PETIT PIMENT, roman, Seuil, 2015, 273 pages
Histoire d'un jeune Congolais abandoné à la naissance, qui passe son enfance et son adolescence à l'orphélinat.Son enfance est sous la protection de PAPA MOUPELO, un prêtre qui aime les enfants et se dévoue pour eux.
Tout change lorsque le directeur de l'orphélinat profite de ses pouvoirs politiques et place ses neveux à son service, qui font désormais la loi et soumettent les jeunes enfants à leurs ambitions personnelles. Un roman touchant, réaliste qui une fois de plus prouve que lorsqu'il y a des hommes au pouvoir, il y a de l'hommerie, des abus. Les forts dominent, les faibles deviennent soumis à leurs exigences, leurs lois, leurs règles, leurs intérêts personnels.
PETIT PIMENT est un jeune garçon futé qui tente de s'en sortir en observant comment se déroulent les événements et si possible s'en sortir en les mettant au profit de sa survie et améliorer sa qualité de vie.
Gilles Lagrois, Aulair, Québec
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"Lorsque les BLANCS sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils avaient la BIBLE.Ils nous ont appris à prier les yeux fermés: lorsque nous les avons ouverts, les BLANCS avaient la TERRE et nous la BIBLE."
"...on avait regroupé des mômes dont personne ne voulait parce que lorsqu'on aime quelqu'un, lorsqu'on veut de quelqu'un, on le sort, on se promène avec lui, on ne l'enferme pas dans un ancien bâtiment comme s'il était en captivité."
"M.DOUKOU DAKA se révoltait contre les Blancs qui avaient pris nos hommes les plus forts, nos femmes les plus belles et les avaient entassés dans les cales des navires pour un voyage funeste jusque sur les terres américaines où ils étaient des esclaves marqués au fer rouge. Nous avons été vendus par les nôtres."
"Nous étions 303 pensionnaires, en réalité 303 perroquets avec des connaisssances."
"...amitié du paralytique et de l'aveugle."
"Rien à voir avec aujourd'hui où l'on mélange politique et éducation des enfants et où l'on considère que les orphélinats sont des laboratoires de la RÉVOLUTION, et vous autres les cobayes sur lesquels ils font leurs expériences!"
"Qui peut dire ce qu'est le bonheur? Tu le peux, toi?"
"Mais je devais survivre et j'allais toute faire pour cela."
Pour en savoir davantage:
"Jeune orphelin de Pointe-Noire, Petit Piment effectue sa scolarité dans une institution placée sous l’autorité abusive et corrompue de Dieudonné Ngoulmoumako. Arrive bientôt la révolution socialiste, les cartes sont redistribuées. L’aventure commence. Elle le conduira notamment chez Maman Fiat 500 et ses dix filles, et la vie semble enfin lui sourire dans la gaité quotidienne de cette maison pas si close que ça, où il rend toutes sortes de services. Jusqu’à ce que ce bonheur s’écroule. Petit Piment finit par perdre la tête, mais pas le nord : il sait qu’il a une vengeance à prendre contre celui qui a brisé son destin.
Dans ce roman envoûté et envoûtant, l’auteur renoue avec le territoire de son enfance, et sait parfaitement allier la naïveté et la lucidité pour nous faire épouser le point de vue de ses personnages."
Finaliste du Man Booker Prize International 2015, Alain Mabanckou est l’auteur d’une dizaine de romans dontVerre Cassé (2005) et Mémoires de Porc-épic ( prix Renaudot 2006 ). Son œuvre est traduite dans une vingtaine de langues. Il enseigne la littérature francophone à l’Université de Californie-Los Angeles (UCLA).l'ÉDITEUR