DUBOIS Jean-Paul
LA SUCCESSION, roman, 2016, 233 pages
Un roman d'une écriture ferme, solide qui résonne comme une confidence, le récit d'une vie familiale morne. La vie d'un médecin, fils d'un père et d'un grand-père médecins qui choisit la vie de sportif qu'est la pelote basque à MIAMI. Il est d'origine Basque. Le compte-rendu d'une vie presque moche.
Nous suivons la vie de cet homme solitaire issu d'une famille sans amour, sans échanges intimes et chaleureux.
Un grand personnage, un grand roman, un auteur à découvrir pour sa qualité d'écriture, de raconteur.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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"...comme cet étrange sentiment d'impuissance face à l'écroulement d'une famille. Je pensai qu'après ma mort, il n'y aurait plus personne pour s'occuper de ces formalités. Et pourtant tout se réglerait. "
Les hespérophanes: psychose hallucinatoire
JULES"...mais pourvu d'un appétit de chien errant, prêt à dévorer les meilleurs morceaux de l'existence."
"Il ne faut pas se tromper de vie. Il n'existe pas de marche arrière."
"L'autre plaisir de vivre de mon chien consistait, le soir, à regarder la télévision auprès de moi.Il prenait place sur le canapé, regardant fixement l'écran comme un humain, avec cette attention soutenue qui donnait à croire qu'il suivait le fil des images et des conversations." Comme mon chien Jack Russell fait également. "
"Faire un sourire basque, ravissement d'un simple d'esprit."
"Il n'y a rien de ridicule à pleurer la mort de son chien."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
Paul Katrakilis vit à Miami depuis quelques années. Il a beau y avoir connu le bonheur, rien n’y fait : il est complètement inadapté au monde. Même le jaï-alaï, cette variante de la pelote basque dont la beauté le transporte et qu’il pratique en professionnel, ne parvient plus à chasser le poids qui pèse sur ses épaules. L’appel du consulat de France lui annonçant la mort de son père le pousse à affronter le souvenir d’une famille qu’il a tenté en vain de laisser derrière lui.
Car les Katrakilis n’ont rien d’une famille banale : le grand père, Spyridon, médecin de Staline, a fui autrefois l’URSS avec dans ses bagages une lamelle du cerveau du dictateur; le père, Adrian, médecin lui aussi, était un homme insensible, sans vocation ; l’oncle Jules et la mère, Anna, ont vécu comme mari et femme dans la grande maison commune. En outre, cette famille semble, d’une manière ou d’une autre, vouée passionnément à sa propre extinction.
Paul doit maintenant se confronter à l’histoire tragique de son ascendance, se résoudre à vider la demeure. Jusqu’au moment où il tombe sur deux carnets noirs tenus par son père. Ils lui apprendront quel sens donner à son héritage.
Avec La Succession, Jean-Paul Dubois nous livre une histoire bouleversante où l’évocation nostalgique du bonheur se mêle à la tristesse de la perte. On y retrouve intacts son élégance, son goût pour l’absurde et la liste de ses obsessions. L'éditeur
Un lecteur
"Paul Katrakilis s'est expatrié à Miami pour vivre de sa passion . Ces dernières années ressemblent à un rêve éveillé, une vie tranquille, une amitié solide, l'arrivée miraculeuse d'un petit chien, seul un amour manque peut-être à l'idyllique tableau. Mais le suicide de son père médecin l'oblige à rentrer en France. Paul ne semble pas plus déboussolé que ça, grand-père, oncle et mère ayant choisit la même disparition.
On retrouve chez Jean-Paul Dubois tout ce qui fait le charme de son écriture, ton désabusé, regard lucide sur ses contemporains, les mêmes obsessions chez ses personnages de livre en livre. Comme si après tout, le second degré et l'humour mélancolique étaient les meilleurs remparts pour donner un sens à nos brèves existences. Puis le roman perd de sa légèreté pour glisser insidieusement vers des émotions plus profondes. Dubois brasse un flot de sentiments qui nous met la boule au ventre, et c'est alors en tout point remarquable, le deuil, la fin de vie, la filiation, la folie autant de thèmes que l'auteur d' »Une vie française » déroule avec justesse et force.
Un très grand roman, de ceux qui trottent longtemps dans ma petite tête. Coup de coeur évident
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