JEAN-PAUL DUBOIS
JE PENSE A AUTRE CHOSE.LE SEUIL, 1997, 265 pages
Un roman très réaliste mais à la fois cynique de Jean-Paul Dubois car même si le bonheur est à notre portée, les événements et les accidents peuvent venir soudainement bouleverser nos vies. Le style est limpide, franc, pénétrant.
Très bonnes réflexions sur l’homme, la vie, les accidents de parcours qui gèrent souvent nos destinées. L’homme confiant, l’homme heureux, l’homme fragile dont la vie prend une tangente inattendue car ce sont les événements qui dictent notre destin.
Les descriptions de ses séjours au Québec sont très vraisemblabes et justes. L’auteur a une bonne connaissance du Québec, de Montréal et de ses habitudes de vie.
« Peut-être, finalement, se résignait-on, après avoir été de jeunes amants, à devenir des vieux amis. » p.100
« Cette bite m’aura tracassé toute ma vie. Jamais je n’aurai été en paix avec elle. Mais y a-t-il eu, un jour, un homme, sur cette terre, qui ait pu vivre en paix avec son pénis ? »
p. 110
« Mais dans un couple il ne suffit pas de parler, encore faut-il s’entendre. » p. 128
« La perfusion. Mon nom sur le flacon. L’aiguille. La veine qui se défile. Norma et sa télévision.Si ce n’était mon travail, j’aurais l’impression de revivre indéfiniment la même journée. L’hôpital est une manufacture d’habitudes. »
« Je m’endormis lentement, en priant pour que ce singulier enchaînement s’opérât durant la nuit. » p. 150
« En d’autres termes, acceptez que l’on vous aime et laissez-vous aimer. » p. 171
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
Résumé de l’éditeur :
« Je voudrais me laisser aller, ne plus avoir peur, ne pas me préoccuper du jugement des autres.
Je voudrais me débarrasser de toute pudeur, de toute réserve, et faire une chose que l'on ne peut espérer raisonnablement accomplir qu'une seule fois durant son existence : dire la vérité " Ainsi commence la confession de Paul Klein, mari délaissé, amant fatigué, météorologue désabusé et interné volontaire dans un hôpital psychiatrique de Jérusalem.
Dans sa cellule, persuadé d'être la victime d'un complot familial, Klein fouille son passé, évoque les tourments de sa sexualité, l'amour maladroit qu'il a éprouvé pour deux femmes, et sonde la haine sournoise que lui a toujours vouée Simon, son frère jumeau.
Ce double machiavélique a-t-il détruit sa vie ? Une fois de plus, chez Jean-Paul Dubois, les paranoïaques ont raison de se faire du souci. « L’éditeur
« Paul Klein est interné parce que, pense-t-il, "ses proches se sont ligués pour l'enterrer vivant". Lorsque son psychiatre lui demande dans quel état d'esprit il se trouve, Paul répond : "celui d'un homme qui est en train de refaire l'itinéraire de sa vie... j'arpente à la façon d'un géomètre, je mesure le chemin parcouru". Tout est là. Tout est dit. Paul se souvient. Huit mois auparavant, ce météorologiste se rend à Jérusalem pour rencontrer son frère jumeau Simon qu'il a perdu de vue voilà vingt ans. C'est le début de la descente aux enfers. Ce récit captivant pénètre au cœur de la folie, de la paranoïa ; explore, fouille les esprits torturés, traduisant la chute dans la démence, la jouissance d'une cure de sommeil. Un ouvrage drôle, désabusé, machiavélique. »source : www.fnac.com
Ma critique, par un lecteur :
« Ce livre est un va-et-vient permanent entre le passé et le présent.
Paul nous raconte avec humour sa vie actuelle, à l’hôpital, ses relations avec les infirmières, les autres patients et son psychiatre.
Il nous raconte avec beaucoup plus de nostalgie son passé de jeune homme et sa vie d’avant.
J’ai beaucoup aimé le personnage de Paul, victime lucide. Il analyse son passé: ses relations avec ses parents, sa judéité, sa gémellité, la haine que son frère lui voue, son échec familial.
Paul est déprimé, conscient qu’il coule, mais il refuse toutes les aides de ceux qu’il aime et qui l’aiment. C’est difficile à admettre…
Ce roman est très bien écrit. Le style est simple et fluide, il se lit très bien.
Une certaine dose d’humour, malgré la gravité du sujet…
J’ai refermé ce livre avec émotion, ne sachant pas vraiment si Paul est définitivement paranoïaque, ou s’il dit vrai…que de rendez-vous manqués…
Que serait devenue sa vie si… »source: www.clubdesrats.net