POLITI Marco
FRANÇOIS PARMI LES LOUPS, Philippe Rey, 2015, 271 pages
Biographie de JORGE MARIO BERGOGLIO, le pape FRANÇOIS. Livre qui se lit comme un roman autant par son intérêt immanquable, inévitable que par l'écriture affinée d'annaliste, de biographe de haut niveau de l'auteur.
FRANÇOIS est un pape atypique bien qu'ayant des rapprochements idéologiques avec JEAN-PAUL 11 et BENOÎT XV1.
Les hommes d'Église conservateurs critiquent le règne de FRANÇOIS qui bouscule, dérange les traditionnalistes et les conservateurs de la puissance et de la richesse économique de l'Église.
FRANÇOIS a une formation et suit la doctrine des JÉSUITES. Il agit souvent en solitaire et dicte ses changements sans consulter la Curie, les regroupements de force, les Élus de l'Église de Dieu.
Pour lui, l'Église est pauvre et se doit de réconforter, d'aider les pauvres. Il est davantage près de JÉSUS et FRANÇOIS D'ASSISE que des Pères de l'ÉGLISE ROMAINE, une Église " très romano-curiale" et peu universelle dirigée par une hiérarchie introvertie, réfractaire à l'air du temps."
Autour de FRANÇOIS le terrain est miné. À la Curie, la résistance s'itensifie.L'hostilité contre vision de l'Église aussi.Vicaire du Christ.Selon lui le Vatican n'était pas un cour avec sacralité, autorité et révérence.
Il croit et travaille à l'UNITÉ de l'ÉGLISE selon le langage de l'Évangile. C'est un solitaire qui défend sa solitude de Jésuite, il maintient une distance cordiale avec les autres sauf avec les fidèles, les pauvres, les hommes toutes races et conditions.
Son Église est davantage Universelle que Romaine et ecclésiastique, une religion non sectaire, ferme sur les principes essentiels. DIEU est Amour et pauvre.
Désormais, l'avenir du catholicisme n'est plus sur le VIEUX MONDE mais parmi les masses du TIERS-MONDE.
FRANÇOIS est un homme de méditation, de prière, de messes matinales, de contact direct avec le peuple de Dieu autour de l'eucharistie , d'une extrême simplicité.
L'Église du troisième millénaire qu'il a en tête, s'éloignant d'une structure monarchique, s'inspire d'un modèle participatif.
"J'ai l'impression que JÉSUS est enfermé à l'intérieur de l'Église et frappe pour sortir."
FRANÇOIS, avant le Conclave.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
Pour en savoir davantage:
"Marco Politi, fin connaisseur du Vatican, nous fait découvrir la personnalité de François, pape sud-américain élu par un conclave anti-italien pour sortir l’Eglise de la paralysie et des scandales qui ont éclaboussé la fin du pontificat de Benoît XVI. A la veille du deuxième anniversaire de son élection, Politi dresse le bilan des réformes engagées et les résistances et les critiques que celles-ci ont suscitées au plus haut niveau de l’Eglise. C’est cette plongée dans les arcanes du pouvoir pontifical et dans les intrigues de la Curie qui constitue l’intérêt de cet ouvrage."
Le pape, ce héros
"Premier pape jésuite de l’histoire de l’Église, Bergoglio est aussi le premier souverain pontife à venir du Nouveau monde et le premier à avoir été en charge, en tant qu’archevêque de Buenos Aires, d’une métropole mondiale largement sécularisée, en proie à des inégalités sociales croissantes. D’emblée, il étonne par sa gestuelle, par son parler « immédiat, presque populaire » et par son refus de porter les signes distinctifs de la monarchie pontificale (mules rouges, port d’une simple tunique blanche, croix pectorale en fer et non en or…). Il choisit également de résider, non dans les appartements pontificaux, mais de rester à la résidence Sainte-Marthe, l’hôtel du Vatican, où il mange au réfectoire, prend l’ascenseur, discute avec les hôtes de passage. Pour Politi, ce style qui choque les Romains les plus attachés à la sacralité du pouvoir pontifical, serait au service d’un dessein réfléchi : « démonter le caractère impérial de la papauté, cet absolutisme césarien, quasi divin, nourri par l’aura de l’infaillibilité, sédimenté au cours des siècles à la cour papale et que résume le titre des successeurs de Pierre : souverain pontife » [9]. Il est conforté dans son analyse par la création d’un groupe de travail chargée de conseiller le pape. Celui-ci comprend 8 cardinaux originaires des 5 continents représentant les différentes sensibilités dans l’Église. Si François s’entoure de conseillers, il n’en prend pas moins seul ses décisions. C’est donc sans doute aller au-delà de la pensée du pape que de voir dans la création de ce conseil « des prémisses pour dépasser le modèle de monarchie absolue de l’Église et de lui donner une structure communautaire dans laquelle les épiscopats participent à la détermination des stratégies de l’Église catholique, notamment sur la manière de faire vivre la foi » [10].
Néanmoins, il s’agit là d’une réforme qui constitue un contre-poids au pouvoir de la Curie que beaucoup de prélats en dehors de Rome jugent excessif. François entend également mettre un terme aux pratiques « policières » de la Curie et à « la manie des dénonciations pour manquement à l’orthodoxie depuis les quatre coins du monde » . « Je crois que ces cas peuvent être traités par des conférences épiscopales locales à qui Rome peut fournir une aide pertinente » [11]. Dans le même temps, il entame une réforme de l’administration centrale dont il confie la direction à son nouveau secrétaire d’État, le diplomate Pietro Parolin, nommé en remplacement du très décrié Mgr Bertone. C’est, selon Marco Politi, le premier acte de la Révolution entreprise par François.
Second acte, le pape entreprend une réforme d’envergure de l’IOR dont les agissements continuent de défrayer la chronique au début de son pontificat (accusation de corruption, versements de pots-de-vin aux partis politiques, collusion avec le parti de Berlusconi, blanchiment d’argent, arrestation du chef de la comptabilité de l’Administration du patrimoine du Vatican, Mgr Scarano…). Il fait notamment appel à un cabinet d’audit extérieur Ernst &Young, pratique peu courante dans l’Église, pour mettre un terme définitif aux pratiques douteuses de l’IOR. Il contraint également à la démission les évêques dont la gestion financière n’est pas irréprochable et entend mettre un terme définitif aux pratiques affairistes de certains membres de l’Eglise italienne, dont certains entretiennent des rapports troubles avec la mafia." http://clio-cr.clionautes.org/francois-parmi-les-loup