FÉRANDON Max
UN LUNDI SANS BRUIT, Alto, 2014, 187 pages
Un livre épatant par son style d'écriture époustouflant qui joue avec les mots, se joue des mots, invente des mots, nous tient en haleine par son humour et notre complicité littéraire. Un lien se crée.
Nous déambulons dans deux époques à la fois, parfois nous vivons un retour dans l'occupation allemande en France lors de la deuxième guerre mondiale et nous revenons ensuite dans notre monde moderne. Nous côtoyons des Français, des Allemands, deux Bulgares dont les destinées s'entrecroisent.
Les personnages apparaissent, cèdent la place aux suivants puis vont nous revenir dix pages plus loin. Une expérience de lecture d'une écriture au style...humourisé, nous imprimant un sourire constant voire permanent.
Un livre qui nous séduit par son style humoriste et un auteur au talent apprécié, goûté.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
" Mais quel tableau tout de même, quand j'y repense, se retrouver sur un quai de gare avec une valise pleine de beurre entre un officier allemand et un mime.Des fois, je me demande où la guerre va chercher tout ça..."
" Mais le téléphone sonne comme un avertissement de mauvaise nouvelle."
" Marié à un fantôme, madame Goguenard ne se formalise pas des absences de son mari. L'entrée de leur foyer est à porte battante, comme une paire de claques. Être cocue est toujours un starut bancal."
" Il l'aime avec ses mots à lui, il aime la femme Goguenard de part en part d'un amour charcutier. Il la traverse, l'enfile, la brochette, la saucissonne , la boudine, la larde, ja jambonne. Il brâmme elle bêle, el glougloute elle cancane, il hue elle oh oh ouiiii."
"...même si une de ses paupières a tendance à tirr le rideau."
" Le chauffeur serre les fesses comme un coffre-fort durant le krach boursier."
"... juste avant les pompiers et leur ouvre-boîte désincarcérateur."
Pour en savoir davantage:
L'auteur
Max Férandon est né en 1964 dans une jolie carte postale du centre de la France, un petit village du département de la Creuse. Il garde de son enfance un imaginaire poétique dont il s'inspire pour écrire ses histoires. Une première traversée de l'Atlantique, en 1988, l'amène au Québec, où il réside depuis et où il a pratiqué plusieurs métiers. Il vit aujourd'hui dans la Vieille Capitale. Il a publié en 2013 un délicieux roman jeunesse, La corde à linge (Éditions de la Bagnole), très remarqué pour son originalité.
www.editionsalto.com
"Un petit village rural de France devient le théâtre d'une chasse à l'homme alors qu'un magouilleur malchanceux s'attire les foudres de deux brutes patibulaires à la recherche d'un tableau qui leur a été dérobé.
En écho aux personnages qui habitent cette commune, le récit aborde des événements s'étant déroulés quelque 70 ans plus tôt, pendant l'occupation, où même les Allemands ne semblent pas souhaiter pousser la guerre jusqu'à Saint-Priest-la-Brume.
Le roman suit avec légèreté un scieur aux doigts coupés, un fabricant de cercueils cocufié et cocufiant, deux Ukrainiens massacrant autant le français que les visages, un jeune mime juif tentant de sauver sa peau et un officier de la Wehrmacht plus passionné par l'origami que par les ordres de Berlin, sans compter de nombreux autres personnages tout aussi importants pour tisser sa toile.
Par son style où les calembours, blagues et clins d'oeil sémantiques recouvrent d'un vernis amusé deux types de récits qui demandent généralement sérieux et déférence, Max Férandon ne réinvente pas le genre, mais amène le lecteur dans son univers déjanté et savoureux.
Une lecture parfaite pour s'évader par un lundi de pluie. www.lapresse.ca