MURAKAMI Haruki
1Q84, Belfond, 2011, 533 pages
Roman remarquable d'un auteur japonais moderne et éclaté. Dans ce roman, l'auteur nous amène et nous promène dans deux mondes de vie parallèles. Un des personnages principaux est une jeune femme, AOMAMÉ, qui a dans la vie un rôle trés précis à jouer et dont on découvre graduèllement la mission de justicier et l'autre , TENGO, est un jeune homme qui a une vie bien organisée tant sur le plan professionnel, enseignant en mathématique, écrivain à ses heures libres que sur ses relations
amoureuses disons particulièrement dans sa relation sexuelle chronométrée avec une femme mariée.
Deux vie parallèles très intense malgré leur désir d'avoir une simple et sans histoire.
Un roman écrit avec intensité mais avec un minimum d'émotivité, de tendresse, de sensualité romantique.
J'ai découvert un auteur asiatique immense, touchant dans un style d'écriture direct, ouvert, franc, l'émotivité en moins. Un auteur sans contredit à découvrir .
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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Pour en savoir davantage:
"Sans aucun prix, le dernier roman du Japonais Haruki Murakami explose les ventes en France. "1Q84" a dépassé les 400.000 exemplaires pour les livres 1 et 2. Le troisième tome, sorti en France début mars, est depuis en tête des ventes. Vendu à 4 millions d’exemplaires au Japon, ce roman est un beau spécimen de l’œuvre prolifique de cet auteur japonais "coureur de fond"
1Q84
Tokyo. Voie express n°3. Coincée dans les embouteillages, Aomame emprunte un escalier de secours pour rejoindre la nationale 246. Elle a une mission à accomplir : exécuter un homme qui maltraite sa femme. Et c’est le glissement. Aomame se retrouve dans un autre monde, celui de l’année 1Q84.
Tengo est un professeur de mathématiques solitaire. Pendant ses heures de loisir il écrit des romans mais n’a encore jamais publié. Son éditeur lui propose de mettre en forme « La chrysalide de l’air », le manuscrit d’une jeune fille quasi muette. Lui aussi se trouve progressivement emporté dans le monde de "1Q84".
Amours d’enfance
Tengo et Aomame se sont rencontrés il y a longtemps. A l’école primaire. Ils traînent tous les deux une histoire familiale oppressante. Tengo a été élevé par un père seul, la disparition de sa mère est enveloppée d’un secret. Aomame a grandi dans la secte des Témoins de Jéhovah.
Murakami aborde un thème qui lui est cher, celui des amours enfantines persistantes. Chacun a gardé en lui le souvenir de l’autre, au point de rendre impossible aucun autre amour. Sans le savoir eux-mêmes, ils attendent de se revoir. On navigue de l’un à l’autre au rythme du génie romanesque de Murakami.
Q comme question
Dans le monde de 1Q84, il y a deux lunes, des « Little people », lutins maléfiques modernes dont on ne comprend pas très bien les intentions, un gourou violent malgré lui, une vieille femme riche qui venge les femmes maltraitées, un garde du corps homosexuel et un chien de garde qui aime les épinards…
Aomame donne un nom à ce monde parallèle. « Après tout, on donne bien des noms aux chiens et aux chats. Il n’y a pas de raisons que ce nouveau monde altéré n’en ait pas. 1Q84 - Voilà comment je vais appeler ce nouveau monde, décida Aomamé. Q, c’est la lettre initiale du mot question. Le signe de quelque chose qui est chargé d’interrogations (…) Il faut que je m’acclimate à ce nouveau monde lourd d’interrogations ».
Sectes : de la pureté à la violence
Murakami et son art du décalage et des frontières percées nous parle en réalité de notre monde, bien réel, issu des idéologies des années 70 et leurs dérives sectaires, celui des fondamentalismes religieux et du recours à l’irrationnel. C’est ce monde-là que décrit Murakami, un monde touffu, un monde où les idéologies et les croyances ont disparu, sauf pour une poignée de fondamentalistes ou d’illuminés. Un monde où la violence continue à faire rage. Murakami a enquêté. La secte Aum a inspiré la secte des Précurseurs, décrite dans son roman.
George Orwell
1Q84 en miroir inversé du 1984 de George Orwell. Little people contre Big brother. Contrairement au roman d’anticipation de George Orwell, qui dénonce les systèmes totalitaires, le roman de Murakami décrit la tyrannie rampante, nichée dans tous les rouages de la société. L’ennemi n’est pas désigné. Il est mouvant, protéiforme, incompréhensible.
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