BEAULNE Paul
BANC D’ESSAI, Éd. Vents d’Ouest inc., 2003, 163 pages
Bon roman dont l’action se déroule dans la ville de Québec. Le principal sujet est la vie quotidienne de marginaux tels un schizophrène, de vagabonds de la rue hommes et femmes pour la plupart des jeunes qui profitent du beau temps et de la rue pour y vivre librement. Le style poétique du roman est admirable, agréable et bienséant. L’histoire de ces êtres à la recherche d’un but dans la vie est touchante et rendue authentique sous la plume talentueuse de l’auteur.On y retrouve plusieurs citations de textes d’auteurs-compositeurs Québécois engagés socialement et politiquement.On apprend à découvrir la ville de Québec dans ses recoins par tous les déplacements de cette bande vagabonde.Un roman d’une portée sociale et culturelle évidente.
« Quand la littérature s’urbanise : drogues, prostitution, violence »www.erudit.org/culture
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
« Cris. Ça crie à l'intérieur de Simon. Ça crie vengeance. Ça crie à l'impuissance. La marche est presque une course. Devant le cimetière Saint-Matthieu, il ralentit le pas. Le cimetière qui est un parc. Le parc-cimetière. Un banc devant le mur de pierres du parc-cimetière. Le banc. Près de l'église. L'église qui est une bibliothèque. L'église-bibliothèque. Le banc. C'est son coin à lui. Un espace de planète où il se sent à l'abri. Chez lui. Les passants sont des visiteurs qui traversent sa zone. Il sait recevoir. Dans ce monde, on accueille les visiteurs poliment. On tend la main. Bien souvent en chantant. Les gens donnent ce qu'ils veulent. Bien souvent rien. Mais on garde le sourire. Bien souvent, mais pas toujours. Quelquefois la hargne. Quelquefois l'ennui. p. 12
Résumé
« Simon sort à peine du centre d’accueil. Pour quelques dollars, il a mis sa guitare en gages. Il chante, rue Saint-Jean, à Québec. Pour gagner sa vie. Pour la vivre aussi. Il fréquente Bernard, un schizophrène d’une quarantaine d’années, qui s’est isolé et muré dans le silence depuis bien longtemps.
Ils se rencontrent souvent sur un banc. Leur banc. Et Simon chante, par cœur. L’histoire se déroule entre les lignes des chansons. Comme dans nos vies, un air ou un refrain se posent d’eux-mêmes sur chaque événement. Il en faut, de cette musique, pour atténuer le mal de vivre de ces êtres que les autres ne regardent plus.
Banc d’essai est un roman qui nous fait entrer dans le monde des marginaux, des exclus, des rejetés. L’auteur a le don d’entrer dans la douleur et la souffrance de ses personnages, sans tirer sur les ficelles, toujours avec justesse et compréhension, avec une grande maîtrise des mots et des images, dans l’invention d’une phrase qui ne cesse chaque fois de nous surprendre. » www.renaud-bray.com