NESBO Jo
LE FILS, Série Noire, Gallimard, 2015, 514 pages
Roman du genre polar, enquête policière pointue, très élaborée dans un style d'écriture éclatant.
Un thriller très réussi.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Rover fixait le sol en pierres peint en blanc dans la cellule rectangulaire de onze mètres carrés. Donna un coup de dents contre l'incisive en or un peu haute de sa mâchoire inférieure."
"La religion c'est un peu comme les assurances incendie: on n'en voit pas l'utilité avant d'en avoir besoin pour de bon."
"Elle ...s'est fait découper le haut du crâne. Tu es sensé avoir utilisé une scie, tu comprends?"
"Dans le manque, nou sommes tous égaux."
"Les gens qui se droguent ont un caractère faible au départ."
"On traite les junkies en Norvège comme s'ils étaient des vaches sacrées."
"Il suffit de changer la perspective et l'endroit d'où l'on observe pour découvrir de nouvelles choses."
"La police est totalement corrompue , elle protège les criminels."
SONNY."Parce que son père est mort pour la justice."
"Il n'existe que des croyants aveugles, nous, qui croyons à ce qu'on nous a appris enfants."
"La responsabilité des fils n'est pas d'être comme les pères, mais d'être meilleurs qu'eux."
"Nous sommes humains quand nous prêchons. Mais nous sommes divins quand nous pardonnons."
Pour en savoir davantage: Résumé :
"Sonny Lofthus est héroïnomane, mais c’est un prisonnier modèle. Endossant des crimes qu’il n’a pas commis pour expier le souvenir du suicide de son père, policier corrompu, il fait également figure de guérisseur mystique et recueille les confessions de ses codétenus.
Un jour, l’une d’elles va tirer Sonny de sa quiétude opiacée. On lui aurait menti toute sa vie, la mort de son père n’aurait rien d’un suicide…
Il parvient alors à s’évader de prison et, tout en cherchant une forme de rédemption, va se livrer à une vengeance implacable. Errant dans les bas-fonds d’Oslo, en proie aux démons du ressentiment et du manque, il entend bien faire payer ceux qui ont trahi son père et détruit son existence. Quel qu’en soit le prix."LES ÉDITEURS
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Un lecteur:
"Avec quelques semaines d’avance sur le beaujolais, le Nesbø nouveau est arrivé. Ce millésime 2015 intitulé “Le Fils” est du même tonneau que ses glorieux aînés (“Le bonhomme de neige”, “Le léopard”...) bien que cette fois le fantasque inspecteur Harry Hole brille par son absence.
A la brigade criminelle d’Oslo beaucoup de policiers ont de la bouteille et Simon Kefas, à quelques mois de la retraite, est d’une intelligence vive. Kari Adel, la stagiaire BCBG qu’il a prise sous son aile, boit ses paroles comme du petit-lait.
De la perspicacité il en faut pour analyser et relier entre eux les meurtres commis en bordure du fjord majestueux de beauté qui baigne la capitale norvégienne.
Les mises en scène macabres se succèdent et montrent la grande détermination d’un jeune homme évadé de prison, Sonny Lofthus, à venger son père assassiné douze ans auparavant.
Un peu perplexe au départ, le lecteur prend peu à peu fait et cause pour ce junkie bienveillant, ce paumé au grand cœur, ce justicier implacable. Et tant pis pour les crapules dont l’impuissance et l’effroi au moment d’aller ad patres sont si brillamment décrits !
Que la Norvège ait été déclarée pays le plus pacifique du monde en 2007 par Global Peace Index a de quoi surprendre. Le tableau dépeint par Jo Nesbø est en effet bien sombre : traite de jeunes femmes, corruption, trafic de drogue..
Même l’humour se hisse au diapason de cette noirceur comme le montre ce court passage :
“Le cercle de sang presque symétrique au-dessus du tablier blanc lui fit penser un instant au drapeau du Japon. Sauf que le soleil, naturellement, s’était couché et non pas levé pour la femme qui fixait le plafond avec un regard mort duquel il ne s’habituerait jamais.”
Avec “Le Fils”, les éditions Gallimard ne pouvait rêver thriller plus palpitant pour fêter les 70 ans de la collection Série Noire. Un grand merci à elles pour ce cadeau de circonstance !"
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