BARBE Jean
CHRONIQUES DE L'AIR DU TEMPS, BORÉAL, 1993, 214 pages, QUÉBEC
Jean BARBE est journaliste, critique, chroniqueur.Dans ce livre il y a des faits divers, des histoires, des anecdotes, des faits, des confessions, des contes, des chroniques;tout cela autour de la condition humaine sur notre planète TERRE.
L'auteur nous renseigne sur des faits connus du Québec et des événements un peu partout dans le monde de la politique.Il a beaucoup de réflexions à faire sur la vie sociale et politique des Québécois, du Canada, des Amérindiens, de l'écologie, de l'environnement.
Chaque critique est une prise de conscience qui nous éclaire également sur des faits et des politiciens connus du Canada.
J'ai apprécié son sens de l'humour et son analyse parfois vitriolée des hommes politiques canadiens et du monde.
Un livre qui nous porte à réfléchir sur la vie intense que nous menons et des rôles imposés par les politiciens.
Une écriture directe, parfois coriace mais toujours éclairée. Période de 1985 à 1995.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"La culture québécoise, c'est tout ce qui ne parle pas du Québec et se contente de le faire."
"On est le plus joyeux bordel d'Amérique du Nord. Je ne sais pas pour vous, mais moi, personnellement, j'adore ça."
"Respecter et aimer le drapeau est un leurre si on ne respecte pas les gens, tous les gens, qui se sont ralliés à ses couleurs."
"...désormais le peuple assume son destin, désormais."
"Mais les mots, lorsqu'ils sont ronflants, endorment, Qu'y a-t-il aujourd'hui qui n'existait pas hier pour que désormais se conjuge au présent.Un sentiment. On ne fera pas un pays avec du sentiment--et il faut se méfier des mots qui gonflent métaphoriquement les voiles de l'indépendance. À force d'applaudir aux beaux discours, on gaspille nos forces."
"Quand on passe son temps à souffler dans la trompette de sa propre grandeur, on oublie parfois de respirer. Gonflé, dégonflé. Gonflé, dégonflé. C'est l'histoire du nationalisme québécois des dernières années."
"Quel mal y-a-t-il à être petit? Petit peuple industrieux et imaginatif issu des campagnes et des forêts d'ici, d'Europe et d'Asie, d'Amérique latine et d'Afrique, venu habiter les villes pour se faire une vie tranquille, manger à sa faim, travailler pour un toit et vêtir sa famille, et garder du temps de reste pour rêvasser, se promener et peut-être lire un livre."
"Ici, on est tellement bas que notre vue baisse quand quelqu'un fait des bassesses. Ici, on est tellement bas que c'est toujours une question de sous."
"Plus on est de fous, moins on cherche, plus on tète."
"À l'école au printemps, on n'apprend pas à penser, on n'apprend pas à chercher. On apprend qu'à réussir aux examens du Ministère. 1990.
Pour en savoir davantage:
" Je ne me suis jamais attaché à faire la chronique par le menu des faits et gestes d'une société à un moment donné.Il y a trop de choses que j'ignore, trop d'événements qui m'échappent, trop de questions à peine soulevées qui retombent aussitôt.
J'ai fait des chroniques sur l'air du temps. C'est-à-dire sur pas grand-chose: sur des gens qui ne font les unes des quotidiens; sur les événements qui ne sont pas significatifs pour les éditorialistes, mais le sont pour moi parce que, soudain, j'y perçois la trame d'un récit, l'embryon d'une comédie humaine flirtant avec la tragédie.
«Ces chroniques sont des histoires, des choses vues, D'AUTRES SIMPLEMENT IMAGINÉES LE SOIR AU COIN D'UNE RUE et qui s'incarnent sur le papier au petit matin, devant une tasse de café fort et trop sucré.
Il faudrait les lire comme on grignote des muffins, par petites bouchées distraites qui laissent tomber des miettes sur la nappe. Des preuves de notre passage.» J. B.
"Le problème, en fait, c'est que l'esprit de ce genre, qui fut très à la mode dans les gazettes québécoises de la première moitié du XXe siècle, s'est un peu perdu avec le temps. Le romancier Jean Barbe, à l'époque où il était rédacteur en chef de l'hebdomadaire Voir, signait des textes qui s'inscrivaient dans cette tradition. Dans un excellent recueil publié en 1993 et justement intitulé Chroniques de l'air du temps, il exprimait avec sensibilité l'esprit du billet: «L'air du temps est une fiction, et bien que nous respirions tous le même oxygène, chacun possède sa propre paire de poumons. Quand on ferme les yeux, le monde ne disparaît pas. Bien sûr, il continue à exister en dehors de nous, mais il poursuit également sa marche en nous — la marche d'un monde parallèle, dont le point de départ est la dernière image fixée, qui fait son cinéma sur l'écran de nos paupières.» Et le billettiste, en racontant cette expérience, nous lègue donc «des preuves de notre passage».
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