PENNAC Daniel
JOURNAL D'UN CORPS, Gallimard 2012, 381 pages
Dans son style d'écriture éclatant, touchant et profond Daniel PENNAC nous livre au jour le jour, tel un journal personnel et intime, le récit de la vie de son corps sur tous les plans que l'homme vit quotidiennement: le développement de son corps physique, morphologique, émotif, psychologique, intellectuel, social, professionnel, affectif et sexuel. Il est à l'écoute de son corps et vit son évolution comme un ami proche, un partenaire indissosiable. Il observe mais ne juge pas, ne fait que constater ce qui lui arrive ou nous arrive à tous, des changements progressifs et normaux de la naissance à la mort.
" La peur ne te garantit de rien elle t'expose à tout! Ce qui n'empêche pas d'être prudent. Papa disait: " La prudence est l'intelligence du courage."
" ...vit en amitié avec ton corps, c'est tout."
" Si nous arrivons à distraire l'esprit de la douleur, le blessé ne la ressent pas."
" C'est intéressant, quelqu'un qui croit tout savoir et qui comprend si peu les gens."
" On ne joue pas avec sa santé. Ton corps n'est pas un jouet."
" Seize ans. Je ne m'y reconnais pas! Ou, plus exactement, j'ai l'impression que quelqu'un a grandi en moi."
" Ma rapidité, ma souplesse, mon habileté, mes réflexes m'épatent au tennis...la certitude du coup juste à la microseconde."
" Confiez-moi cette virgule que j'en fasse un point d'exclamation."
" La mémoire est l'outil le moins fiable de ma panoplie."
" Ma peau supporte mal les points de sparadrap qui maintiennent la sonde contre ma cuisse..."
" Mon corps m'est devenu aussi indifférent qu'il l'était dans ma petite enfance."
" ...personne n'a jamais inscrit le médeccin à l'école de la douleur qu'il inflige."
Gilles Lagrois, Auclair, Québecc
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Pour en savoir davantage:
Résumé :
13 ans, 1 mois, 8 jours. Mercredi 18 novembre 1936
Je veux écrire le journal de mon corps parce que tout le monde parle d'autre chose.
50 ans et 3 mois. Jeudi 10 janvier 1974
Si je devais rendre ce journal public, je le destinerais d'abord aux femmes. En retour, j'aimerais lire le journal qu'une femme aurait tenu de son corps. Histoire de lever un coin de mystère. En quoi consiste le mystère ? En ceci par exemple qu'un homme ignore tout de ce que ressent une femme quant au volume et au poids de ses seins, et que les femmes ne savent rien de ce que ressentent les hommes quant à l'encombrement de leur sexe.
86 ans, 9 mois, 16 jours. Lundi 26 juillet 2010
Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps. Un enfant déconcerté.
De 13 à 87 ans, âge de sa mort, le narrateur a tenu le journal de son corps. Nous qui nous sentons parfois si seuls dans le nôtre nous découvrons peu à peu que ce jardin secret est un teritoire commun. Tout ce que nous taisions est là, noir sur blanc, et ce qui nous faisait si peur devient souvent matière à rire.
L'ÉDITEUR