HUSTVEDT Siri
UN MONDE FLAMBOYANT,roman, Actes Sud, 2014, 400 pages
Un roman! Quel roman! Une vie! Quelle vie! Une femme! Quelle femme!
Un roman, une vie selon des règles bien définies, celle d'une femme, entière, visionnaire face à la réalité de la vie, des êtres qui l'entourent et qui composent sa vie. Celle qu'elle a volontairement, de plein choix, choisie et assumée. Mais une femme, une artiste confrontée à la vie artistique américaine en majorité masculine. Donc une rivalité artistique, genre que le plus fort l'emporte, selon la qualité de son oeuvre et non de ses appuis majoritaires.
Femme lumineuse mais complexe, en recherche de son identité,femme-homme.Le succès, le pouvoir est dû au sexe ou au talent?
Femme complexe, très imaginative, créatrice, genre hyperactive cérébrale, tout est ressenti, analysé. Un personnage qui fait me repenser en tant que personne.
Elle est une expressionniste d'abstrait.
Ne pas dire les choses, les faire sentir et les vivre.
Une auteure à découvrir, un roman voué à l'art, à l'artiste.
Gilles Lagrois, Auclair,Québec
www.livres.entete.vip-blog.com
"La vie consiste à traverser un champ de mines sur la pointe des pieds. On ne sait jamais ce qui va arriver."
"Il y a encore d'autres rêves et il faut qu'ils sortent de l'ombre."
"Non existant, impossibles les objets imaginaires habitent tout le temps mes pensées mais, en art, ils passent du dedans au dehors, mots et images franchissent la frontière."
"L'empathie est une forme essentielle de la connaissance. Edmond Husserl."
"Des femmes se sont fait passer pour des hommes afin d'hériter de la fortune parternelle...des femmes se sont transformées en hommes."
"L'artiste devait être un jeune homme, un enfant terrrible."
"La culture dans la grande ville est une affaire privée et une grande partie de son financement réside entre les mains de riches femmes blanches ."
"C'étaient des tempêtes qu'il y avait en HARRY, toutes sortes de tourbillons et tornades qui allaient chacun son chemin destructeur. Sa souffrance était profonde, et elle ne datait pas de l'âge adulte."
HARRIET ÉTAIT TIMIDE ET SOLITAIRE, GRANDE, 1,90 m."
Un grand roman, une auteure à découvrir pour sa qualité d'écriture.
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE:
" Rencontre. Dans l’ambitieux «Un monde flamboyant», l’écrivaine américaine raconte le destin de l’artiste Harriet Burden qui, pour réussir, se cache derrière trois hommes de paille. Une satire brillante du snobisme et du sexisme du monde de l’art.
Isabelle Falconnier
Le 1er avril 1998 à Manhattan, Siri Hustvedt et son mari, le romancier Paul Auster, fêtaient en bonne compagnie, dont celle de David Bowie et de Jeff Koons, la sortie de la biographie, signée du romancier William Boyd, d’un artiste nommé Nat Tate. Nat Tate, racontait William Boyd, était le grand oublié de la vague abstraite-impressionniste américaine, un Pollock ou un De Kooning maudit qui avait détruit toutes ses œuvres avant de se tuer en sautant du ferry de Staten Island. La soirée, autant que le livre, devait contribuer à faire sortir Nat Tate des limbes où il était injustement tombé.
Sauf que Nat Tate n’a jamais existé et que Boyd, Bowie et l’éditrice de la revue Modern Painters, Karen Wright, avaient fabriqué un canular artistique aussi plausible que très réussi. Seize ans plus tard, c’est un canular artistique tout aussi réussi, mais d’une portée beaucoup plus profonde, qui est au cœur du nouveau livre de la romancière et essayiste américaine Siri Hustvedt, par ailleurs amie de Karen Wright. Entre-temps, sortant année après année de l’ombre encombrante de son génie de mari, elle a bâti une œuvre subtile, généreuse, humaniste, évoquant les liens entre amour et amitié (Tout ce que j’aimais), les secrets de famille et la mémoire de l’immigration (Elégie pour un Américain) ou la transmission féminine (Un été sans les hommes), tout en devenant une experte reconnue dans le domaine des neurosciences.
Au cœur d’Un monde flamboyant, Harriet Burden, dite Harry, jeune artiste vive et ambitieuse qui tombe amoureuse puis épouse Felix Lord, marchand d’art new-yorkais de vingt ans son aîné. Elle met ses ambitions personnelles en sourdine pour épauler son mari, organiser les réceptions d’artistes, de critiques d’art et de galeristes dans leur appartement de Park Avenue, tout en élevant leurs deux enfants. A la mort soudaine de Felix, après que deux galeries ont poliment refusé de l’exposer, elle tourne le dos à Manhattan, ce «globule incestueux, friqué et tournoyant», s’installe à Brooklyn dans un vaste entrepôt, et fomente le plus exceptionnel des coups montés: ses créations, elle les fera exposer au nom d’un, deux puis trois autres artistes lui servant d’hommes de paille. Tous mâles: la condition sine qua non, soupçonne puis prouve Harriet, de reconnaissance.
«Harriet est une artiste en colère. Après avoir été malmenée par le monde de l’art, elle veut le prendre à son propre jeu», confie Siri Hustvedt. Un monde flamboyant, écrit par une femme dont un critique allemand a un jour soutenu que son premier livre avait été écrit par son mari, est ainsi un roman dont l’intérêt plonge aussi profondément dans les enjeux du féminisme que dans ceux de la reconnaissance publique des artistes."
http://www.hebdo.ch/hebdo/culture/detail/siri-hustvedt-la-femme-derri%C3%A8re-le-masque