LE SEUL INSTANT, Bréal, 2011, 109 pages
Beaux textes et réflexions sur la nature, les animaux qui nous entourent, la vie de l’homme parmi tant de beauté naturelle. Les textes sont descriptifs, poétiques, couronnés de peintures de l’auteur et de citations d’auteurs connus mémorables. Un beau moment de lecture qui nous remet en contact avec nous-mêmes.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
« Robert Lalonde nous entraîne dans sa campagne l’espace de tout un été. Il nous ouvre les portes du laboratoire de l’écriture, nous fait témoins de l’opération alchimique qui se déroule entre l’œil et le cœur de l’écrivain, entre la nature et les livres se répondant sans cesse. Grâce à son regard aiguisé, il nous donne à voir ces correspondances dont parle Baudelaire, et qui sont le souffle même de la vie. » Éditeur, Boréal.
«L'exigence des écrivains ne m'embarrasse pas. Je ne lis pas pour comprendre. Je lis, on lit pour ressentir, apercevoir, faire des liens, sortir de sa propre étroitesse.» Sa déambulation de lecteur, le touche-à-tout Robert Lalonde la poursuit dans son vingt-et-unième titre, Le Seul Instant.
Journal de lecture, d'écriture et de création, Le Seul Instant convoque une fratrie d'auteurs, entre observations de la nature et méandres de la pensée. Dans les deux seules premières pages sont convoqués Schopenhauer, saint Paul à Damas, Wilde, Pierre Morency et Céline. Les citations abondent, puisées au Reader's Digest et à Stephen Hawking, à Teilhard de Chardin ou à Riopelle.
Le Seul Instant fait écho aux carnets d'Iothéka (Boréal) de 2004. «Là, je donne la parole à tous ces auteurs qui m'obsèdent depuis des années. Je fais ça quand j'en ai marre de la fiction. C'est une bouffée d'air», explique l'auteur, sans lien de parenté avec votre journaliste malgré le même patronyme. «Voir, regarder, déceler est une obsession d'écriture, confirme Lalonde, comme celle de faire des liens entre des choses qui ne se touchent pas.»
Le Seul Instant reproduit les aquarelles grandeur nature de l'auteur, dont il se moque, comme de son rêve d'être peintre. «J'ai fait mon scrapbook intégral, dans ce fantasme du livre total: il manque juste un petit sachet de parfum et le CD des chants d'oiseaux», lance-t-il en riant. La nature est partout et Le Seul Instant est peuplé de feuillages, de brûlots, des accouplements tumultueux des ouaouarons, de batailles de chats et de scarabées. Plus qu'un personnage ou qu'un environnement, la nature est une autre lecture offerte. «J'étais buissonnier au coton, enfant; j'ai gardé cette disposition naturelle à oublier la cloche qui sonne le retour en classe, absorbé ailleurs, jusqu'à ce qu'on envoie la police après moi » www : ledevoir.com
« L’auteur du Monde sur le flanc de la truite et de Iotékha’ signe un autre de ces petits livres exquis, invitations à mieux voir et ressentir les beautés terrestres. Le seul instant, c’est le récit d’un été à Sainte-Cécile-de-Milton, havre chéri où l’écrivain et homme de théâtre vient oxygéner sa tête et laisser prendre forme les questions qui l’habitent.
Les courts textes de ce carnet, dans lequel Robert Lalonde a glissé quelques aquarelles et pastels de sa main, témoignent des interrogations d’un homme rendu assez loin sur le chemin de la vie autant que d’instants de communion avec la terre, nous épargnant le bonheur béat et le fleuri qui encombrent souvent ce genre d’exercice. Ainsi nos défenses tombent, et on se laisse volontiers conter «la clairière, le jardin – bientôt un grand cimetière sous la neige -, l’envol désordonné du pluvier, la pluie obstinée, les livres fraternels». Éd. du Boréal, 2011, 120 p