MONSÒ Imma
LA FEMME PRESSÉE,roman,Laffont,2012, 424 pages,Prix Ramon Llull
Un grand roman, une auteure à l'écriture exceptionnelle, une histoire de famille remarquable autant par la complexité des personnages que par leur intensité personnalisée.Tous ces êtres si distincts nous comblent d'une grande connaissance de l'expérience de l'âme humaine dans ses différences innées.
Un roman sur le fonctionnement du cerveau dans des situations de vie réelle avec des personnes très dissemblables. Nous sommes confrontés à la différence entre cerveau et esprit.
NES le personnage principal est psychiatre et son père est médecin chirurgien. Dans la vie de cette famille, il y a des Rapides et des Lents, chacun se doit de faire respecter son rythme et celui des autres.
On voit les personnes de la famille changer et vieillir chacun à son rythme. Chacun respecte les autres par des changements d'attitudes. Le quotidien se modifie avec ses changements.
Un roman qui approfondit chacun des personnages socialemennt, physiquement, psychologiquement et surtout les liens entre chacun sans juger. Rien n'est ni bien ni mal.
En ouvrant ce roman, on ouvre la porte sur la diversité humaine dans une possible intégrité.
Si j'avais à donner un prix pour l'écriture raffinée d'un livre, ça serait pour LA FEMME PRESSÉE de Imma MONSÒ qui m'a chamboulé . Raison et émotion, deux facultés à faire dialoguer et cohabiter.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
U."Ingénue que tu es! la dernière ligne droite commence le jour de notre naissance, non?"
NES "Je suis rapide. Je n'y peux rien. Ma soeur l'était. Ma grand-mère,la référence familiale, l'était. Mon père l'était, même s'il ne l'est plus autant maintenant. D'une manière ou d'une autre, celui qui n'était pas assez rapide finissait mal. Être rapide comporte des avantages."
"Nous n'avons jamais commis l'erreur de confondre rapidité et intelligence."
Son père et sa mère."Elle n'aime pas qu'il sorte non accompagné et lui n'aime pas sortir accompagné."
"Une autorisation de publier, une sorte de paradoxe constant principalement destiné à protéger les professionnels et non les patients."
"Bref, les manifestations de la vanité demeurent bizarres, fantasques, que l'on soit ou non bipolaire."
" ... j'avais besoin de dépendre d'une passion pour vivre."
NES. "Cette maudite aptitude à remplir mon temps jusqu'à ne plus en laisser la moindre miette est en train de devenir une torture."
TIA.son frère."Il est Lent. Être en avance sur le calendrier ne pouvait qu'être fatal à quelqu'un comme lui." Il s'est suicidé.
"Il vaut mieux se monter la tête que s'écraser sur le trottoir."
"L'égalité, une douce folie, plus qu'une phobie, une réalité. Un désir profond. Une question de survie. Je suis maître de ma situation. Je prends une décision selon ma réalité."
"Chaque cerveau contient ce qui lui est donné au départ et ce qu'il cultive par lui-même, c'est ainsi."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Agnès, psychiatre, a grandi au sein d'une famille dans laquelle les « Rapides » régnaient au détriment des « Lents ». Chez les Bach, tout était classé, mesuré. Ainsi, le « Temps de qualité » (lire, écouter de la musique, discuter) s'opposait au « Temps bon marché » (faire du sport, jouer, aller aux toilettes), tout comme il existait une frontière entre les « gens intéressants » et les autres. Elle était rapide, sa soeur était rapide, son père rapide, sa grand-mère rapide... Ceux qui étaient lents finissaient toujours par le payer.
Âgée de 48 ans, Agnès n'a jamais cessé de vivre sous la pression de cette perception temporelle anormalement accélérée et éprouve chaque jour davantage la nostalgie des rares moments d'ennui qu'elle a pu connaître dans son enfance.
Consciente de souffrir d'une forme avancée de « maladie du Temps », elle qui croyait tout savoir et tout comprendre, doit désormais admettre qu'elle est passée à côté de tout ou presque...
Juxtaposant ses souvenirs de petite fille, d'adolescente et de femme – dans une narration ou récit à la première et à la troisième personne se répondent –, Agnès se lance dans un parcours du combattant pour tenter d'échapper à la tyrannie de cette course éperdue contre le temps, et laisser s'épanouir sa véritable vocation de « Lente »" www.babelio.com
"J'ai apprécié rentrer dans la vie d'Agnès Bach, psychiatre espagnol et écrivain de cas cliniques. Dans le récit du livre, elle pourrait être son propre patient. Son besoin de contrôler le temps la conduit à des actes millimétrés. Elle veut essayer de se défaire de cette entrave.
De là, va découler une explication de sa vie, comme dans le cabinet d'un psy, elle développe le pourquoi du comment. Tout va y passer, son désir d'appartenance, son rapport à ses parents, les comportements différents de ses frères et soeurs, sa vie amoureuse, son désir d'enfant… Ce n'est pas juste un récit de vie, elle analyse tout.
Mais qu'en est il du jugement qu'elle a sur la famille qui l'a construite et sur sa vie ? Cette analyse qui conduit à « comprendre » n'est elle pas travestie par le simple fait de passer par le prisme de sa façon de voir ? Ne transforme-t-elle pas, comme tout un chacun, la réalité ? Vivre, n'est-ce pas interpréter ? Suis-je ce que je suis parce que j'ai été élevée comme cela ? Est-ce que tout s'arrête là ?
Va-t-elle apprendre à reprendre la main ou continuer à voguer sur le cours de son interprétation ?
Un livre riche, une psychologie des personnages poussée. Si vous aimez les livres où l'introspection est au premier plan, ce livre est pour vous." Metaphore, une lectrice