BALDWIN James
LA CHAMBRE DE GIOVANNI, roman, 1956, 1997, 200 pages
Un roman d'une belle écriture, de celle qui donne du sens à la vie humaine parmi celle des autres.
Un roman, un laboratoire humain vivant et souffrant. Le monde de l'amour enveloppant toutes les variétés amoureuses. L'amour est omniprésent et l'auteur évite la haine, la gêne destructrice. Peu importe qui tu es, aime ! Sans malaise, sans jugement. Tu es l'amant qui choisis la source de son désir.
L'amour est beau et tragique parfois.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
"Je me tiens debout à la fenêtre de cette grande maison, dans le sud de la France, tanndis que tombe la nuit, la nuit qui mène à l'aube la plus terrible de ma vie."
"... j'ai pensé que ce serait quelqu'un avec qui il ferait bon s'amuser... c'est tout ce que ça signifiait pour moi... puisque ma participation était purement machinale."
"La vie nous les donne et nous les reprend, et la grande difficulté est de dire oui à la vie."
"... à l'époque où une aventure n'était rien de plus qu'une aventure."
"Mais,surtout, j'avais brusquement peur. Une pensée se fit en moi: Mais Joey est un garçon."
"Je ne voulais pas être son copain, je voulais être son fils."
"Les pères devraient éviter de se mettre à nu devant leurs fils."
"Je savais que je ne pouvais absolument rien pour calmer l'excitation farouche qui s'est emparée de moi comme un ouragan."
"Tu crois que ma vie est honteuse parce que mes rencontres le sont. Et elles le sont. Mai tu devrais te demander pourquoi. Parce qu'elles sont sans affection et sans joie."
"Tu as peur et tu as honte... aime-le et laisse-le t'aimer."
"Mais tu peux faire que ce soit tout le contraire, vous pouvez vous offrir l'un à l'autre quelque chose qui vous rendra meilleurs à tout jamais."
"La bête que GIOVANNI avait éveillé en moi ne se rendormirait jamais"
"Je ne ressentais rien pour GIOVANNI. Je ressentais de la peur, de la pitié et un désir grandissant."
"Tu veux rester propre...au nom de toute ta sale petite morale hypocrite. C'est toi qui est immoral."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
Les histoires d'amour tourmentées et douloureuses d'un jeune Américain à Paris dans les années 50. La sincérité et l'audace avec lesquelles James Baldwin décrit le trouble émotionnel de David, déchiré entre Giovanni et Hella, font de ce livre un classique. La Chambre de Giovanni, l'un des premiers et plus beaux livres de James Baldwin, était resté introuvable pendant plus de vingt-cinq ans.
Lorsque la porte de La Chambre de Giovanni se referme comment ne pas penser au condamné à mort de Jean Genet ? « On dit que la Guyane est une terre chaude. Il se peut qu'on s'évade en passant par le toit... ». Cette chambre deviendra pour le narrateur l'anti-chambre de sa vie.
Giovanni est beau, et c'est par ses mots, par cette langue particulière de James Baldwinque Giovanni devient tout au long du roman si tragiquement beau.
Splendeur et décadence d'un ange.
Giovanni est, tout simplement. le narrateur fut sans doute... , deviendra peut être....
Son errance identitaire, qu'il nomme voyage, fera sombrer dans son sillage tous ceux qui ont tenté de l'aimer.
La Chambre de Giovanni : voilà la véritable scène du crime.
Se réfugiant derrière un choix qu'il croit possible , il ne réussit que très maladroitement à ne pas s'avouer que le seul mal dont il souffre et qu'il répand derrière lui n'est en fait que son incapacité d'aimer. Tout choix alors lui est dès le départ impossible. Comment peut on choisir entre deux êtres que l'on croit aimer alors que ces deux amours en fait n'existent pas.
Le mensonge de l'un génèrera la violence de l'ange. C'est beau, c'est magnifiquement écrit, une véritable tragédie.
En dormant sous les toits, il se peut que certains anges n'en réchappent pas. Peut être que la Guyane , en fait, n'existait pas...
La traduction d' Elisabeth Guinsbourg nous permet de découvrir ce Paris des années 50 sous les lumières particulières de Baldwin. Cela faisait vingt cinq ans que ce classique de la littérature afro américaine ne nous avait pas été présenté dans la langue de Carco.