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OKSANEN Sofi---PURGE
13/04/2012 15:18
OKSANEN Sofi
PURGE, E D. Stock, 2010, 390 pages
Vraiment exceptionnel, un grand roman doté d'un style recherché, élaboré.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Résumé par l’éditeur :
« Un vrai chef-d’oeuvre. Une merveille.
J’espère que tous les lecteurs du monde, les vrais, liront Purge. »
Nancy Huston
« Si vous ne devez lire qu’un seul livre cette année, lisez Purge. » ELLE, (Danemarrk)
En 1992, l’union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes.
Ainsi, lorsqu’elle trouve Zara dans son jardin, une jeune femme qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille va se révéler, en lien avec le passé de l’occupation soviétique et l’amour qu’Aliide a ressenti pour Hans, un résistant. La vieille dame va alors décider de protéger Zara jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix.
Sofi Oksanen s’empare de l’Histoire pour bâtir une tragédie familiale envoûtante. Haletant comme un film d’Hitchcock, son roman pose plusieurs questions passionnantes : peut-on vivre dans un pays occupé sans se compromettre ? Quel jugement peut-on porter sur ces trahisons ou actes de collaboration une fois disparu le poids de la contrainte ?
Des questions qui ne peuvent que résonner fortement dans la tête des lecteurs français. »
« Dans une tonalité qui rappelle EXPIATION d’Ian McEwan et le meilleur polar scandinave, ce joyau amer annonce d’autres chefs-d’œuvre, de la plume de la talentueuse Oksanen. »
Kirkus Reviews (États-Unis)
www.editions-stock.fr
Pour en savoir davantage :
Glaçante Europe orientale
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Un séjour du côté de l’Europe dite « de l’Est » vous fait régulièrement cet effet : vous sentez que la vie s’y est arrêtée un moment, disons, qu’elle s’est figée. Et ça se sent encore. L’Estonie, enclavée dans la grande Russie, ex-domino de l’URSS, a ce malheur d’une trop grande proximité avec le « grand frère ». Quand, en plus, il a fallu essuyer, au mitan du XXème siècle, l’invasion – vécue au départ comme une libération – des Nazis, ça fait beaucoup pour des pays qu’on pourra qualifier de « martyrs ».
Sofi Oksanen est une jeune auteure finlandaise, d’un peu plus de trente ans à cette date, aux racines en partie estonienne. « Purge » est son troisième roman, le premier traduit en français, et c’est peu de dire qu’il a fait un tabac, ici aussi, comme en Finlande, puisqu’il a reçu le Prix Femina Etranger en 2010.
Il est sombre, ce roman, comme l’histoire – et l’Histoire – qu’il nous conte. Comme si, au contact du mal et de ceux qui font le mal, on ne pouvait définitivement en sortir indemne ? A mes yeux, outre l’histoire particulière de ce petit bout de pays balte, cette contamination par le mal est le sujet du roman.
Il n’est pas forcément facile à lire dans la mesure où Sofi Oksanen a délibérément choisi d’en faire comme un kaléidoscope, éclatant des bouts de récit dans tous les coins, dans le style « tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens » !
Très fémino-centré également, ce roman. Les hommes n’y ont pas de beaux rôles … A vrai dire, y ont-ils réellement un autre rôle que celui de vecteurs du mal ? Toujours est-il qu’à travers l’histoire d’Aliide et de Zara, la vieille et la jeune, c’est tout le rouleau compresseur de l’Histoire passé sur l’Estonie qui nous est décrit. L’invasion allemande et la « libération » soviétique, puis l’occupation et la grande misère des jeunes femmes de l’est attirées par le miroir aux alouettes occidental de nos jours, finissant par exemple entre les griffes de proxénètes à Berlin ou ailleurs …
Aliide Truu a été ballotée par le contexte historique et affligée d’une vie sentimentale mal engagée dès le départ. Zara est tombée dans le piège. Mais il y davantage. Car en fait quelque chose les rapproche. Il n’y a pas de hasard en la matière et Sofi Oksanen nous distille les infos nécessaires au gré de son « kaléidoscope ».
De la belle ouvrage, un peu plombant quand même, à la hauteur d’un « Rapport de Brodeck » de Philippe Claudel.
« Quand ceux qui rentraient des camps arrivèrent et s'installèrent pour une nouvelle vie, elle les reconnut parmi les autres gens. Elle les reconnut à leur regard obscurci, le même qu'ils avaient tous, les jeunes comme les vieux. Elle les évitait dans la rue, de loin déjà elle les évitait, et elle avait peur avant même de tourner la tête. Elle avait peur avant même de tourner la tête. Elle avait peur avant même de réaliser que c'était l'odeur du camp qu'elle voyait dans leurs yeux. Elle était toujours dans leurs yeux, la conscience du camp. «
Tistou ,www.critiqueslibres.com
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Résumé
« En 1992, l'Union soviétique s'effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes.
Ainsi, quand elle trouve la jeune Zara dans son jardin, qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Mais finalement ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille se révélera, en lien avec le temps de l'occupation soviétique. Aliide a en effet aimé un homme, Hans, un résistant. Quarante ans plus tard, c'est au tour de Zara de venir chercher protection, et la vieille dame va décider de la lui accorder jusqu'au bout, quel qu'en soit le prix. »
www.renaud-bray.com
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