête sera folle et ce sera la mort, l’hystérie et le sang. Berenice, alors, le capturera de nouveau de son regard d’absinthe et tout redeviendra possible : le pire, la passion brute, ce qui n’arrive qu’avec elle et fascine pourtant. » source : www.bibliosurf.com
« Encore un roman terrible de l’enfant terrible de la littérature américaine moderne. Bien que daté de 1976, ce texte éprouvant n’a pas pris une ride. Cette foire aux serpents est l’occasion pour Crews de dresser le portrait d’un jeune homme handicapé de l’affect : encore un être de contraste extrême, d’un parfait aspect physique mais d’un psychisme ravagé par les terribles événements déclenchés par son taré de paternel. "Il ne savait pas ce qu’était l’amour. Il ne savait pas à quoi ça servait. Mais il savait qu’il se le coltinait partout où il allait, c’était une scabreuse tache de pourriture, de contagion, qu’on ne pouvait pas guérir. Que la rage ne guérissait pas. Que l’indulgence ne faisait qu’empirer, attiser, développer comme un cancer. Et ça avait fichu sa vie en l’air." Joe Lon aurait pu être un parfait psychopathe totalement privé d’empathie, mais non, il y a en lui ce germe d’humanité qui ne peut pas se développer et qui, paradoxalement, empoisonne sa vie de tourments insolubles. Son traumatisme est une montagne insurmontable, son humanité ne s’exprime que sous la forme d’une haine viscérale dont il a lui-même une peur bleue, mais qui finira quand même par prendre le dessus. » source : www.bibliosurf.com
Roman très dur, personnages vivant à la dure, milieu social dur ou corrompu, combats d’hommes ivres ensanglantés, combats de Pitt Bull extrêmes, relations familliales et de couples tordues, un roman dont on en sort avec une impression de sale. Gilles Lagrois, Auclair,Québec.