CREWS Harry
NU DANS LE JARDIN D'EDEN, Sonatine, 2013, 235 pages
Un récit, un conte contemporain pour adultes se déroulant en Amérique.Une écriture ferme mais douce.
Un conte qui nous fait connaître des êtres hors norme: un homme obèse, un jeune homme nain qui rêve d'être écuyer, une jeune femme en recherche d'amour mais obstinément vierge.
Un livre distingué, marquant, un auteur à découvrir dans un style d'écriture spontané, ignoré de ses lecteurs de polar.
Gilles Lagrois, AUCLAIR, Québec
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"Le rêve de perfection ne mourait pas facilement."
"Le monde tue ce qui est parfait."
FATMAN.285 kilos. L'homme n'était sûrement pas destiné à durer autant."
"Son coeur chantait d'un bonheur qu'il n'avait plus ressenti depuis des années. L'usine était en vie."
FRECKS. Coureur. "Je voudrais être amateur professionnel ou professionnel amateur. Le genre qui court aux Jeux Olympiques."
"Dans un bungalow perché sur le versant dénudé de la Montagne de Phosphate, JESTER s'était endormi sur sa selle. Entre les jambes de sa mulâtre, il rêvait du derby du Kentucky."
"JESTER, 1m.22"
FATMAN...éveillé toute la nuit dans une stupeur alcoolique. Il avait bu 48 canettes de Métrécal, 2200 cl, 10 800 calories dans une seule nuit."
DOLLY."Elle était la chose qui n'était jamais satisfaite dans l'âme des hommes, la bête dans la jungle de chaque mâle. Tous les hommes voulaient la posséder, mais aucun ne voulait la garder."
DOLLY. "Elle était équipée pour la guerre mais n'avait pas même livré une seule bataille.Son hymen--son atout bien enfouie--épaisissait."
"...là où personne n'était vierge parce que personne n'avait de raison de le rester."
"Il y avait l'amour. Et ça c'était ce qu'il y avait de plus différent."
Pour en savoir davantage:
"Résumé :
Garden Hills a connu des jours heureux. À l’époque où Jack O’Boylan, un magnat de l’industrie, a fait construire le village au fond d’une mine de phosphate qu’il a découverte et exploitée. Travail assuré, salaire, sécurité. Puis, les hommes de Jack ont quitté la place. Le créateur a abandonné sa création, la mine a fermé, les habitants ont déserté le village.
Seules une douzaine de familles ont résisté, constituant une véritable cour des miracles qui vit aujourd’hui encore dans l’espoir du retour de Jack O’Boylan. Le village pourrait néanmoins renaître seul de ses cendres grâce à Fat Man, qui a hérité de son père, propriétaire des terrains avant la construction de la mine, une véritable fortune. Mais personne n’attend plus rien de lui : Fat Man est un obèse qui passe son temps reclus dans sa maison à ingérer d’énormes quantités de nourriture en ignorant le monde extérieur.
Reste Dolly, une ancienne reine de beauté, dont le souhait le plus ardent est de convertir Garden Hills à la modernité, c’est-à-dire au tourisme et à la débauche. Rapports de force, manigances amoureuses et sexuelles, trahisons et machinations : Dolly ne lésinera sur rien pour abattre les vieilles idoles et mener son projet à bien.
Quelque part entre Samuel Beckett et Jim Thompson, Harry Crews nous offre avec l’histoire de ces marginaux perdus dans une ville fantôme une interprétation saisissante de la Chute originelle. On trouve dans ce roman, le deuxième de l’écrivain, publié aux États-Unis en 1969 et jusqu’ici inédit en France, la noirceur, l’humour et la compassion qui ont fait le succès de Body, Car ou encore La Foire aux serpents."LES ÉDITEURS
UNE LECTRICE:
"De Garden Hills, il ne reste rien ou presque.
Un beau jour, l'usine a fermé, les habitants sont partis.
Seuls quelques paumés à la poursuite de leurs chimères, sont toujours là, accrochés à leur territoire avec la rage de vaincre la noirceur de leur quotidien.
Ils espèrent le retour de Jack O'Boylan, , persuadés que celui grâce à qui le bout du bout du monde est devenu la plus grande mine de phosphate du pays ne peut les avoir abandonnés.
Toute la force de ce roman réside dans l'éventail de personnages qui nous est proposé.
Comme dans toute communauté, il y a le notable, Fat Man, dont le père était autrefois le propriétaire des terres sur lesquelles a été creusée la mine, il s'est vu offrir par le magnat en partance, les titres de propriété sur l'exploitation.
A la tête d'une petite fortune léguée par son père, il vit à l'écart, dans une grande demeure. Personnage atypique de 285 kg pour 1,65m il passe ses journées à ingurgiter d'énormes quantités de boissons et de nourriture.
Il est assisté dans sa vie quotidienne par Jester, qui a perdu dans un accident son cheval en même temps que ses rêves de jockey.
Et puis il y a Dolly, superbe créature, ancienne reine de beauté de retour de New-York, elle a bien envie de redonner vie au site en le transformant en lieu de plaisir pour les touristes.
Par-dessus tout ce petit monde, il y a l'ombre de Jack O'Boyal, celui par qui tout a commencé, une sorte d'Arlésienne, on en parle tout le temps mais il n'apparait jamais.
« Nu dans le jardin d'Eden » est un roman noir qui se savoure avec bonheur, qui ne laisse aucune place à l'ennui.
Un bon moment de lecture." www.babelio.com