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*****GAMBOA Santiago, NÉCROPOLIS 1209
27/11/2010 21:08
GAMBOA Santiago
NÉCROPOLIS 1209, Métaillé. 2010, 413 pages
Présentation de l'éditeur Traduit de l’espagnol par François Gaudry « Au sortir d’une longue maladie, un écrivain est invité à un congrès de biographes à Jérusalem, métaphore d’une ville assiégée par la guerre et sur le point de succomber. Comme dans un moderne Decameron, les vies extraordinaires des participants laissent perplexe le héros de ce tour de force littéraire et stylistique. Parmi les participants de ce congrès, on croise le libraire bibliophile Edgar Miret Supervielle, l’actrice italienne de cinéma porno Sabina Vedovelli, l’entrepreneur colombien Moises Kaplan et surtout José Maturana, ex-pasteur évangélique, ex-forçat, ex-drogué, qui dans la langue puissante des rues les plus sordides raconte l’itinéraire de son sauveur, le charismatique Messie latino de Miami. Mais quelque temps après sa communication, José Maturana est retrouvé mort dans sa chambre. Tout semble indiquer un suicide, mais des doutes surgissent : qui était-il vraiment ? Ce roman débordant d’énergie explore les différentes versions d’une même histoire, qui varie sans cesse et nous incite à écouter, souvent avec stupéfaction, les récits surprenants des autres protagonistes de cette histoire qui veulent témoigner avant la fin du monde. Ce roman a reçu à l’unanimité du jury le Premier Prix La Otra Orilla, décerné à Bogotá en 2009. Né en Colombie en 1966, Santiago Gamboa a étudié la littérature à l’université de Bogotá jusqu’en 1985, puis la philologie hispanique à Madrid. Il est l’auteur d’une thèse de doctorat à la Sorbonne sur la littérature cubaine. Journaliste au service de langue espagnole de RFI, correspondant du quotidien El Tiempo de Bogotá à Paris, Santiago Gamboa est actuellement attaché culturel de la Colombie à l’UNESCO. » Source : www.bibliosurf.com
Vous avez lu ! • 25 novembre 2010 , par Bernard Daguerre , un lecteur « Un écrivain colombien accepte l’invitation à participer au congrès international des biographes et de la mémoire (CIBM), à Jérusalem. Il y trouve une ville en état de guerre, et l’hôtel siège de la réunion curieusement ouvert à tout vent. Dans un climat apocalyptique, rythmé par des explosions, il écoute fasciné les récits autobiographiques des invités : le plus haut en couleur, plein de stupre et de violence, est celui de José Maturana, ex-bras droit d’un nouvel illuminé de la religion, comme les Etats-Unis savent généreusement en fabriquer. D’autres présentations sont comme un résumé des grands sujets qui occupent l’humanité en ce début du XXIème siècle : existences ballottées de survivants de la Shoah amateurs d’échecs, odyssée vengeresse des victimes des para- militaires en Colombie, montée en gloire d’une star italienne du film porno… Notre écrivain est comme ahuri (il relève à peine d’une grave maladie) et croirait-t-on sans défense devant la chaîne des cataclysmes qui défilent sous ses yeux, les réels et les imaginaires. On y trouve aussi comme un microcosme de la scène intellectuelle internationale de notre temps, avec sa quête de gloire et ses jalousies. Pour corser l’affaire, José meurt dans des conditions suspectes ; aidé par une sémillante journaliste islandaise, le héros (jamais nommé) enquête, avant d’être « exfiltré » vers un petit bout de paradis terrestre. Je me suis moi-même extrait de la fin du roman avec un sentiment partagé : on se perd un peu dans la profusion des histoires ; on se plaît quand même à la lecture de ces récits hauts en couleur, à la verve picaresque et sensuelle, au délicieux art de conteur de Gamboa. » • A la lecture de Nécropolis 1209, deux évidences s’imposent : 1. Santiago Gamboa, excusez l’expression, est un putain d’écrivain. 2. Il est complètement, furieusement et délicieusement dingue. C’est une sorte de labyrinthe, son roman, mais on s’y repère sans problèmes. Un millefeuilles où les histoires s’empilent, se répondent, ou pas, ça dépend, et où les personnages ne manquent pas de commander, les uns après les autres, un sandwich au poulet et un Coca light (gag récurrent). L’atmosphère générale est celle d’une fin du monde, dans une Jérusalem en pleine guerre, alors qu’un congrès d’écrivains permet à toutes sortes de personnalités, de nationalités diverses, de se rencontrer. On trouve dans Nécropolis 1209 une histoire centrale racontée par un écrivain qui, après un suicide, se fait enquêteur et plusieurs récits, qui témoignent, chacun à leur manière, du talent et de la large palette de Gamboa. Le style est parfois classique et précis, parfois lyrique et lesté de trouvailles argotiques dignes d’un San Antonio (chapeau en passant au traducteur), parfois carrément pornographique et stupéfiant (dans toutes les acceptions du terme). Gamboa n’a pas peur d’appeler une chatte, une chatte, et d’enfoncer ses héros dans les situations les plus sordides, avec force descriptions crapoteuses. La ligne jaune, il ne connait pas et la franchit allègrement. Mieux vaut avoir l’estomac bien accroché pour lire les confessions épicées de Sabina, la diva du X, dont la vie est un roman en rose et noir. Chaque chapitre du livre de Gamboa est un roman à lui seul, mais, étonnamment, le lien entre eux se fait naturellement et l’écrivain, tel un chat malicieux, retombe sur ses pieds. Trop fort ! Nécropolis 1209 ne s’adresse pas aux amateurs de jolie littérature, bon style, bon genre. En revanche, ceux qui cherchent le chaînon manquant entre Charles Bukowski et Jorge Amado peuvent tenter l’expérience. C’est cru, c’est mortifère, c’est à lire cul sec et puis c’est assez génial, à vrai dire. » • www.bibliosurf.com
Pour un lecteur masculin ce roman contient plusieurs thèmes qui le touchent : amitié, amour, drogue, guerre, intrigique, philosophie, politique, pornographie, religion, sexe, science, violence. L’auteur colombien situe son action à Jérusalem dans un climat politiquement chaud voire dangereux, menaçant et le prétexte est une rencontre internationale d’écrivains , une conférence sur la mémoire ou la biographie. Les participants sont hétéroclites, originaux et brillants. Ce roman nous fait découvrir un grand auteur et une grande qualité d’écriture. Nul ne peut rester indifférent aux thèmes débattus et à la qualité des intervenants peu importe si nous pargageons pas les points de vue de chacun de ces spécialistes. À découvrir. La tolérance est aussi à l’ordre du jour. Livre fortement recommandé. Gilles Lagrois, Auclair, Québec.
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