BOYDEN AMANDA
EN ATTENDANT BABYLONE,roman, Albin Michel, Terres d'Amérique, 2010,433 pages
Roman dont l'action se déroule à la NOUVELLE-ORLÉANS, U.S.A., à une époque bouleversée, celle du passage de l'ouragan KATRINA. À la Nouvelle-Orléans dont la situation géographique de l'extrême sud des États-Unis. dénote une population hétéroclite de Blancs, de Noirs, d'immigrants, de travailleurs saisonniers, touristiques, hôtelliers, de dealers, de consommateurs de drogues et de sexe, nous donne une vision profonde, élargie de la civilisation américaine.
Une population d'hommes au travail, de femmes à la maison, d'hommes sans emploi, de femmes au travail, d'adolescents aux études pour se former un avenir, d'enfants de familles démunies, d'humains prêts à tout pour survivre.
Un roman qui ne nous laisse pas indifférent, qui nous fait part d'une réalité que nous pouvons à peine concevoir.
Un roman sociologique, une auteure à découvir pour l'habileté de son écriture.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
" Nous aimons un lieu qui ne peut être sauvé par des digues.Nous sommes des losers de génie. Nous n'avons rendez-vous avec Katrina que dans un an."
" Rod doe. Bite anonyme. Ha.Ha."
" Miles et Ella disent que la Nouvelle-Orléans est collante."
" La seule pensée de ces gens, de terroristes, le révulse."
" Ed doit travailler à accepter les personnes en surpoids.Sa pratique de pleine conscience l'aide à se ressaisir."
" Les problèmes raciaux et culturels peuvent être tout à fait distincts."
" On a tendance à voir peur de ce qu'on ne comprend pas."
" La clairvoyance est le privilège et le fléau de l'âge."
" Marrant, comme tout revient."
Pour en savoir davantage:
"Sur Orchid Street, dans un quartier populaire de La Nouvelle-Orléans, l'automne tourne en rond, il fait encore chaud et poisseux. On croise le vieux couple formé par Cerise et Roy. Ils ont une maison bien coquette et une fille, Mary, vraie pique-assiette qui les inquiète un peu. Il y a aussi cette drôle de Philomenia : elle préfère qu'on l'appelle Prancie et n'apprécie pas du tout l'installation d'une famille d'origine hindoue à deux pas de chez elle. Un peu plus loin, apparaît Fearius, le dealer, puis Ed et Ariel, qui ne s'entendent plus très bien depuis quelque temps... Amanda Boyden les accompagne tous, entre le barbecue et la préparation de mardi gras. Un ouragan - un de plus - appelé Ivan est annoncé, mais ils n'ont pas peur.
A travers la vie quotidienne d'une poignée de voisins, la romancière nous fait ressentir les palpitations d'une ville boueuse et fascinante, qui sent l'alcool et la graisse de beignets. Il suffit d'un accident idiot pour que tout dérape dans cette cité vibrante de musique quand les fanfares passent dans les rues... En attendant Babylone n'est pas la simple chronique d'un « lieu qui ne peut être sauvé par des digues », mais le roman d'une ville étouffante et sensuelle en train de se fissurer. A La NouvelleOrléans, la menace n'est jamais loin, et tous les habitants d'Orchid Street le savent, ils y sont préparés, instinctivement, depuis toujours
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« Parmi les vivants peu se plaignent, et parmi les autres encore moins ». Cette phrase de Mark Twain, extraite de La vie sur le Mississipi, ouvre ce « Roman ». Elle évoque les habitants des rives du fleuve, où les maisons sont comme posées sur une terre si glissante que les puits, les caves et les tombes sont rares. Tout ce qui est en profondeur serait interdit ou difficile. Voire.
Nous entrons de plain-pied dans la vie d’une jeune famille d’Orchid Street, Uptown, Nouvelle Orléans, récemment installée. D’où viennent-ils ? On ne sait trop. Ariel, la mère, dirige un hôtel. Ed, le père, est au foyer, proche de leurs deux enfants, Miles et Ella.
Ils regardent leurs voisins, Gupta, universitaire indienne, Cerise, septuagénaire amoureuse de son mari Roy, Philomenia, femme mûre qui soigne froidement un époux mourant, sans se savoir plus malade que lui, Sharon, mère d’une abondante famille dont deux garçons sont dealers.
Une chronique du quotidien, traversée de drames
Amanda Boyden fait porter son récit par des femmes, seuls personnages dont nous soyons invités à partager la vie intérieure, et l’ambivalence. Cerise est glacée par l’indélicatesse de sa fille Marie. Sharon supporte sans illusions les infidélités de son mari, la délinquance de ses fils, les maternités précoces de ses filles et son travail d’aide-soignante. Ariel souffre d’une relation conjugale devenue fraternelle. Nous nous laissons prendre par ces vues furtives des vies de chacun. Philomenia, un peu perdue, tente d’entrer chez ses voisins en leur offrant, pas toujours opportunément, des gâteaux délicieux. C’est finalement le Tokyo Rose qu’elle investit. Elle y nourrit les piliers de bar, dont Ed commence à faire partie. De ces quatre familles saisies à des moments différents de l’existence, nous saurons au fond peu de choses." www.chroniquedelarentreelitteraire.com