CARON Aymeric
NO STEAK, Fayard, 2013, 339 pages
Une réflexion élaborée, bien documentée sur la consommation mondiale de la viande et les différentes positions de groupes tels le végétarisme, le végétalisme, le végan. La consommation de la viande exige un territoire de plus en plus vaste, les méthodes d'élevage sont souvent aléatoires mais un but unique, la rentabilité financière.
Sur une superficie d'un hectare, cent mètres par cent mètres, nous pouvons élever dix boeufs à viande mais on pourrait utiliser la même superficie de jardinage pour nourrir annuellement trente personnes.
" Les éléveurs d'antan , qui connaissaient chacune de leurs bêtes et dont la production était destinée au marché local, se font rares. Ceux-là, le végétarien que je suis les apprécie. Même si n'approuve pas la finalité de leur activité, je leur reconnais la volonté de perpétuer une tradition où l'animal bénéficie d'une forme de respect, voire de reconnaissance. Ces éleveurs qui aiment leur métier et leur bétail, qui dénoncent la déshumanisation et la /désanimalisation" de leur activité, passent aujourd'hui pour des résistants idéalistes. Le marché de la viande est désormais au coeur d'une agriculture qui vise à produire toujours plus, à moindre coût, quelles qu'en soient les conséquences pour les animaux, notre santé eete l'environnement." p. 96
" Les usines à viande sont des espaces concentrationnaires où les animaux ne sont pas considérés comme des êtres vivanats, mais comme de la matière première. Aucun espace vital, aucune possibilité de déplacement, la solitude au milieu de la multitude, et une durée d'existence raccourcie au maximum en vertu d'un seul critère: la rentabilité." p. 96
"Chaque jour des porcs meurent à cause de leurs conditions de "détention", ayant le délai de six mois au bout duquel ils sont envoyés à l'abattoir. Six mois pour le cochon de viande, trois ans pour la truie reproductrice. Dans des conditions normales, un cochon peut vivre vingt ans." p. 103
" La vie d'un poulet de chair est une vie express. Tout comme les veaux ou les porcelets, ils ne connaissent qu'un lieu, une pièce dans laquelle ils sont déposés tout petits et qu'ils ne quittent que pour rejoindre l'abattoir. Les poulets de chair que nous avons créés sont des espècces de monstres dont les os et les organes ne sont pas adaptés au poids des muscles, qui se développent beaucoup trop rapidement. Ils souffrent donc de problèmes pulmonaires et osseux." p. 107
" Ce petit retour sur nos habitudes alimentaires "originelles" montre que la viande n'est absolument pas intrinsèquement liée à la nature de l'homme, mais simplement à des phases de son évolution. Alors, même si nous avons été carnivores pendant une période de notre évolution, pourquoi ce comportement serait-il immuable?" p. 137
" Pour nous alimenterr, nous ne sommes soumis qu'à une contrainte: ingurgiter un carburant quotidien, un cocktail calorique composé de glucides, de lipides, de protides, de vitamines et de sels minéraux. Mais pour puiser ces ressources, nos possibilités sont immenses: la nature est un gigantesque restaurant au menu varié." . 149
" Si les produits dopants sont néfastes pour l'homme, pourquoi ne le seraient-ils pas pour l'animal, surtout lorsque les doses sont démultipliées ? p. 180
Un livre à parcourir absolument si tu te poses des questions sur l'alimentation carnée, ta santé, l'environnelement, l'écologie de notre planète menacée.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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