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***CAMILLERI Andrea---LE TAILLEUR GRIS
18/10/2010 18:20
CAMILLERI Andrea
LE TAILLEUR GRIS, Métailé noir, 2009, 135 pages Présentation de l'éditeur « Le récit commence au premier jour de retraite du personnage de ce roman, dont le nom n’apparaît jamais. Directeur d’une banque, il a épousé en secondes noces une veuve bien plus jeune que lui, Adele, dont on découvre peu à peu la double personnalité. Affamée de reconnaissance sociale et parangon de respectabilité, elle est aussi dotée d’un appétit sexuel sans bornes et sans morale, au point d’imposer à son vieil époux la présence d’un jeune cousin qui sait la satisfaire. Est-elle totalement insensible ou aime-t-elle en réalité son mari plus que tout ? Tandis que pointe la maladie terminale, le vieil homme creuse l’énigme. Tout en perçant à jour les faux-semblants d’une société bourgeoise qui affecte la bienfaisance et pratique le compromis mafieux tout en acceptant sa déchéance contre quelques moments de bonheur sensuel, il découvre des facettes contradictoires d’Adele, incroyable figure féminine, en attendant le jour où elle revêtira le tailleur gris, signe de mort imminente… Écrit dans une langue bien plus sobre que celle à laquelle il nous avait habitués, ce roman d’Andrea Camilleri nous fait découvrir un nouvel aspect, totalement inconnu jusque-là, du talent du grand auteur sicilien, dans la lignée des Simenon sans Maigret. Dans cette histoire où le tragique se fait quotidien, les virtuosités langagières se font discrètes comme le désespoir qui pointe. Une grande et splendide réussite d’un écrivain octogénaire qui est aussi, et de très loin, le plus lu en Italie depuis une quinzaine d’années. » source : www.bibliosurf.com
Un avis personnel : par Caroline, le 28 février 2010 L’histoire est simple et belle comme un instant proche de la vérité. C’est celle d’un homme qui vieillit : l’important banquier se réveille un matin retraité et de plus en plus angoissé. Cet état, Camilleri le restitue à merveille sous une certaine indolence, vite rompue quand on rentre dans les détails. Car autour de notre retraité rôde la mafia, et surtout sa jolie jeune femme Adèle. Il l’admire le dimanche dans son rituel du bain, mais subit ses manies et sa distance. Et comme il a plus de temps et de vide à combler, il commence à observer, réfléchir, se souvenir… Cette femme l’aime-t-elle ? Lui, a-t-il vraiment aimé sa première femme, son fils parti loin ?
Le roman oscille entre farce (le mari, la femme et son amant) ; drame et tragédie. Dépossédé de son quotidien, cet homme voit soudain les choses et les gens tels qu’ils sont. Il en retirera de la souffrance, et aussi l’opportunité d’agir par lui-même, et pour lui.
Camilleri laisse ici les enquêtes du commissaire Montalbano mais reste au plus près de l’individu. Triste et drôle, ce Tailleur Gris (dont le titre prend toute sa saveur, expliqué dans l’histoire) peut aussi être lu comme l’histoire d’un crime parfait. Pour finir j’ai une pensée pour l’auteur, car on aura beau dire qu’il ne faut pas toujours le chercher dans l’histoire, Camilleri n’écrit pas sur un tel sujet par hasard, lui qui va sur ses quatre-vingt-cinq ans. Source : www.bibliosurf.com
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