Comme le poète
Je me crois capable d’oser
Marcher sur les sentiers
De la vie, de l’inconnu
Et les rendre praticables.
Seule la confiance
Et l’estime de soi
M’en rendent qualifié,
Propre à me réaliser.
J’ai l’œil américain
Et bien d’autres talents
Utiles à la survie
Entre les mains.
La magie me manque.
Enfant je jouais
Dans l’eau de pluie,
Dans des trous d’eau,
Nu pieds ou pieds nus
Selon les âges.
Chaque moment de joie,
De plaisir était magique.
J’ai besoin d’affronter
Ma réalité
Telle qu’elle est,
Qu’elle m’apparaît
Pour augmenter mon bonheur
Au quotidien comme l’enfant
De jadis que je suis déjà.
Je n’ai désormais d’autre loi
Que mon propre bénéfice
Et mon propre plaisir.
Ma vie est un égoïsme parfait,
À l’état pur par la magie
De l’enfant retrouvé en moi.
Plus un adulte est nerveux,
Moins il est heureux
Et moins on le respecte.
La raison immédiate
C’est qu’il nous stresse
Pense l’enfant en moi.
Je sais maintenant
Que les larmes
Sont une forme d’acceptation
D’une réalité qui m’échappe
Et me bouleverse.
La ressemblance m’aidait
À vivre avec mes yeux d’enfant.
C’est en exagérant les différences,
En liant la forme et le contenu
Que j’impose une unité
À mon expérience personnelle,
À un semblant d’ordre
Dans ma vie de tous les jours.
Je dois me chercher
Pour me retrouver enfin.
Si je suis celui qui aime l’argent,
Je serai bloqué par l’argent.
Si je suis celui qui aime le sexe,
Je serai bloqué par le sexe.
Toi tu t’aimes trop
Donc tu te bloques toi-même,
Disait le sage chinois de mon âge.
Si je n’ai pas le dernier mot,
C’est la vie qui l’aura
Ou tout l’amour que tu as en toi.
Je veux me nourrir
De fleurs, d’animaux,
De sourires magiques.
Si le savoir consiste
À rabaisser les autres
Au ras du sol,
Je n’en veux pas.
Je veux des histoires inventées,
Des voyages imaginaires,
Des rencontres heureuses
Faites d’éclats de rire
D’admiration, d’émerveillement,
De pâmoison, de ravissement.
Je veux me taire pour écouter
Les enfants raconter leurs rêves,
Leurs projets, leur joie de vivre,
Inventer leur vie de lumière.
La vie ce n’est pas ce que l’on pense
Mais ce que l’on vit.
La vie ce n’est pas ce que l’ont vit
Mais ce que l’on pense.
Tu as un choix à faire
Si possible avec tes yeux d’enfant.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec, 31 mai 2012