MINIER Bernard
N'ÉTEINS PAS LA LUMIÈRE, roman, thriller, XO Éditions, 2014, 610 pages
Un autre roman du genre thriller de Bernard MINIER très réussi tant par le drame complexe du contenu que par son écriture contractée qui nous engourdi à sa lecture. L' inspecteur Servaz bien qu'en congé ne lâche pas prise et suit ses intuitions de dépisteur battant.
Le roman démarre lentement nous dévoilant des personnages à double personnalité qui parfois font des confidences pour mieux nous cacher les faits véritables dont ils sont les responsables.
Un monde trouble, tourmenté, raffiné dans ses abominations.
Un roman à la hauteur de son auteur éblouissant qui nous entraîne dans un monde obscur, ténébreux, sombre.
À remarquer, la chambre 117.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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" L'enfance: elle ne dure pas longtemps mais on n'en guérit jamais. Il est toujours là, l'enfant blessé en nous, pas vrai ?"
"Penser à Christine Steinmeyer- à ce qu'il allait lui faire subir dans les jours à venir- lui mettait les nerfs à vif. Elle n`avait pas idée de ce qui l'attendait.
Et dire qu'il était payé pour ça: à toutes les époques, sous tous les régimes, il y avait du travail pour des gens comme lui. Des praticiens doués et zélés. Des experts en confession. Il était capable d'arracher des aveux à n'importe qui, avec n'importe quoi, dans n'importe quelles circonstances."
" ... le monde est un enfer pour les plus vulnérables, elle était beaucoup moins encline à laisser aux autres le bénéfice du doute. Elle se rendait compte qu'elle devenait de plus en plus vulgaire, agresssive. Intolérante. Bienvenue dans la jungle, ma vieille."
" Léo m'interroge systématiquement sur mes journées: il veut savoir exactement ce que j'ai fait, ce que nous nous sommes dit. Encore et encore. C'est épuisant."
Pour en savoir davantage:
« Tu l’as laissée mourir... »
Christine Steinmeyer croyait que la missive trouvée le soir de Noël dans sa boîte aux lettres ne lui était pas destinée. Mais l’homme qui l’interpelle en direct à la radio, dans son émission, semble persuadé du contraire... Bientôt, les incidents se multiplient, comme si quelqu’un avait pris le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s’effondre. Avant que l’horreur fasse irruption.
Martin Servaz, de son côté, a reçu par la poste la clé d’une chambre d’hôtel. Une chambre où une artiste plasticienne s’est donné la mort un an plus tôt. Quelqu’un veut le voir reprendre du service... ce qu’il va faire, à l’insu de sa hiérarchie et de ses collègues.
Et si nos proches n’étaient pas ce que nous croyons  ? Et si dans l’obscurité certains secrets refusaient de mourir  ? Non, n’éteignez pas la lumière, ou alors préparez-vous au pire...
Après les grands succès de Glacé et du Cercle, Bernard Minier revient avec un thriller sur la manipulation et l’emprise, en explorant nos cauchemars les plus intimes, nos phobies et nos obsessions...
Quand la manipulation mentale est élevée au rang d'œuvre d'art démoniaque...
Avec ses deux premiers polars, Glacé et Le Cercle, Bernard Minier a réussi l’exploit – plutôt rare – d’agglomérer autour de lui un « cercle » de lecteurs qui ne rateraient pour rien au monde son troisième livre. C’est mon cas !
Outre la qualité de son écriture, peut-être est-ce dû au personnage de Martin Servaz, flic cultivé, brillant et fragile, qui aime la littérature, la poésie et la musique classique et a une fascination toute particulière pour Gustav Malher ; Servaz, un être certes imaginaire, mais que j’imagine bien avoir une proximité de goûts et la même vision du monde que son créateur. Vrai ou faux, cela lui donne une profondeur rarement atteinte dans la très longue liste des personnages récurrents de flics enquêteurs dans le polar français.
Dans N’éteins pas la lumière, nous retrouvons Martin Servaz dans un centre de repos et de soins pour flics dépressionnaires. Car depuis qu’il a acquis la quasi-certitude que Marianne, la femme de sa vie, est morte assassinée par Hirtmann (voir son premier roman : Glacé), il soufre d’une dépression sévère dont il a du mal à sortir... jusqu’au moment où il reçoit une invitation anonyme à se rendre dans une chambre d’un grand hôtel de la région, le lendemain. Sa curiosité sera plus forte que la dépression, et il va se trouver alors embarqué dans une enquête non officielle pour laquelle il va se passionner, et le lecteur avec lui.
Nous allons découvrir avec lui une histoire dans laquelle la manipulation mentale est élevée par son initiateur (ou initiatrice) inconnu(e) au rang d’œuvre d’art démoniaque. Il ne s’agit pas de la classique manipulation mentale des pervers narcissiques, ceux qui tentent d’assurer leur emprise psychologique sur leur conjoint(e) sans raison particulière, juste « pour le plaisir » de dominer. Là, le (ou la) coupable, qui ne sera connu(e) que vers la fin du roman, a une motivation bien précise, mais qui reste jusqu’à la fin inconnue du lecteur. Servaz va faire partie du jeu terrible et complexe qui est mis en place. Quel est le rôle qui lui est dévolu ? C’est un des enjeux de l’intrigue.
Dans la chambre 117 de l’hôtel où il va se rendre s’est suicidée un an plus tôt une jeune artiste plasticienne, Célia Jabonka. Son suicide, d’après le médecin légiste, ne fait aucun doute, mais le flic se demande tout de même si ce suicide ne cache pas autre chose. Pendant qu’il tente de comprendre ce qui s’est passé, une autre jeune femme, Christine Steinmeyer, reçoit dans sa boîte aux lettres une première lettre qui semble écrite par une jeune femme inconnue, lettre dans laquelle elle annonce son suicide prochain. Elle prévient la police un peu tard, et à partir de là, sa vie bascule, se détraque, peu à peu, puis devient un enfer. Un enfer dans lequel quelqu’un cherche à l’enfoncer... mais qui, et pourquoi ? Elle n’en a aucune idée.
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