MARQUEZ Gabriel Garcia
DOUZE CONTES VAGABONDS, roman, Grassset, 1993, 284 pages
Douze contes, douze rencontres d'hommes, de femmes latino-américains dont les actions se déroulement principalement dans des pays contigus à la mer Méditerranée soit l'Espagne, la France, l'Afrique du nord.
Pourquoi douze, pourquoi des contes et pourquoi vagabonds: les sujets sont sans lien entre eux mais leur histoire nous touche car toutes les histoires humaines est une histoire qui pourrait être la nôtre.
Bon voyage, monsieur le Président.
La sainte.
L'avion et la belle endormie.
Un métier de rêve.
Je ne voulait que téléphoner.
Épouvantes d'un mois d'août.
Marìa dos Prazeres.
Dix-sept Anglais empoisonnés..
Tramontane.
L'été heureux de Mme Forbes.
La lumière est comme l'eau.
La trace de ton sang dans la neige.
Chaque histoire est touchante et magique car à l'image des histoires qui les animent, ces vagabonds sont d'étranges pèlerins lation-américains, projetés aux quatre coins d'une Europe insolite.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
Pour en savoir davantage:
"Gabriel García Márquez. Douze contes vagabonds dont:
Une femme prise en auto-stop par l'autobus d'un asile d'aliénés se retrouve enfermée. Un Colombien fait le siège du Vatican avec le cadavre imputrescible de sa fille, qu'il voudrait faire béatifier. Dix-sept Anglais sont empoisonnés à Naples par une soupe aux huîtres...
Le romancier de L'Amour aux temps du choléra, prix Nobel de littérature, se montre aussi souverain dans la brièveté que dans l'épopée.
Chacune des nouvelles de ce livre nous entraîne en quelques pages au coeur de situations ahuris- santes, où le « réalisme magique » cher à l'écrivain colombien imprègne tour à tour Vienne, Naples, Genève, Barcelone... Certains de ces contes vagabonds sont de purs bijoux. Des miracles qui suffisent à notre bonheur.
Frédéric Vitoux, Le Nouvel Observateur.
Drôle, émouvant, féroce, inquiétant, superbe, García Márquez connaît tous les registres.Pierre Lepape, Le Monde.
www.chapitre.com
Une poignée de ballons-récits pour entrer en lévitation
" Douze contes écrits sur dix-huit années (de 1974 à 1992) et qui ont pour point commun de rapporter des histoires qui se déroulent dans des villes européennes et dont le narrateur aurait été le témoin. La belle illustration
de couverture montre douze roses rouges plantées dans une corbeille remplie de feuilles de papier parcourues de lignes d’écriture Mais on s'imagine davantage, après lecture, douze ballons rouges s’échappant des mains d’un bonhomme qui aurait la silhouette du prix Nobel vers ses lecteurs du monde entier.
Douze récits entre voyage et exil qu’on lit, du fait sans doute de ce travail fait sur la durée et l’espace, comme des rêves imaginés. Relisant ses contes, Garcia Marquez déclare : « Les souvenirs réels
me paraissaient des fantômes tandis que les faux
souvenirs étaient si convaincants
qu'ils avaient supplanté la réalité ». Parlant de leur conception, il nous dit que « leur écriture était devenue si fluide
que par moments
il se sentait emporté par le simple plaisir de la narration, qui est peut-être l’état de l’homme qui s’apparente le plus à la lévitation ».
Parmi les récits les plus prégnants de ce recueil parfait : celui de cette femme qui perd son sang, à la suite d’une piqûre de rose au bout d'un doigt, tout le long d’un voyage en voiture, sous la neige, d'Espagne jusqu'à Paris ; celui de cette « belle endormie » qui sommeille dans un avion, convoitée en silence par le passager voisin; celui de cette autre femme
payée pour rêver ; celui
d'une maison envahie de lumière comme elle le serait par l’eau - ou l'art de naviguer dans la lumière- ; celui d’une dame qui, à la suite d'une panne de voiture, entre dans un asile pour téléphoner et qu'on ne laissera plus ressortir ; celui de cet homme venu à Rome avec dans une malle le corps mort de sa fille pour le faire sanctifier ; celui d'un président exilé en Suisse…
Entre donc faux souvenirs et souvenirs réels, une poignée de récits patiemment travaillés dans la pâte du temps et vraisemblablement faits pour durer. www.critiqueslibres.com