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*****DIOME Fatou, CELLES QUI ATTENDENT
19/02/2011 15:37
CELLES QUI ATTENDENT, Flammarion 2010, 326 pages • « Celles qui attendent » roman de Fatou Diome Éditions Flammarion 327 pages, 08.2010
« Mères avant tout....
Je me suis régalé il y a plusieurs années en lisant « le ventre de l'Atlantique » de Fatou Diome. Elle a su aborder avec un humour inégalé une question grave comme celle de l'immigration. Aujourd'hui, elle récidive avec un nouveau roman et une nouvelle approche même si la problématique reste la même. Encore une fois, l'auteure nous offre une œuvre soignée, truffée d'expressions imagées,: c'est un plaisir renouvelé page après page. Bougna et Arame, deux femmes sénégalaises connaissent une vie difficile sur leur île Elles s'inquiètent pour l'avenir de leur fils respectif et comme beaucoup de mères, rêvent du « paradis » européen.... Après beaucoup d'hésitations, l'idée venue se précise jusqu'à l'ultime formulation qui précède la décision définitive : « Les mots avaient mûri en elle comme des chrysalides prêtes à livrer leur trésor. Les yeux dans les yeux de son amie, Bougna libéra les papillons qui battaient déjà des ailes dans la bouche. » L'Europe paraît la terre promise et malgré les dangers d'une traversée de l'Atlantique en pirogue, ils sont nombreux à vouloir tenter leur chance. S'ils ne rencontrent pas la mort sur leur chemin, ils seront tout à tour exploités et chassés, victime d'un mirage entretenu et d'une politique irresponsable. Si le colonialisme est et doit être dénoncé et combattu, il faut aussi-ce que fait bien l'auteure-pointer toutes les responsabilités et notamment celle des gouvernements « nationaux » « l'ignorance est le premier obstacle à la démocratie » et cette ignorance entretenue permet à une clique au pouvoir de freiner le développement harmonieux du pays qu'elle gouverne. Elle n'est pas tendre non plus avec la tolérance de certaine européenne : « Ses clichés sur la polygamie, la supposée grande famille solidaire, aggravaient sa berlue et la rassuraient, quand toutes les femmes du village ne souhaitaient que sa disparition » !
La vie continue, avec les amours, les secrets de famille et une soif de bonheur contrariée par un système archaïque faisant des femmes dès leur entrée dans l'adolescence des victimes, non maîtresses de leur destinée. Ces deux femmes commettent certes des erreurs mais leur amitié réciproque et leur amour maternel sont des bras de levier puissants leur permettant de vaincre beaucoup de difficultés.
Jean-François Chalot "Ceux qui nous font languir nous assassinent" « Celles qui attendent », ce sont ces mères, ces épouses et ces filles restées au pays et qui espèrent durant des années le retour de l’homme que leur cœur chérit.
Cet homme est un fils, un mari ou un père à qui l’on a vendu des rêves de fortune et la quête ultime de sa dignité. Fasciné par le chant des sirènes venu d’Europe, il ne craint pas d’affronter les vents ni les tempêtes. A bord de son frêle esquif plein à craquer, il est ravi de quitter Charybde et ne se doute guère qu’il va bientôt rejoindre les tentacules de Scylla. Car la réalité est malheureusement tout autre que celle, étincelante, qu'on lui a présentée...
Fatou Diome nous livre un récit vibrant d’émotion qui fait la part belle aux femmes et à leur attente désespérée. Elle raconte avec éloquence ces Pénélope sénégalaises qui mettent leur cœur en jachère pour une période indéterminée. Mais toutes ces femmes sont-elles totalement à plaindre ou portent-elles également leur part de responsabilité dans l’ambition et l'aveuglement qui dévorent leurs hommes ?
« Celles qui attendent », c’est aussi la jalousie, la quête de la dignité, la solitude et un certain cynisme. Pour ma part, je suis restée scotchée dès les premières lignes, charmée tant par la superbe plume de l'auteur que par la profondeur du récit. » Source :www.critiqueslibres.com
Roman magistral dans un style sobre mais combien pénétrant.Les images sont fraîches, imprégnées de la vie quotidienne africaine. La pauvreté, la misère, le manque de ressources poussent les jeunes hommes vers l’Europe laissant derrière eux épouses, mères, familles, abandonnant leur culture, leurs racines afin de survivre et envoyer de l’argent à celles qui les attendent comme espoir final.Un excellent roman de Fatou Diome qui nous brosse un tableau réaliste de la situation inhumaine des clandestins africains. Gilles Lagrois, Auclair, Québec.
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