RUFIN Jean-Christophe
LE COLLIER ROUGE, roman, Gallimard, 2014, 153 pages
Un autre roman efficace de Rufin sur la condition humaine, cette fois-ci par temps de guerre. L'auteur attache de l'importance au dialogue, à l'importance de se parler, de s'exprimer avant de juger. Il ne faut jamais déduire sans preuve, sans conviction sinon nous risquons de passer à côté de l'amitié, de l'amour, de rater sa vie et de gâcher celle de l'autre.
Ici un chien joue un rôle important par sa présence continue et sa fidélité aux personnes qui lui accordent une attention.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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Pour en savoir davantage:
La guerre dans le regard d'un chien
"Un héros de la guerre 14-18, Jacques Morlac est retenu prisonnier pour avoir commis un acte de provocation contre la nation, un juge militaire, Hugues Lantier du Grez, dont c'est la dernière mission avant de retourner à la vie civile est chargé d'instruire l'affaire et de déterminer la responsabilité réelle de Morlac, le juge aimerait bien pouvoir être clément avec l'accusé pour terminer sa carrière de juge militaire de manière positive n'ayant pas pu être autant indulgent qu'il aurait voulu. La tâche est délicate surtout que le prévenu se charge un maximum, il refuse de déclarer qu'il était ivre, c'est faux mais ça excuserait en partie son geste, et de faire des excuses publiques, et que dans cette ville du Berry frappée par la canicule, le chien de Morlac ne cesse d'aboyer devant la caserne convertie en prison.
Ce roman de Jean-Christophe Rufin tiré d'une anecdote racontée par un de ses amis, mélange plusieurs genres, on y trouve une enquête policière, la quête de vérité du juge fait penser à une enquête de Maigret et on ne sait vraiment qu'à la fin la vérité, un drame sur le non-dit et une peinture de cette période même si ce n'est pas un roman sur la première guerre mondiale, il se passe après la guerre mais celle-ci y est évoquée, une réflexion sur la fidélité, sur l'héroïsme et sur l'orgueil. Plus court que d'autres romans de Rufin, 160 pages en comparaison avec des livres de l'auteur comme " le Grand Cœur" qui fait 600 pages, l'auteur arrive à peindre ses personnages en peu de mots et leur donner une humanité et un vécu qui les rend proches du lecteur, on est dans ce huis-clos avec eux et on découvre la vérité en même temps que le juge. Un très bon moment de lecture."