VILLEMAIN Marc
ILS MARCHENT LE REGARD FIER, Les Éditions Du Sonneur, 2013, 88 pages
Un court roman sur les conflits de générations mais surtout sur les droits de chacun. Les vieux réclament le respect dû à leur âge, au rôle qu'ils ont joué dans la société et revendiquent leurs droits civils. Les jeunes veulent prendre la place des vieux, veulent les mettre au rancart. Dans un conflit, il y a immanquablement des victimes, parfois des personnes qui nous sont chères. C'est presque inévitable.
Un bon roman dans une écriture qui nous transporte dans une société genre de banlieue ou petit village rural avec son vocabulaire propre: le bourrichon, pétochard, t'chi, gouzi-gouzi, papouilles.
Un roman qui veut rapprocher les générations qui font valoir leurs droits et ambitions.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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" Ce qui était beau était devant, pas derrière."
" Pas de contact avec les vieux, papi, mami,"
" À la fin de l'envoi, en vérité, ce qu'ils disaient, c'est qu'un vieux c'est la mort, et que la chose ne se montre point à un mioche."
" Moi c'est la terre et les bêtes. Les semailles, les engrais, la taille, l'élevage, le manger, la mise bas. Toute la paysannerie, quoi. La culture."
" Je suis homme d'un monde lent."
" Faut que j'éprouve la terre sous mes souliers."
" La colère fusait de tous côtés."
" ...une autre race d'hommes, une race à venir..."
" Le bonhomme était plus excité qu'une puce."
" ... que nous autres les vieux on coûtait cher, des vrais paniers percés."
" Alors ça vocifère, ça bouscule, ça cogne et ça violente."
" ... rapport qu'il n'y a jamais de vainqueur quand il y a du chagrin et des morts."
" ... comme on se chicane parce qu'on se ressemble trop."
Pour en savoir davantage:
"Et si la colère venait non pas des jeunes, mais des vieux ?
Et si les vieux décidaient un beau jour d’en finir avec un monde qui les marginalise et attend qu’ils s’éteignent en ruminant le passé devant leur poste de télévision ?
Et si les vieux se levaient et entreprenaient tout à coup de chambarder l’ordre du monde ?
Marie et Donatien — lui qu’on appelle « le Débris » —, sont de ces vieux qui vont mener la charge. Deux amants sages, las, pacifiques, n’éprouvant rien de l’antique peur de mourir mais bien désireux de partir la tête haute et de laisser derrière eux un monde pas trop ingrat. Julien, leur fils, a choisi son camp, celui d’une jeunesse en rupture d’histoire, pour entonner la rengaine de l’avenir. Entre eux, le fossé de la révolte.
Le narrateur, ami d’enfance de Donatien, raconte, avec ses mots arrachés à la terre, les minutes de cette improbable insurrection, de cette force tranquille que Donatien aura tenté de ragaillardir jusqu’à l’impensable — et jusqu’au drame.
L’auteur
Marc Villemain est né en 1968. Il est l’auteur de Le Pourceau, le Diable et la Putain (Quidam Éditeur), de Et que morts s’ensuivent (Le Seuil), Grand Prix SGDL de la nouvelle en 2009, de Et je dirai au monde toute la haine qu’il m’inspire (Maren Sell Éditeurs), et de Monsieur Lévy (Plon). Il est également critique littéraire.
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