OGAWA Yôko
PETITS OISEAUX, 2014, 268 pages, JAPON
Un roman avec peu d'hommes mais beaucoup d'oiseaux surtout des oiseaux à lunettes,genre fauvette européenne.L'histoire se passe au JAPON.
Un roman paisible, calme, tout en douceur. Pas de drame, pas de violence sinon une mort humaine naturelle.
L'homme aux petits oiseaux est sûrement marginal mais satisfait de sa vie et heureux.Il ne ressent nul besoin de s'éclater, seulement le besoin de savoir, de connaître surtout au sujet des oiseaux. Il vivait avec son frère aîné qui ne parlait pas le langage des autres, il parlait le pawpaw avec son frère et les oiseaux.
Un roman digne du talent de Yôko OGAWA.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Lorsque mourut le monsieur aux petits oiseaux, sa dépouille et ses affaires furent contrairement à l'usage promptement débarrassées. Il vivait seul et son corps avait été découvert plusieurs jours après son décès."
"L'oiseau continua longtemps à chanter. Comme s'il croyait pouvoir ainsi ressusciter le défunt.L'aîné."
"Dans sa manière à travailler, il y avait une rigueur qui dépassait le cadre du bénévolat et l'apparentait à une ascèse."
"Le nom de "monsieur aux petits oiseaux"lui avait été donné par les enfants de maternelle."
"C'était trop triste que le cadet fût le seul à pouvoir accueillir les mots de l'aîné. L'aîné avait treize ans, lui six."
FRÈRE AÎNÉ. "La langue la plus proche finalement n'était-elle pas ...ce langage oublié de tous que représentait le gazouillis des oiseaux."
"Ils vivaient en protégeant leur nid à tous les deux."
"On savait tout de suite quand votre frère arrivait, Parce que les oiseaux chantaient différemment. Plus que d'habitude. de toute leur énergie. Sans épargner leur souffle."
"Son frère n'avait-il pas fait l'amère expérience d'être moqué?"
"L'aîné. En tout cas, il avait peur des enfants.Seuls les oiseaux connaissaient l'itinéraire. Seuls les oiseaux savaient déchiffrer les signes."
"Bien sûr, l'oiseau à lunettes comprenait ces mots en pawpaw. Quand il les entendait, il se rengorgeait."
"La beauté de ce chant le laissait pétrifié de peur. Mais l'oiseau,lui, ne craignait rien."
"C'est un chanteur à faire perdre la tête!"
Pour en savoir davantage:
"Il est le seul à pouvoir apprendre la langue pawpaw afin de communiquer avec son frère aîné, cet enfant rêveur qui ne parle que le langage des oiseaux, n’emploie que ces mots flûtés oubliés depuis longtemps par les humains.
Après la mort de leurs parents, les deux hommes demeurent ensemble dans la maison familiale. D’une gentillesse extrême, l’aîné, qui ne travaille pas, se poste chaque jour tout contre le grillage de la volière de l’école maternelle. Peu à peu, la directrice remarque son calme rassurant pour les oiseaux, sa façon subtile de les interpeler, et lui confie l’entretien de la cage.
Quant au cadet, régisseur de l’ancienne résidence secondaire d’un riche propriétaire du pays, le jardin de roses, les boiseries des salons, la transparence des baies vitrées sont à la mesure de son attachement pour les lieux de mémoire. Parfois, les deux frères décident de “partir en voyage”. Valises en main, ils font halte devant la volière. Ravis de palabrer avec les moineaux de Java, les bengalis ou les canaris citron, ils oublient dans l’instant tout projet de départ. Un jour pourtant le calme du quartier semble en danger, une enfant de l’école disparaît.
Petits oiseaux est un roman d’une douceur salvatrice qui nous confie un monde où la différence n’influe pas sur le bonheur, où la solitude conduit à un bel univers, un repli du temps préservant l’individu de ses absurdes travers, un pays où s’éploient la voix du poème, celle des histoires et des chants d’oiseaux, celle des mots oubliés."
LES ÉDITEURS
Un lecteur:
"Singulier roman japonais de la célèbre Yoko Ogawa qui paraît ce mois-ci, éloge original de la différence où deux frères ont peu à peu organisé leur vie à l'écart du monde. Il faut dire que l'aîné parle une langue que seul son cadet parvient à comprendre, proche du langage des oiseaux que même leurs parents avaient renoncé à appréhender.
Imaginez les difficultés quotidiennes pour s'intégrer au monde des humains, et simplement communiquer. Même si le cadet sert de courroie de transmission avec le monde extérieur à leur " nid " après la mort de leurs parents, leur singularité les isole, leur vie simple et répétitive laisse peu de place à l'imprévu qui immédiatement perturbe leur fragile équilibre.
C'est le côté peu attrayant à première vue du roman, difficile en effet de se passionner pour des vies d'une telle immobilité, presque passives en apparence.
Heureusement, Yoko Ogawa a le don d'emprunter des chemins de traverse et d'insuffler une douce sensibilité là où il semble n'y avoir que bien peu de chose tout en comblant les creux avec de formidables trouvailles, à l'image de ce creux laissé par l'aîné dans le grillage du jardin d'enfants à force de côtoyer les oiseaux qu'il aimait tant.
Vivre en marge ne signifie pas ne pas vivre, juste vivre autrement.
Observer et communiquer avec les oiseaux, nettoyer la volière d'un jardin d'enfants, lire des livres sur les oiseaux et tenter de percer leurs mystères, et même s'essayer au chant des oiseaux sont autant d'occasion de se laisser enchanter par la puissance d'évocation du langage poétique de Yoko Ogawa, langage qui s'écoute dans ce roman plus qu'il ne se lit finalement.
Les sons, les chants et les bruits tissent avec talent la trame de cette histoire insolite, peut-être pas la plus représentative de l'univers onirique et si particulier de l'auteur habituellement, mais une belle parenthèse poétique et une réflexion originale."
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