ERNESTAM Maria
LES OREILLES DE BUSTER, ÉD. GAÏA, 2011, 411 PAGES
Il y a longtemps que je n’avais pas lu un livre aussi intéressant, bien fait, bien écrit, touchant. Le personnage principal est une enfant mal-aimée qui s’assume et qui refuse d’être la victime de sa mère et même se propose un jour de la tuer.
On partage la vie intime d’une femme qui choisit d’être heureuse malgré les événements bouleversants de sa vie personnelle, des personnes de son entourage.
On est complice et confident à la fois car Eva écrit un journal qui nous fait connaître son passé de souffrance et nous relate les événements de son présent.Personnage très clairvoyant et branché sur sa réalité. Elle sait ce qu’elle veut, ce qu’elle ressent, ce qu’elle recherche et choisit de vivre. Elle est consciente de sa réalité et maître d’elle-même.
Ce livre est un bijou, un plaisir, une ouverture sur l’humain incroyable.
Un mélange de sensibilité poétique et dépravation perverse bien rationné.
Résumé :
« Eva cultive ses rosiers. À cinquante-six ans, elle a une vie bien réglée quÂ’elle partage avec Sven. Quelques amies, des enfants, et une vieille dame acariâtre dont elle sÂ’occupe. Le soir, lorsque Sven est couché, Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime. La nuit est propice aux souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Peut-être aussi la cruauté est-elle plus douce lorsquÂ’on lÂ’évoque dans lÂ’atmosphère feutrée dÂ’une maison endormie. Eva fut une petite fille traumatisée par sa mère, personnage fantasque et tyrannique, qui ne lÂ’a jamais aimée.
Très tôt, Eva sÂ’était promis de se venger. Et elle lÂ’a fait, avoue-t-elle dÂ’emblée à son journal intime.
Un délicieux mélange de candeur et de perversion » www.babelio.com
· Par Deuzenn, le 21 février 2012
« Paru aux éditions Gaïa en 2011, Les oreilles de Buster a de quoi intriguer : une couverture rose et violette, une petite fille taillant une haie formant un cœur...
Cette petite fille, c'est Eva, âgée de huit ans, qui vit à Stokholm avec son père, aimant et faible, et sa mère, véritable tornade séductrice et égocentrique. Une mère qui ne la supporte pas et ne rate pas une seule occasion de l'humilier en public. Une mère dont elle cherche désespérément l'affection et la reconnaissance et chez qui elle ne trouve que mépris et mesquinerie.Et c'est ainsi qu'à l'âge de huit ans, Eva a pris la décision de tuer sa mère.
L'histoire est relatée par Eva elle-même, désormais âgée de cinquante-six ans, et ne se découvre que petit à petit, sous la forme d'un journal intime un peu tardif.
Il y a quelque chose dans ce roman d'enfantin et de démoniaque. De façon froide et calculatrice, mais avec l'énergie du désespoir, Eva se prépare au crime avec raffinement mais sans jamais mettre le lecteur mal à l'aise. Une histoire de famille sombre mais libératrice, qui a reçu un très bon accueil de la part des libraires et qu'il faut découvrir sans tarder... ne serait-ce que pour savoir qui est Buster et à quoi servent ses oreilles! »
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SUEDE -RENTREE LITTERAIRE
Editions Gaïa, 2011
Un roman qui ne fait pas beaucoup parler de lui dans la presse mais qui fait partie d'une sélection pour un prix des libraires ; il faut dire que j'ai été d'abord attirée par une couverture envoûtante, une jeune fille coupant ses jolis rosiers en forme de coeur. Cela m'a fait penser à un conte et j'ai vraiment retrouvé cette atmosphère dans le roman...mais un conte joliment pervers...
Jugez-en plutôt par la première phrase du récit :
"J'avais sept ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j'ai finalement mis mon projet à éxécution. "
Une phrase coup de poing qui vous met tout de suite dans l'ambiance ! L'histoire nous ai racontée par l'auteur du crime, Eva, 56 ans, retraitée, passionnée de jardinage : elle cultive de magnifiques rosiers...Sa petite fille lui a offert pour son anniversaire un journal intime ; elle va donc en profiter pour avouer par écrit ses crimes passés. Car avant de mettre celui-ci à exécution, elle s'est quelque peu exercée...
Un mélange de poésie et de perversité savamment dosée...
Une atmosphère "conte au coin du feu" : nous sommes dans une petit village suédois, surplombant une falaise balayée par les vents et la brume. On se réunit entre amis pour se raconter ses histoires avec du café et des pains au lait. Eva cultive une magnifique roseraie...
Un cadre enchanteur pour nous livrer peu à peu les secrets d'une ancienne petite fille souffrant d'une mère égoïste et fantasque. D'étranges rituels viendront précéder ce meurtre.
Il aura été question de livrer ses secrets aux oreilles de Buster (l'énigme du titre), de rêver du roi de pique qui lui insuffle son côté noir, de cultiver des roses Peace. Et l'on parle aussi de baleines qui s'enfoncent dans l'abîme pour mleux renaître...
Laissez-vous emporter par les confidences nocturnes d'Eva, à la lumière de sa lampe de bureau, buvant un cognac. C'est délicieux...
Décidément, les blessures familiales sont un grand thème de cette rentrée littéraire 2011 ; il y a bien l'indispensable Freedom de Franzen (pas encore lu), Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan et Ce que l'on peut lire dansl'air de Dinaw Mengestu. sans oublier La confusion des peines de Laurence Tardieu.
Mais avec Les oreilles de Buster, il faut quitter le registe de l'autobiographie ou autofiction. On est bien dans le plus pur romanesque, celui des contes...Et on y croit ou pas...www.passiondeslivres.com
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec