CHAINAS ANTOINE
VERSUS, Gallimard, 2008, 538 pages
« Ce monumental polar risque de faire date, de marquer une époque, et surtout de pousser d’un cran supplémentaire la littérature policière dans la plus totale noirceur. Avec, au coeur d’un monstrueux labyrinthe jonché de crimes pédophiles, la figure obscène d’un flic perdu, misogyne, raciste, intolérant, haineux. En un peu plus de 500 pages convulsives, Antoine Chainas signe un roman noir extrême, parfois même révoltant, et pourtant gorgé d’humanité. Une totale réussite. »
source : www.fnac.com
Pour en savoir davantage;
• « A l’heure où sort le journal de Jean-Patrick Manchette, fondateur du néo-polar, l’heure est au bilan des courants du roman noir français. Et c’est ce moment qu’a choisi la série noire pour balancer sa petite bombe romanesque avec Versus d’Antoine Chainas, auteur de son deuxième roman dans la célèbre collection ébène. Nazutti n’est pas ce que l’on peut rappeler un policier droit dans ses bottes et le doigt sur la couture.
• Le doigt, il se l’est plutôt coincé dans l’entre porte du crime et depuis il n’a de cesse de réclamer réparation mais jamais pardon. Major à la brigade des mineurs, il côtoie la lie des pédophiles, pervers et tueurs d’enfants, ce qui n’a de cesse d’attiser sa haine originelle pour ces individus. Il a recours à des moyens et pratiques borderline. Ces pérégrinations dans le monde de la déviance sexuelle ont épuisé plus d’un coéquipier. Andreotti est ce nouveau fusible. Idéaliste du code pénal et de la procédure policière, cet aveuglement de bleu lui a couté quelques années de placard après avoir accusé la police municipale d’avoir tué un SDF.
• Dès le 1er jour de sa reprise, le voici jeté dans la fosse aux lions. Un tueur de pédophiles sème les cadavres et voici resurgir pour Nazutti des affaires classées, une mère dont la fille a été tuée et 20 ans après et harcelée par courrier et le Lounge, un lupanar pratiquant tous les jeux SM que la bonne moeur n’oserait même pas imaginer dans les pires cauchemars. Voilà le décor planté et bien planté par Antoine Chainas dans ce magnifique roman sombre, dérangeant. L’auteur ne manque pas de réussir la psychologie de ses personnages, même s’il part d’une base déjà connue : le flic limite, désabusé, revenu de tout et le jeune bleu plein de bons sentiments. Mais il serait réducteur de s’arrêter là.
• Antoine Chainas trouve sa singularité, son style dans le souci de décrypter les traits marqués de ses personnages, dans la description technico-maniaque des déviances les plus extrêmes. IL baigne et fait baigner dans l’immondice de l’âme. Il surprend, dérange, voire insupporte avec une emprise on ne peut plus forte sur son lecteur qui se s’étonne à aimer lire de telles pages. Sans être une révolution dans le polar, le deuxième roman d’Antoine Chainas a l’effet d’un bon direct que l’on prend en pleine face et face auquel on ne peut rien faire contre. »
• J’ai lu par Jean-Marc Laherrère
« Cela faisait très longtemps que je n’avais pas pris une telle claque. Nazutti est incandescent. Une boule de haine et de violence. Tous ceux qui l’approchent se brûlent. Personnages comme lecteur (et l’auteur ?). Ceci n’est pas un jugement de valeur. Je ne prétends pas que cela rend la livre meilleur ou pire que d’autres. C’est une constatation. Force est de reconnaître qu’il faut un talent immense pour arriver à un tel résultat.
Le lecteur peut soit fuir un tel livre comme la peste, soit resté scotché, fasciné, happé. Et hanté. Car on ne peut plus oublier Nazutti. Avec lui on plonge au plus sombre, au plus crade de l’âme humaine. Avec lui on explore l’envers d’une ville touristique de la côte méditerranéenne. Il est à la fois le repoussoir, le concentré de toutes les haines et généralités imbéciles, et une sorte de force, d’intégrité dure comme le silex qui fascine.
Autour de ce personnage inoubliable se tresse une intrigue beaucoup plus élaborée et serrée que dans le premier roman de Chainas ; et le portrait sans concession d’une société sans âme ni valeurs, uniquement basée sur l’apparence, la futilité, la consommation effrénée et le fric. Avec ce second roman, Antoine Chainas s’affirme comme une des voix les plus puissantes et les plus originales du polar français. A défaut d’être une des plus aimables ! »
Source : www.bibliosurf.com
Voir en ligne : http://actu-du-noir.over-blog.com/